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Des « chances pour la France » ?

« Task Force Anti-RN, réunion 1. » C’est sous cet intitulé martial qu’une vingtaine de députés Renaissance membres de la nouvelle « cellule de riposte de la majorité présidentielle contre le Rassemblement national » se sont retrouvés le 3 mai à l’Assemblée nationale pour peaufiner leur stratégie avant les élections européennes de 2024 que le dernier sondage réalisé par Ifop Fiducial pour le JDD et Sud Radio, qui donne le RN arrivant en tête avec 26% des suffrages — contre 19% à Renaissance et 10% pour les Insoumis, autant pour les socialistes et pour les verts.

En revanche, si la gauche, extrême comprise, se présentait unie, elle aussi recueillerait 26% des suffrages. Raison pour laquelle, sans doute, le Pouvoir la ménage alors qu’il matraque la droite nationale comme vient encore de le prouver l’interdiction de la manifestation parisienne de « Place d’armes », mouvement patriotique et transpartisan regroupant nombre d’anciens officiers, de gendarmerie inclus, qu’il est difficile d’assimiler à de dangereux factieux — et fascistes.

Diva ou caillera ?

Si la Task Force Anti-RN veut être efficace, ne devrait-elle pas d’abord lutter contre le wokisme intersectionnel mais surtout institutionnel qui révulse tant de Français ? À preuve, même si c’est anecdotique, le choix imposé par l’audiovisuel d’État de la Tuniso-Canadienne Fatima-Zahra Hafdi comme « candidate tricolore » au concours de l’Eurovision. Un choix « évident » car, expliquait Alexandra Redde-Amiel, directrice des programmes de divertissement de France Télévisions qui dit la « suivre depuis trois ans », « c’est un profil qu’on n’a pas sur la scène française… La Zarra est la grande chanteuse française avec des sonorités à la Barbara. Le côté intemporel que l’Europe adore ». Apparemment pas puisque, le 13 mai, La Zarra ne s’est classée que 16ème. Soit à la même place qu’en 2019 le travelo franco-marocain Bilal Hassani qui, également imposé par France Télévisions, était venu goualer scintillant de paillettes et porteur d’une longue perruque platine face une partenaire blanche en tutu dont l’obésité donnait une si triste idée du beau sexe que la chorégraphie tournait à l’attentat raciste et sexiste.

Encore Hassani, classé par le magazine gay Têtu comme « l’un des 30 Français qui bougent [sic] la France », s’était-il bien tenu après sa défaite. Tel n’est pas le cas de La Zarra qui, sur fond de drapeaux tricolores et furibarde, a adressé un doigt d’honneur à l’assistance. Dérapage obscène qu’elle a ensuite minimisé, ainsi que sa marraine Redde-Amiel, par le fait qu’il ne fallait y voir aucune intention maligne mais la force de l’habitude, affirmant que ce geste « un peu générationnel, pas négatif, au contraire » était banal « entre amis au Québec », où réside la caillera.

Qu’en pensent nos cousins de la Belle Province ?

Harcèlement et blanchiment

Le hasard de l’actualité a voulu que cette péripétie ait lieu alors qu’étaient sous les feux de la justice deux députés « issus », la macroniste Laetitia Avia et l’Insoumis Carlos Martens Bilengo. La Franco-Togolaise est en effet jugée en Correctionnelle à Paris pour harcèlement, humiliations quotidiennes, vexations et injures racistes (un Chinois en fit les frais) et homophobes à l’encontre de ses collaborateurs parlementaires qu’elle présentait comme « ses esclaves » — pour rire, soutient-elle aujourd’hui — et desquels elle exigeait des tâches totalement étrangères à leur mission, telle la correction de copies de Sciences Po où elle enseigne depuis 2011. Gérant de sociétés dans le civil, le Franco-Anglo-Congolais est, lui, visé par une enquête du parquet de Pontoise pour blanchiment de fraude fiscale, abus de biens sociauxet dissimulation de de 200.000 euros aux autorités.

On s’en souvient, l’avantageux Carlos était devenu le chouchou des médias en novembre dernier quand, alors qu’il exigeait à l’Assemblée l’accueil et la régularisation des migrants de l’Ocean Viking, il avait été interrompu par le député RN Grégoire de Fournas lançant « Qu’ils retournent en Afrique ! » Une apostrophe que l’élu de la NUPES, d’ailleurs suivi par l’ensemble de ses collègues, avait mise au singulier et feint de prendre pour lui. Résultat de l’incident, l’offensé accéda du coup à une flatteuse notoriété, et son prétendu agresseur, le viticulteur girondin de Fournas (qui, me dit-on, produit un très estimable bordeaux) écopa dès le lendemain de la plus lourde sanction prévue par le règlement de l’Assemblée nationale : une écrasante majorité des députés (hors RN bien sûr) appelés à se prononcer par un vote assis-debout décidèrent en effet de l’exclure de séance pendant quinze jours et de le priver de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois. Non pas pour propos raciste, impossible à prouver, mais « en considération du trouble occasionné ». En l’occurrence par la seule NUPES dont le tohu-bohu avait provoqué une suspension de séance.

Le premier exploit de Mme Avia à peine élue en 2017 avait été, affirmait le 5 juillet 2017 Le Canard enchaîné, peu suspect de négrophobie, de mordre au sang un chauffeur de taxi (maghrébin) qui, évoquant un terminal hors service, refusait sa carte de crédit. Si un arrangement évita le procès, Avia mit tout en œuvre, jusqu’ici sans succès, pour faire effacer par ses assistants cette mention gênante de sa fiche Wikipédia.

L’immigration, une chance pour la France et son prestige international ?

Au fait, au moment même où s’exhibait La Zarra, le préfet de Loire-Atlantique imitait ses collègues du Puy-de-Dôme et de l’Isère, en interdisant pour « risque de trouble à l’ordre public » (trouble causé par l’ultragauche) un concert du rappeur Millésime K. Le crime de ce dangereux individu à l’allure de saint-cyrien ? Admirer Eric Zemmour, célébrer Jeanne d’Arc et inviter « ceux qui n’aiment pas la France » à « dégager ». Intolérable.

Camille Galic

(3 commentaires)

  1. A propos de l’excellent article de Camille Galic, le néo-citoyen Bilengo, qui fait donc déjà l’objet d’une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux », a, selon le Parisien du 17 mai, « également bénéficié d’un logement social jusqu’à fin 2022 à Villiers-le-Bel alors qu’il était propriétaire de deux appartements » mais qu’il « conserve le soutien des siens ». Pas de tous pourtant puisque certains élus redoutent que le député Insoumis du Val-d’Oise ne « devienne leur nouveau Cahuzac » et ne déshonore donc leur parti. S’il nous débarrassait de la bande à Mélencbon, il serait vraiment cette fois une « chance pour la France » !

  2. Commentaire à mon commentaire : Le plus beau (en tout cas jusqu’ici) dans l’affaire du député UFI Carlos Martens Bilongo est que, non content de disposer d’un logement social bien qu’il fût l’heureux propriétaire de deux appartements, il sous-louait ledit logement à sa sœur, dont il exigeait loyer ! (source BFMTV du 18 mai)

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