« Nous sommes en train d’étendre nos opérations en périphérie de la ville de Gaza et dans la ville même », se félicitait le 7 septembre Benyamin Nétanyahou lors de la réunion hebdomadaire de son gouvernement, en précisant : « Nous détruisons les infrastructures terroristes, nous démolissons les tours identifiées comme servant au terrorisme ». La veille, en effet, les frappes de Tsahal avaient tué 87 personnes et fait 409 blessées dans l’enclave palestinienne, y compris dans l’école Al-Fârâbî transformée en refuge pour personnes déplacées, cependant qu’on déplorait cinq nouvelles morts de famine, dont 3 enfants. Ce qui porte à 109 le nombre des morts d’inanition enregistré.
En 2022, donc avant l’odieuse attaque (dont « Bibi » avait été informé une semaine plus tôt par la CIA et le Shin Beth, mais son ministre de la Défense déplaça curieusement les forces armées présentes vers la Cisjordanie) par le Hamas d’une rave-party israélienne le 23 octobre 2023, la bande de Gaza comptait 2,166 millions d’habitants. Au 1er septembre 2025 selon l’institut Statista, les représailles israéliennes ont fait plus de 60 000 morts dont 18% d’enfants et 146 000 blessés — les pertes s’élevant à un millier de morts et plus de 9 000 blessés en Cisjordanie.
Chiffres colossaux au regard des populations concernées, comparativement très supérieures à celles infligées à l’Ukraine par la Russie, à laquelle elles valent des sanctions financières toujours plus lourdes et les excommunications répétées de l’Occident.
Mais, en Palestine occupée, les humains ne sont pas les seuls à souffrir. A Gaza où, début octobre 2023, l’Unesco recensait 354 sites et monuments historiques, « un patrimoine exceptionnel marqué par le passage des Grecs, des Égyptiens, des Cananéens, des Byzantins et des dynasties islamiques », des sites « ont été détruits ou largement endommagés par les bombardements israéliens », déplore le quotidien britannique The Guardian qui parle de « mémoricide » en évoquant les dommages subis par l’antique port grec d’Anthédon, la grande mosquée de Gaza ou la vénérable église orthodoxe de Saint-Porphyre, bombardée dès le début du conflit et où plus de 50 fidèles avaient trouvé la mort (1)
Riviera-Gaza : c’est confirmé
Cet acharnement s’explique-t-il par le désir d’éliminer tout danger terroristes ou par la détermination à faire table rase ? A partir d’un document détaillé de 38 pages émanant de l’administration Trump, le quotidien The Washington Post vient de confirmer qu’après nettoyage par le vide de ses habitants (forcés d’aller voir ailleurs, moyennant une aide financière) et de ses monuments historiques, l’enclave palestinienne serait « placée sous tutelle américaine pendant dix ans », afin de la transformer « en station balnéaire et centre technologique » avec la création de « six à huit villes intelligentes », et de gigantesques centres commerciaux faisant la pige à ceux de Dubaï. Ainsi se concrétiserait la « nouvelle Riviera » rêvée par le président états-unien. Sous l’influence sans doute de son gendre Jared Kushner, magnat de l’immobilier dit de loisirs.
« La guerre, gross malheur » ? Pas pour tout le monde. Mais qu’on ne s’étonne pas si l’antisionisme progresse à pas de géant et risque, hélas, de faire des victimes innocentes. Particulièrement dans les pays, comme le nôtres, où les Palestiniens comptent des milliers de « frères » avides de les venger.
La Rédaction
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