Une adolescente de 14 ans qui se prostitue volontairement « pour faire de l’argent facile » avant de tomber dans les griffes de voyous allogènes à peine plus âgés qu’elle qui la réduisent quasiment en esclavage… Cette nouvelle affaire sordide est un tragique condensé de l’état de déliquescence de notre société où certains pans de la population, et notamment de la jeunesse, s’enfoncent dans la vénalité la plus crapoteuse et la criminalité la plus abjecte.
En effet, deux mineurs, âgés de 17 ans, ont été mis en examen pour «proxénétisme aggravé» et placés en détention provisoire à la suite d’un information judiciaire ouverte le 14 août dernier.
Ils ont été interpellés suite à la déposition d’une jeune fille de 14 ans à la gendarmerie de Tours, cette dernière déclarant s’être échappée d’un appartement où elle était séquestrée et contrainte à se prostituer par deux individus qu’elle décrit aux fonctionnaires : l’un est de type africain, l’autre de type nord africain.
Prévenus par la gendarmerie, la brigade anti-criminalité (BAC) a interpellé les deux individus, âgés de 17 ans, domiciliés à Chartres, et, bien entendu, connus des services de police, pour port d’arme et usage de stupéfiants.
Lors des fouilles, les policiers ont découvert de l’argent liquide et sept clés d’appartements. Dans ces appartements, ils ont également trouvé des préservatifs usagés et des bonbonnes de protoxyde d’azote qui étaient utilisées pour «se défoncer en soirée avec les filles» ainsi que l’a expliqué l’un des suspects.
La jeune femme a alors confié aux enquêteurs que, après avoir fugué, elle se prostituait au départ volontairement mais que la situation « avait dérapé », l’adolescente se voyant contrainte à faire entre six et dix « passes » par jour sans son consentement, sans être rémunérée, sous les menaces et les insultes.
Naufrage familial, perte de repères, matérialisme sans limite, inhumanité, perversion (quid des nombreux clients s’offrant les « services » d’une gamine de 14 ans?), cette affaire recèle tous les éléments d’une société à la dérive. Une affaire qui, hélas, a bien peu de chances d’être sanctionnée par la justice à la hauteur de sa gravité.
Xavier Eman
