Et un otage de plus ! Malgré les supplications de sa famille, le jeune Franco-Allemand Lennart Monterlos s’était lancé avant son entrée à l’université dans une expédition eurasiatique à vélo devant durer un an, via l’Iran et l’Afghanistan. Deux pays sans doute superbes mais formellement déconseillés par le Quai d’Orsay aux éventuels visiteurs.
Ses proches étaient restés sans nouvelles de lui depuis trois semaines, jusqu’à l’annonce le 10 juillet par Téhéran que Lennart avait été arrêté et emprisonné. Pour un « délit » non précisé, mais qui tombait à pic alors que la France annonçait de nouvelles sanctions contre la République islamique, ce qui nous place donc dans une situation délicate.
Âgé de 18 ans, cet inconscient était majeur et sa famille, dont on partage l’angoisse, n’avait plus aucun droit sur lui. Avis aux parlementaires qui veulent abaisser la majorité à 16 ans…
Il est vrai que la déraison n’est pas une question d’âge. Très malade, l’octogénaire Boualem Sansal voulait certes revoir son Algérie natale avant que le cancer ne l’emporte, mais n’avait-il pas mesuré à quel point cette décision handicaperait la France, dont il a pris la nationalité, dans un contexte déjà très dégradé entre Paris et Alger, trop heureuse de sauter sur cette occasion d’embastiller l’écrivain dès sa descente d’avion ? Et à quelles concessions son pays d’adoption devrait consentir pour obtenir sa libération des geôles barbaresques où l’a expédié sa condamnation à cinq ans de réclusion (1) sous prétexte d’« atteinte à l’unité nationale » ?
Un visa d’entrée est exigé de certains étrangers. Devant la multiplication des cas à risques, il serait temps d’instaurer des visas de sortie pour nos propres ressortissants trop imprudents, faute de quoi ils ne devraient s’attendre à aucune aide des services consulaires.
Camille Galic
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