Dans sa dimension économique, la presse écrite n’a pas…bonne presse. On sait -cela a été démontré et expliqué quantités de fois, notamment dans Présent, quand il était publié quotidiennement au format papier -, que ce sont les subventions gouvernementales qui maintiennent en vie les quotidiens, les hebdos et une partie des mensuels.
Les « revues de presse », qui faisaient un peu la gloire de L’Action française ou du Monde, a progressivement disparu des médias tout simplement parce que le journal papier n’est plus lu. Et surtout un « gouffre temporel » sépare dorénavant l’information papier et l’information dématérialisée. Vous avez remarqué comme moi que, dans les avions, dans les hôtels, on ne propose plus de journaux aux clients. Pour quoi faire ? Lire des infos dont vous avez pu voir les photos, les films, les résumés, sur votre téléphone, votre écran ? Tout cela gratuitement, qui plus est., alors que le papier reste cher ?
Néanmoins il se publie encore des revues, des bulletins, de mieux en mieux faits, très illustrés et tout en couleur. Les techniques d’impression se sont améliorées et les coûts de fabrication chutent.
J’aimerais saluer ce travail de maintien de revues spécialisées, malgré les difficultés de diffusion et l’explosion des tartifs postaux.
J’avais mis de côté quelques-unes de ces publications, reçues récemment pour en traiter ici. Comme elles ne bénéficient pas de subventions, elles ne vivent que de leurs abonnements ou de dons (en principe non défiscalisables).
« Architecture fasciste » ou « architecture art déco » ?
Commençons par deux de ces revues qui ressemblent à des magazines, et que l’on trouve même en kiosque pour l’une d’elles, La Revue d’Histoire Européenne.
Ce qui m’a conduit à acheter cette revue, à l’unique kiosque de la gare d’Austerlitz, c’est le dossier Le Pen.
La revue parait tous les deux mois. En couverture, elle annonçait également un dossier sur Predappio, le village natal de Mussolini, situé en Emilie-Romagne. Il se trouve que, chaque année, je me rends à Parme, et chaque année je me dis qu’il faudra que je me décide à faire un saut à Predappio, pour visiter cette toute petite ville, son musée, installé dans la maison natale du Duce, me recueillir dans le caveau familial (plus de 70 000 visiteurs par an, nous dit l’article. C’est l’une des sépultures les plus visitées, après les papes et le Padre Pio). L’article évoque aussi « l’architecture fasciste » de Predappio, qu’on pourrait tout aussi bien appeler « architecture art déco ».
Il y a parait-il quelques boutiques où l’on peut se procurer une bimbeloterie « métapolitique ». Mais chaque année, à mon retour en France, je me dis que j’ai oublié de passer à Predappio… Ah, la dolce vita italienne !
Autre revue se présentant comme un magazine : Réfléchir et Agir. La parution est trimestrielle. Sa ligne est assez clivante, radicale, c’est le moins que l’on puisse dire, et ne laisse guère de place aux nouvelles réjouissantes (il y en a quand même de temps en temps, non ?). Mais elle est toujours instructive et fait réfléchir, comme le veut son titre.
Je vous conseillerai le « grand entretien » avec l’éditeur (et billettiste de Nouveau Présent) Philippe Randa, « l’un des types les plus sympas de la mouvance », écrit l’animateur de R&A, Pierre Gillieth, Et c’est vrai. Surtout il est toujours enthousiaste, optimiste, entreprenant.
Randa a un acolyte, Roland Hélie, qui édite une revue politique trimestrielle, Synthèse nationale. J’aime bien aussi car elle ne tourne pas autour du pot. Les 28 Cahiers d’Histoire du Nationalisme témoignent également de la qualité du travail accompli sur la mémoire de la droite, sans esprit de chapelle. Le tout dernier de ces Cahiers est consacré au prix Nobel de médecine Alexis Carrel. Mais je crois que ma consœur Madeleine Cruz en a parlé récemment sur notre site.
Dans le même format que Synthèse, on trouve Livr’arbitres, revue pilotée par Patrick Wagner et Xavier Eman.
Le numéro du printemps met Lovecraft à l’honneur. J’avoue que le fantastique est un genre littéraire qui m’a abandonné en même temps que l’acné juvénile. Mais la revue est une telle somme d’érudition littéraire que même Lovecraft, je finis par prendre. Elle nous fait aussi découvrir les (plus ou moins) jeunes romanciers d’aujourd’hui, les Patrice Jean, Lafourcade, Favrit et autres, que j’aurais manqués sans la perspicacité de Livr’arbitres qui les met régulièrement en avant. Si j’ai bien compris, le numéro de cet été sera centré sur Jean Raspail, sans doute à l’occasion de la sortie de sa biographie chez Albin Michel. Réservez déjà votre numéro !
La cuisine anglaise, ça vous tente ?
Parmi les associations d’amis d’écrivains, honneur à Céline et à son bulletin célinien (44e année d’existence, 484 numéros parus). Sans aucune aide publique peut-on supposer. Existe-t-il ailleurs dans le monde un bulletin mensuel consacré, dans ces conditions-là, à un seul écrivain ? J’en doute ! Ce mensuel se présente comme une mince plaquette de 24 pages. Mince, mais incontournable !
Et Jean Mabire ? Nous avons tous très mal vécu sa disparition (il y a 20 ans, déjà !). la revue est originale par son format allongé, par la qualité de sa présentation, Si vous avez connu ou simplement croisé Mabire, dans les années 1970-2000, si vous aimez la Normandie, les côtes celtes, les récits guerriers et marins, le magazine des amis de Mabire est pour vous. Dans le numéro de printemps, je vous conseillerai particulièrement le dossier consacré à l’amitié qui liait Bourdier et Mabire, également l’article de Franck Nicolle (encore un habitué du Nouveau Présent !) sur la cuisine anglaise. On se régale…à le lire !
Des rééditions de Brasillach
Je terminerai, si vous le voulez bien, par un mot sur le dernier bulletin des amis de Robert Brasillach. Depuis qu’elle a été créée, l’association avait toujours publié un bulletin de liaison, modeste feuille ronéotypée, sachant que travail de publication, c’était ses Cahiers annuels.
Sous la houlette de David Gattegno, le bulletin de l’association est devenu un périodique de 60 pages, publiant toute l’actualité relative à l’écrivain, pour le trimestre écoulé. C’est également à David Gattegno que l’on doit la dernière réédition de plusieurs des ouvrages de Brasillach : Histoire de la guerre d’Espagne, Lettres à une provinciale, Corneille, Comme le temps passe. Gattegno vient par ailleurs d’achever la mise en forme et l’édition du premier album très réussi, illustré de 80 reproductions d’affiches anticommunistes de l’Institut Emmanuel Ratier : L’anticommunisme, une histoire qui reste à écrire.
Nous en reparlerons car j’ai le sentiment que cet album va signer la relance de l’Institut Emmanuel Ratier et l’élargissement de son audience.
François Solchaga
Le Bulletin célinien M.Laudelout BP42004 59011 Lille Cédex
Le Bulletin de l’association des amis de Robert Brasillach BP19
60240 Chaumont en Vexin
Magazine des amis de Jean Mabire AAJM
1, rue de l’Eglise Baulne-en-Brie F 02330 Vallée-en-Champagne
Livr’arbitres, chez Patrick Wagner 36 bis rue Balard, 75015 Paris
Synthèse nationale, BP80135 22301 Lannion PDC
Réfléchir et Agir, BP 90825 31008 Toulouse dedex 6
Revue d’Histoire Européenne (RHE) Librairie du ,collectionneur 24 rue Clément Ader, 91280 Saint-Pierre-du-Perray