LFI

Bétharam ou Cottineau : selon que vous serez…

Les victimes ne se comparent pas, elles s’additionnent. Il en est de même des monstres : ils s’additionnent aussi, quelles qu’en soient les victimes.
Mais quand même : il se trouve que deux affaires ont été révélées à peu prés simultanément, l’une visant le collège catholique de Bétharam (Pyrénées atlantiques), l’autre un réseau pédophile développé à partir du département de la Loire atlantique, par un dirigeant de LFI.

Il y a des similitudes entre les deux affaires, mais aussi des différences notables, sur les faits incriminés, et plus encore sur le plan du traitement médiatique. Bétharam : la France entière sait aujourd’hui ce qui s’est passé dans ce collège, il y a quelques dizaines d’années. Les actions coupables et même carrément ignobles, relevant de la pédophilie, pratiquées par quelques individus, apparemment des surveillants. L’affaire Cottineau, pour sa part, bénéficie d’un traitement médiatique assez minimaliste. Certes Camille Galic a évoqué, pour Le Nouveau Présent, cette autre affaire-là, autre affaire de pédophilie qui met en cause le dénommé Pierre-Alain Cottineau, 32 ans, « assistant familial » sur le département de la Loire Atlantique, après avoir été aide-soignant à Nantes. Les faits qui lui sont reprochés sont épouvantables : au départ il y a une mise en examen pour « viol avec acte de torture et barbarie sur une enfants placée de 4 ans, particulièrement vulnérable ». Difficile de faire plus répugnant. On ne peut s’empêcher de regretter la suppression de la peine de mort, quand ce genre de cas est mis au jour.
Mais les crimes de Cottineau ne s’arrêtent pas là : il est accusé d’avoir monté, au fil du temps, un véritable réseau de pédophiles et d’avoir organisé, selon les informations révélées par les enquêteurs et selon ses propres aveux, des viols d’enfants et de bébés, qui étaient filmés et diffusés sur des réseaux « protégés ». L’arrestation de Cottineau a d’ailleurs été suivie d’une série d’autres arrestations. Le processus de démantèlement du réseau n’est d’ailleurs, apparemment, pas fini.
Les médias de droite et ceux de la région nantaise, comme Ouest-France, n’ont pas manqué de signaler l’affiliation politique de Cottineau à LFI : cadre important de ce parti, sur le plan régional, il avait notamment été candidat aux élections départementales sous cette étiquette, à Ancenis. Et ce n’était pas malice de rapporter cet engagement politique important, et l’adoubement par LFI de l’individu pour conquérir des fiefs électoraux au profit des « Insoumis » (sic !).
Marche des fiertés… pédophiles ?
Par ailleurs, avec le soutien, pour le coup, de toute la gauche, et même d’élus locaux « de droite », Cottineau avait créé un réseau d’associations wokistes comme le Collectif Oudon Solidarité, l’Esac, l’association « LGBTQI du pays d’Ancenis » etc. C’est lui encore qui avait lancé la marche des fiertés, il y a trois ans, sur Ancenis et la région. S’agissait-il pour lui de « recruter » dans ce milieu, des adeptes pour son « club » de pervers barbares ? Ou était-ce une action destinée, une fois de plus, à favoriser la pédophilie ? Les deux, sans doute.
Ce qui est remarquable, aussi, dans cette affaire, c’est la réaction de LFI. Les mélenchonistes locaux ont commencé par tenter d’étouffer l’affaire. Mais devant la vague (locale) d’indignations à propos du monstre pédophile, les militants d’extrême gauche se sont sentis obligés de réagir… pour condamner les « provocations indignes » et les « insinuations écœurantes » venues de « l’extrême droite ».
C’est que, comme l’écrit et le reconnait LFI sans pour autant faire son mea culpa, Cottineau était un dirigeant régional « très engagé » (sic), « aux initiatives efficaces » (sic) et qui « allait au bout de ses idées » (sic). Dans Ouest-France du 26 février), le codirigeant LFI pour la région d’Ancenis (avec Cottineau, donc), le dénommé Guillaume Lanoo, est monté au créneau pour apporter une sorte de soutien à son camarade. Il n’est pas allé jusqu’à nous parler d’une nouvelle affaire Dreyfus, et son soutien ne s’étendait pas aux actes pédophiles ni aux talents de businessman de la pédophilie en ligne de l’individu. Mais dans une « lettre ouverte », Lanoo exprime son dégoût de voir le parti LFI trainé dans la boue par des messages sur internet, qui constitueraient autant de « tentatives d’instrumentalisation » contre les mélenchonistes, messages qualifiés de « trolls », est-à-dire de provocations. Pour un peu Lanoo nous expliquerait presque que les critiques, parfois virulentes, contre Cottineau sont d’origine « sioniste » ou « d’extrême droite ». L’ex-ami de Cottineau ne va pas jusque-là. Mais il se croit obligé d’expliquer laborieusement que son message de riposte à la « campagne de dénigrement infamante » est une forme de manifestation du respect de LFI pour les victimes, car « le sujet n’est nullement l’acte politique d’un militant ». On se doit donc de penser que LFI n’avait en effet pas mis dans son programme le viol d’enfants et de bébés à partir de six mois, l’enregistrement filmé des séances de torture, et leur diffusion dans le monde entier sur le dark web…
Mais notons que Lanoo ne cite jamais le nom de Cottineau dans sa communication, comme pour appuyer la présomption d’innocence, alors même que l’individu a tout reconnu. Mettre en cause nommément Cottineau, en signalant ses engagements politiques et son rôle majeur, à ce titre, dans la région, constituerait, selon lui, « un total mépris pour les victimes ». Ah bon ? Mais alors ne pourrait-on pas en dire autant et même beaucoup plus, des campagnes venues de la gauche, menées par LFI, L’Humanité, Libération, entre autres, contre Bayrou, à propos de Bétharam ?
LFI termine son communiqué en s’indignant que certains aient fait du Parti de Mélenchon une cible politique, signant ainsi « leur forfait du sceau de la pourriture ». Il nous semble pourtant que la pourriture, elle est plutôt du côté de Cottineau, de ses associations subventionnées, de ses amis, de ceux qui essaient encore de le protéger ou de minimiser ses crimes.
Une ultime remarque : l’affaire Cottineau a éclaté le 23 septembre dernier, avec l’arrestation du sieur à son retour de…Tunisie (tiens, tiens…). Dans la foulée, il a avoué au Procureur de la République Renaud Gaudeul, non seulement ses crimes, mais aussi ses « tendance pédophiles depuis de nombreuses années ». Pourtant au 21 octobre, il n’était toujours pas exclu du Parti, d’après Ouest-France de la même date. Il a finalement été bel et bien exclu, avec effet (rétroactif ?) au 2 octobre. Etonnant, non ?

Agathon

Un commentaire

  1. Merci, cher Agathon, de vous être référé dans votre excellent article papier à celui de Camille Galic, mais il faut rendre à César ce qui est à César : publié le 23 février, l’article mettant en cause Cottineau et intitulé « LFI et pédopornographie, ça rime » était de ma consœur et néanmoins amie Claude Lorne.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *