Emily

À vos poches pour “Brigitte in Paris” !

Interrogé par le magazine américain Variety, Emmanuel Macron vient d’annoncer qu’il allait « se battre avec acharnement ». Pour faire obstacle au traité de libre-échange avec Europe-Mercosur, catastrophique pour nos agriculteurs ? Pour endiguer les folies wokistes ou le déficit abyssal de la France ? Pour obtenir un cessez-le-feu au Sud-Liban ou du moins une certaine dose de « retenue » de la part d’Israël qui bombarde pêle-mêle les repaires supposés du Hezbollah — telle, près de Tyr,l’église grecque-catholique de Derdghaya néantisée dans la nuit du 9 au 10 octobre par une frappe israélienne —et cantonnements de la Finul, la force d’interposition onusienne à laquelle participent 700 soldats français ?

En aucune façon. Le combat qu’entend gagner le chef de l’État est… la poursuite de la série télévisée Emily In Paris qui vit ses derniers jours avant que, pour se renouveler et conquérir un nouveau public, l’Emily en question ne se transporte « in Roma » ! « Nous leur demanderons de rester à Paris ! Emily in Paris à Rome n’a aucun sens », a donc proclamé Macron, dont l’épouse a fait une courte apparition dans la série. « J’étais super fier, et Brigitte était très contente de le faire. Ce n’est que quelques minutes, mais je pense que c’était un très bon moment pour elle », a-t-il tenu à préciser.

Nous préciserons quant à nous que, se penchant le 10 juillet dernier sur le budget de la présidence de la République en 2002, la Cour des comptes révélait que celui alloué à la seule Première Dame s’était élevé à 315 800 euros. Soit, en cinq ans et demi, un total de près de 1,9 millions d’euros. Un peu cher pour le réaménagement des bureaux, le secrétariat et les gardes du corps de madame, ainsi que pour ses soins esthétiques et l’entretien de sa blonde chevelure puisque sa garde-robe n’est pas prise en charge, ses toilettes lui étant « prêtées » par les grands couturiers de la galaxie LVMH présidée par son cher ami le milliardaire Bernard Arnault et incluant notamment Dior et Vuitton. Mais à quels sacrifices financiers les contribuables français ne seraient-ils pas prêts pour pouvoir admirer le passage, même fugitif, de leur éblouissante première dame dans une série américaine ?

Au fait, le projet de loi de finances 2025 que Michel Barnier doit présenter à l’Assemblée, et qui ne devra sans doute son adoption qu’au 49-3 en raison de l’hostilité des députés, prévoit 40 milliards d’euros de réductions de dépenses ainsi que 20 milliards de hausses d’impôts, destinées à faire baisser le déficit qui devrait atteindre 6,1% du PIB en 2024. En revanche, L’Élysée est épargné. Le palais présidentiel percevra ainsi l’an prochain une dotation de 125,6 millions d’euros. Soit 2,5 % de plus qu’en 2024, une bonne nouvelle pour Brigitte, alors même que, depuis la dissolution et la déroute qui s’ensuivit pour son parti, Emmanuel Macron en est réduit à faire de la figuration (plus ou moins) intelligente. Cherchez l’erreur.

Claude Lorne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *