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Brèves de Parvis

• Le 21 mars marquait le vingtième anniversaire du déclenchement de la seconde guerre du Golfe qui allait conduire à la chute de Saddam Hussein et plonger l’Irak dans un tourment dont il peine à se relever. Sous Saddam Hussein, les chrétiens bénéficiaient cependant d’une relative tranquillité, contrairement à leurs coreligionnaires qui vivent dans d’autres pays arabo-musulmans (une situation qu’ils partageaient avec leurs frères de Syrie où le pouvoir brutal, également d’inspiration baasiste, ne persécute pas les chrétiens en tant que tels, mais compte sur les minorités). En 2003, on recensait entre 1, 2 et 1, 5 million de chrétiens en Irak, il y en aurait trois fois moins aujourd’hui. Laïque à l’orientale, c’est-à-dire sans totalement séparer l’État de l’islam, le pouvoir baasiste a financé la construction d’églises et la restauration de couvents et de monastères. 25 lieux de cultes furent érigés dans la capitale sous le patriarche catholique chaldéen Paul II Cheikho.

• Mais après l’attentat à New York, les Américains suspectant des liens entre le régime irakien et les djihadistes d’Oussama Ben Laden, un plan d’attaque de l’Irak est commandé par George W Bush. Les États-Unis accusent le pays d’attentats, de détenir des armes de destruction massive. Jean-Paul II lance un appel lors de l’angélus du 16 mars 2003, lorsque « face aux conséquences énormes qu’une opération militaire internationale aurait pour les peuples d’Irak et pour l’équilibre de toute la région du Moyen-Orient, déjà si éprouvée, ainsi que pour les extrémismes qui pourraient en découler », il déclare : « Il est encore temps de négocier ; il y a encore de la place pour la paix ; il n’est jamais trop tard pour se comprendre et pour continuer à négocier. » Mais Washington, soutenu par plusieurs pays occidentaux, lance l’opération Liberté irakienne le 20 mars 2003.

• Le cardinal Fernando Filoni, présent en Irak durant les années de guerre, vient de publier au CerfL’Église dans la terre d’Abraham. Il évoque la veille de l’opération américaine : « Nous avions l’impression que la guerre était déjà établie, bien que Saddam Hussein m’ait demandé, via des émissaires, s’il était encore possible de faire quelque chose. J’ai suggéré de faire une loi contre les armes de destruction de masse et chimiques, et il l’a fait en deux jours, une loi qui a déclaré l’Irak comme “pays contre les armes de destruction de masse” mais les Américains ont qualifié cette décision d’inacceptable et incroyable. J’ai eu alors le sentiment que la guerre était déjà établie et qu’il n’y avait plus rien à faire qu’à attendre. »

• Le télévangélisme gagne de plus en plus de terrain en France : le nombre de protestants évangéliques a été multiplié par quinze en 70 ans en France. Plusieurs méga églises sortent de terre et peuvent accueillir jusqu’à 2 000 fidèles.

Ce qui plaît ? Des réponses immédiates, une « forte dimension communautaire », beaucoup de chaleur humaine, ce qui manque dans le monde contemporain.

• Alors qu’une procession inédite avait été organisée à Perpignan (Pyrénées-Orientales) le samedi 18 mars 2023 pour invoquer Saint-Gaudérique, patron des agriculteurs, et le prier de faire enfin tomber la pluie, il est tombé une grosse averse sur la région : en trois heures, l’équivalent de trois semaines de pluies d’un mois de mars. A quand le retour des rogations, supprimées après le concile Vatican II, ces processions organisées par l’Eglise catholique dans la campagne durant les trois jours précédant l’Ascension pour demander à Dieu de bénir et faire fructifier les travaux des champs ?

• Nous nous sommes récemment réjouis de l’accord trouvé entre des catholiques demandant depuis des mois une messe traditionnelle à Saint-Germain-en-Laye et qui organisaient une messe devant la chapelle fermée de l’hôpital, et le diocèse. Mais une partie de ces catholiques n’ont pas confiance dans cet accord, qu’ils qualifient d’illusoire. « Nous regrettons bien sûr qu’un accord franc, honnête et loyal n’ait pas encore pu être envisagé avec le diocèse, mais nous gardons bon espoir qu’un jour cette loyauté emporte tous les cœurs mais bien évidemment cela ne peut s’obtenir dans l’ambiguïté, le mensonge, la duplicité …  et à la hussarde… », précisent-ils en ajoutant qu’ils continueront à organiser les messes devant la chapelle de l’hôpital, car « tout ce qui n’est pas clarifié avant un accord ne le sera jamais » et que cet accord a été conclu « sans transparence, notamment sur la pérennité de cette messe ». Ils ajoutent : « La plupart de nos interlocuteurs ne sont pas de bonne foi et ne tentent des expériences qu’en espérant qu’elles seront des échecs, et en tout cas ils sont opposés à en suivre les vraies conclusions. »

Anne Le Pape

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