extrême-droite

Haro sur l’extrême droite!

Ce n’est pas seulement dans la rue que « l’extrême droite » est indésirable, comme on a pu le constater depuis la décision (controversée, même à l’intérieur du parti) prise par le RN de participer au « grand rassemblement républicain et citoyen contre l’antisémitisme » organisé le 12 novembre par les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale en réaction au millier d’« actes antisémites » recensés dans l’Hexagone depuis le début des bombardements sur Gaza. Actes dont les auteurs sont obstinément maintenus dans un flou artistique afin que nul ne sache s’il s’agit de skinheads attardés ou des jeunes de la « troisième génération » d’immigrés solidaires de leurs frères palestiniens.

La LICRA oublie Hemmerdinger

L’idée de cette marche pacifique aurait été soufflée à Gérard Larcher et à Mme Yaël Braun-Pivet par la LICRA. Or, si Serge Klarsfeld, président des Fils et filles de déportés juifs de France – et qui a reçu récemment, on se demande d’ailleurs pour quoi, la médaille de la ville de Perpignan des mains du maire Louis Aliot, estime que « le RN de Marine Le Pen a rompu avec l’antisémitisme de ses origines », tel n’est pas du tout l’avis de son homologue de la LICRA.

Mario Stasi s’est ainsi fendu le 8 novembre d’un interminable communiqué d’où il ressort que, s’il est impossible d’exclure du rassemblement de dimanche les élus et les militants du Rassemblement national, ceux-ci doivent être traités en intrus malgré toutes les professions de foi philosémites de Marine Le Pen et de Jordan Bardella se démarquant à qui-mieux-mieux du grand Satan de Montretout . Selon la LICRA, arbitre des élégances éthiques, il est en effet patent que ce parti, qui « entretient des liens avec des franges extrémistes antijuives » et « où les taux d’adhésion aux préjugés antisémites se manifestent plus fortement que dans le reste de la population nationale », « profite des événements pour tenter de faire oublier ses liens historiques et organiques avec l’antisémitisme ».

Une assertion pour le moins erronée puisque l’un des principaux compagnons de route de Jean-Marie Le Pen après la création du Front national était Robert Hemmerdinger, cousin de Laurent Fabius, ancien résistant, proche de l’Irgoun de Menahem Begin et néanmoins fondateur en 1986 du Cercle national des Français juifs du Front national sous les couleurs duquel, malgré l’affaire « du détail », il fut élu et siégea de 1992 à 1998 au Conseil régional d’Ile-de-France.

N’importe ! On ne saurait selon Mario Stasi, relayé par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, considérer le RN comme républicain ou simplement fréquentable. Même, et surtout, s’il représente le tiers des électeurs français selon les derniers sondages, tous concordants.

Média ou Kommandantur ?

C’est d’ailleurs bien ce qui enrage une gauche en perdition. Après Libération qui a lancé sa lettre Frontal pour détailler les ravages causés en tous domaines par « l’extrême droite »,RN inclus, et Mediapart qui a suivi avec sa lettre In extrémis pour dénoncer l’ordre noir menaçant la France (1), c’est le site StreetPress qui, le 7 novembre, allait encore plus loin en annonçant la création de la « la première plateforme d’enquête participative dédiée à l’extrême droiteen France ». Objectif : « Mener la plus grande enquête jamais réalisée sur l’extrême droite et ses groupuscules radicaux en collectant un maximum d’informations ».

« Ceux et celles, précise Anne-Charlotte Cheron, chargée des relations presse du site, qui sont ou ont été victimes, ou encore témoins des méfaits des groupuscules ou militants d’extrême droite peuvent témoigner, anonymement s’ils le souhaitent, en remplissant un formulaire prévu à cet effet. Chaque citoyen peut signaler la présence et les actions des groupuscules ou militants d’extrême droite, indiquer le nom que ces derniers se donnent, les événements qu’ils organisent et partager leurs lieux de rendez-vous. Chaque détail compte. Un simple tag ou un autocollant collé sur un lampadaire peut permettre d’identifier un groupe. »

A ce stade, s’agit-il d’information ou de délation, éventuellement affabulatoire mais protégée par un anonymat que Mme Cheron assure « sécurisé » ? StreetPress est-il un « média indépendant d’enquête et de reportages » ou la version réactualisée bolchowokiswe de la Kommandantur ? Encore celle-ci jetait-elle au panier plus du tiers des dénonciations reçues, remarquait Henri Amouroux, pourtant sioniste, dans sa Grande Histoire des Français sous l’occupation, publiée chez Robert Laffont de 1976 à 1993.

Camille Galic

  1. https://nouveaupresent.fr/2023/08/16/linformation-selon-mediapart/

(3 commentaires)

  1. La folie sectaire de l’ultragauche ne connait plus de bornes. On va voir fleurir sur la plate-forme de StreetPress un tas d’élucubrations et de dénonciations calomnieuses, des aigris accusant leur patron, leur voisin, leur rival en amour ou leur conjoint adultère d’avoir dit un jour « Ca sent le melon ici » ou tracé une croix celtique sur un mur. On connaissait la police de la pensée. Cette fois, c’est un média qui s’érige en organisme de délation publique Et l’on nous parle de démocratie ! .

  2. La chasse à l’homme se développe en France comme en Espagne. Si vous refusez tout extrémisme sociétal, sanitaire, religieux, politique et la liste s’allonge tous les jours, on vous colle l’étiquette extrèmedroitiste sur le front et toutes les forces en présence chercheront à vous repérer, à vous diaboliser, à vous marginaliser, à vous brimer, et même à vous pousser au suicide comme dans le cas des soignants entrés en résistance. La montée en puissance des folies humaines fait éclater le pays en camps de gens furieux et prêts à tout, comprenant même la faction des dirigeants politiques ayant échappé à tout contrôle démocratique, ou la magistrature tirant les ficelles de l’agitation d’extrême gauche

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