Ukraine

De la France, de la Russie et de la guerre

Le général Fabien Mandon, chef d’État major des armées françaises, intervenant curieusement au Congrès des maires de France, le 18 novembre, s’est permis une licence qui ne relève pourtant que des autorités politiques, savoir désigner un ennemi, en l’occurrence la Russie, tout en vaticinant sur une guerre contre ce pays vers 2030. Probablement le général ne s’est-il prononcé de la sorte qu’avec l’assentiment du président de la République, chef des armées, faute de quoi il eût été, espère-t-on tout de même, prestement limogé.

La chose est choquante, même s’il ne faut pas se faire d’illusions, comme on s’en fait trop souvent dans les milieux nationaux français, quant à la personne de Vladimir Poutine. Face à des contrariétés, dues il est vrai pour une bonne part aux provocations des Occidentaux, le président russe a montré qu’il demeurait un dirigeant de la tradition slavo-tartare, pour reprendre le mot de Jules Monnerot. Mises à part de très brèves périodes (à la fin du tsarisme et dans les années 1990) le peuple russe, à qui on ne demande jamais loyalement son avis, sous les tsars, l’URSS et maintenant encore, n’a malheureusement connu qu’un despotisme, dont Germaine de Staël disait qu’il était seulement tempéré par l’assassinat.

Il n’en demeure pas moins que, nous Français, devrions dîner avec ce diable de Poutine, certes avec une longue cuillère, mais dîner tout de même, et non pas laisser le Tartare du Kremlin sur sa faim. Emmanuel Macron, cet être paradoxal et imprévisible, avait d’ailleurs établi à bon escient des relations diplomatiques courtoises avec Poutine, dînant même fort civilement avec lui au fort de Brégançon ; il aurait dû s’y tenir et ne pas laisser choir sa (longue) cuillère, mais…

Mais d’un autre côté, « en même temps » pour reprendre une locution chère à Emmanuel Macron, la France est retournée inconsidérément dans le giron du commandement intégré de l’OTAN, à cause de la fascination sans réciprocité aucune que Sarkozy nourrissait pour tout ce qui est américain. Aussi, sommes-nous sottement embringués dans ce machin, au surplus particulièrement méprisé par Donald Trump. Il faudrait en sortir à nouveau, pour nos intérêts et dans l’intérêt de la paix en Europe.

Si nous avions maintenu nos distances avec ce club de vassaux et clients captifs des États-Unis qu’est l’Alliance atlantique, qui a donné aux Russes, avec notre regrettable complicité, le contre-exemple de la guerre contre la Serbie (1999) pour lui arracher sa province du Kossovo, nous serions diplomatiquement dans une situation tout à fait éminente et donc utile à la paix en Europe. Et nous nous épargnerions les déclarations inopportunes et incongrues du chef d’état major de nos armées devant des édiles médusés, alors que les armées russes, déjà en difficulté en Ukraine, ne menacent évidemment pas notre territoire. Si l’on veut la paix, il faut certes préparer la guerre, mais en taiseux, en serviteur efficace de… la grande muette !

Et ce d’autant plus que, s’il appartient aux armées de maintenir un bon niveau de compétence, de combativité et de matériel dans l’optique d’une guerre conventionnelle avec un pays étranger, il n’en demeure pas moins que le danger le plus proche sur notre territoire réside dans les masses exotiques que nos dirigeants des partis non « extrémistes » ont laissé entrer et continuent de laisser entrer à jet continu (au moins un demi million par ani). L’armée russe, à la peine depuis bientôt quatre ans en Ukraine, n’est certainement pas prête à fouler le sol français. En revanche, et il faut espérer que que le général Mandon en a conscience, ces masses devenues inassimilables représentent un risque de perte de contrôle de pans entiers de notre territoire (Seine-saint-Denis ?) et de dissolution de la nation française. Qui ne voit pas qu’on a déjà des morts, présents et non pas à venir comme l’annonçait le général Mandon ? Et les Russes n’y sont pour rien…

Eric Delcroix

iDémesure démographique artificielle qui, prosaïquement, rend insoluble la question du logement.

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