En 1998, Huguette Fatna (responsable des fédérations d’Outre-mer du Front national ) et moi -même avions été chargées d’organiser une session de formation des militants frontistes à Mayotte . Les dirigeants locaux, mahorais pour la plupart d’entre eux, étaient bien sûr, de confession musulmane, mais attachés aux valeurs de notre pays et désireux d’une forte implantation du Front national afin de combattre l’invasion de leur île qui commençait déjà. Le secrétaire départemental était capitaine de barge assurant la liaison entre Grande Terre et Petite Terre et son adjoint exerçait la profession d’infirmier.
Des clandestins partout
Lors de nos déplacements dans les communes de la petite île, ils étaient acclamés par nombre de leurs compatriotes qui avouaient leurs sympathies pour Jean-Marie Le Pen. Dès notre arrivée, ils nous avaient dit combien ils souffraient de l’arrivée quotidienne, sur des bateaux de fortune (les fameux « khwasa ») convoyant plusieurs dizaines de clandestins, venus principalement d’Anjouan – capitale de la Grande Comore qui avait proclamé son indépendance le 23 septembre 1974, mais s’était montré incapable à l’image d’Haïti, voici plus de deux siècles, de subvenir aux besoins de ses habitants , en dépit d’aides importantes, principalement françaises.
Au cours de déplacements sur l’ensemble de ce territoire ultramarin, j’avais pu voir de misérables cabanes construites à la hâte par ces nouveaux envahisseurs dont les femmes, en accouchant sur place, donnaient, droit du sol oblige, naissance à des petits … Français. Au point d’ailleurs que la maternité de Mamoudzou est devenue rapidement la « première maternité d’Europe ». En 1998, une certaine forme de criminalité voyait déjà le jour à Mayotte dont les habitants, métropolitains ou mahorais, hésitaient à sortir le soir ou à s’aventurer dans certains quartiers de Mamoudzou, la capitale. Le président du, tribunal, qui nous avait aimablement reçues, n’avait pas du reste pas caché son inquiétude face à délinquance grandissante et s’était montré pessimiste quant à l’avenir de ce qui était à l’époque une collectivité territoriale d’Outre-mer à l’image, par exemple, de la Polynésie française.
Autant dire que les relations étaient plus que tendues entre les natifs de l’île, leurs cousins comoriens et d’autres Africains venus via Anjouan pour profiter des avantages de la lointaine métropole, conseillés par les éternelles organisations d’extrême-gauche qui leur procuraient la feuille de route nécessaire pour en faire de parfaits profiteurs du système français du droit du sol et de ses prestations sociales.
Le fiasco, de Sarkozy en Darmanin
Quelle mouche a donc piqué Nicolas Sarkozy qui, en organisant le référendum du 29 mars 2009, a permis à Mayotte de devenir le 101ème département français malgré une population passée de 95.000 habitants en 1991 à plus de 310.000 fin 2022, attirant ainsi toute la misère de l’Afrique et transformant ce petit paradis en un véritable enfer ? Insécurité galopante, cambriolages, agressions à répétition, rixes entre bandes, les Mahorais ont droit à tout, ce qui peut expliquer les propos du vice-président pourtant macroniste du conseil général local, le musulman Selime Mdéré, disant qu’il faudrait peut-être « tuer ces délinquants, ces voyous, ces terroristes ».
En digne héritier de l’ancien président de la République qui, ministre de l’Intérieur en 2005, s’était vanté de pouvoir nettoyer la pègre des banlieues « au karcher », Gérald Darmanin a voulu jouer au petit coq, annonçant que, face au chaos provoqué par les migrants clandestins qui ont envahi ce bout de France, il allait faire détruire leurs installations de fortune et les renvoyer…à la case départ, Anjouan. Il a entonné le péan sans s’assurer que les Comoriens accepteraient ce retour à l’envoyeur et surtout sans tenir compte du fait que le tribunal administratif de Mayotte avait annulé le 23 février dernier l’arrêté de démolition des cases du 23 décembre 2O22.
Résultat des courses : un fiasco total, le président comorien, par ailleurs président de l’Union africaine, refusant que les bateaux chargés de clandestins retournent à l’envoyeur et le tribunal de Mayotte largement composé de jeunes juges métropolitains très « inclusifs » s’opposant à la destruction des cases que certains migrants ont cependant détruites eux-mêmes avant de s’évanouir dans la forêt dont ils s’estiment inexpugnables malgré les forces de police et de gendarmerie déployées dans l’île.
Darmanin n’en est pas à son premier échec. Rappelons-nous les migrants clandestins débarqués de l’Océan Viking à Toulon avant leur expulsion annoncée mais qui avaient rapidement pris la poudre d’escampette, tout comme d’ailleurs l’imam marocain Iqiuoussen qui se réfugiait en Belgique alors qu’il devait être expulsé vers le Maroc.
« La départementalisation sera une réussite si cette nouvelle étape de l’histoire de Mayotte s’inscrit dans la durée et ne bouleverse pas les équilibres économiques et sociaux de ce territoire » disait un certain Sarkozy en 2009 . On comprend pourquoi, près de quinze ans plus tard, il fait partie, avec le succès que l’on sait, des conseillers d’un certain Emmanuel Macron.
Françoise Monestier
Quel bonheur de revoir « Présent, » toujours présent et au cœur de ce qui nous reste de crédible dans l’immonde marée de la prétendue « info » distillée à longueur de journée par la médiathèque-carpette. Quelle chance de pouvoir disposer de la grande lucidité, de la culture et de l’honnêteté de l’immense Françoise Monestier dont la plume et le talent nous éclairent sur tous les grands dossiers si traitreusement traités par ailleurs. Journalisme pas mort grâce à cette peau de chagrin de ces grands professionnels, dernier recours de la pensée libre et de pleine lumière. Vive le Nouveau Présent, à quand le moyen de s’abonner par prélèvement mensuel, idée de cadeau pour la famille et les copains qui ont le regard dirigé ailleurs qu’à hauteur de culotte et de « Moi-je… » En attendant, on peut se contenter de la case « Don ! » Amis donnez, seule façon de prendre et de garder le bon pli !