JDD

Grève des journalistes au JDD : mais qu’attendent-ils pour démissionner ?

Pour la troisième semaine consécutive, le Journal du Dimanche ne paraîtra pas demain du fait de la poursuite de la grève entamée par une large partie des salariés mécontents de l’arrivée à la tête de la rédaction de Geoffroy Lejeune, jugé trop « à droite » pour ces libéraux-libertaires bons teints. Une véritable prise d’otage du journal et de ses lecteurs par des salariés qui sont pourtant tout à fait libres d’aller monnayer leurs (immenses) talents auprès d’autres titres plus adaptés à leurs oeillières idéologiques.

Car, en effet, l’on peut très bien comprendre qu’un employé ne souhaite pas travailler sous les ordres d’un patron qui lui déplaît ou qu’un journaliste refuse de « cautionner » une ligne éditoriale qu’il rejette (même si en l’occurrence celle-ci est simplement « fantasmée » par les grévistes). Mais dans ce cas « on se soumet ou on se démet », on obéit ou on démissionne et on s’en va. C’est en tout a ce qu’il se passe dans toutes les sociétés et entreprises du monde. Mais apparemment, pas au JDD. Au JDD quand le patron ne convient pas aux employés du journal, il faut changer le patron, idem pour la stratégie de l’entreprise et ses choix en matière de ressources humaines. Confortablement rémunérés au sein d’un journal libéral-bourgeois appartenant à un milliardaire, les grévistes du JDD semblent croire qu’ils appartiennent au soviet de rédaction d’un journal militant (de gauche, bien sûr!). Cette volonté de contrôler et diriger un journal qui ne leur appartient nullement serait simplement grotesque et risible si l’improbable grève n’était pas soutenue par une partie du personnel politique et une impressionnant caravansérail de godillots de la bien-pensance, allant du philosophe Joey Starr au recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, en passant par le mathématicien éthéré Céric Vilani.

Mais, au fond, que veulent tous ces braves gens ? Interdire à Geoffrey Lejeune d’exercer son métier ? Plus globalement empêcher toute personne jugée « de droite » de parvenir à la tête d’un média grand public ? Faire en sorte que les éditorialistes de Libé aient un droit de veto sur les nominations à la tête de toutes les rédactions de France et de Navarre ?

Encore une fois, si travailler avec Goeffroy Lejeune est une perspective insupportable pour ces délicats libertaires macrono-compatibles, ils sont tout à fait libres d’aller mener leur combat pour l’idéologie dominante sous d’autres cieux, voire même de fonder leur propre journal, eux qui semblent si préoccupés « d’indépendance ». Evidemment leurs salaires et avantages risqueraient d’en prendre un sacré coup… Car la vraie liberté et l’absolue indépendance ont un prix, et c’est souvent celui de la pauvreté, nous sommes bien placés, à Présent, pour le savoir. Mais les grandes consciences du JDD, elles, ne voient aucun problème à être les employés d’un milliardaire capitaliste, mais à condition que celui-ci se borne à signer les chèques, et n’intervienne pas le moins du monde dans leur petit train-train conformiste…

Xavier Eman

(3 commentaires)

  1. Vrai. Mais qu’est-ce qui empêche le patron du canard de virer tout le monde ? Ce serait si catastrophique financièrement ? si insurmontable judiciairement ?
    Au moins ce serait un précédent .

  2. C’est (l’excellent) point de vue de Xavier Eman que nous devons être des milliers à partager. Marre de ces révolutionnaires de comptoir et d’antichambres gauchardes qui détruisent notre culture, nos libertés, qui ridiculisent notre beau pays depuis tant de décennies, pauvres grimauds, plumitifs de peu, médiocres folliculaires. Qu’ils aillent un peu tâter du chômage, laissant la place aux vrais journalistes, ceux du courage et du travail, de la pensée originale et profonde, ceux qui crèvent de faim pour dire les vérités, ceux qui se meurent d’honnêteté intellectuelle, les derniers résistants de ce pays où la bêtise, l’ignorance et la lâcheté sont érigées en vertus. Au JDD, il conviendrait que la direction sorte le balai pour faire le ménage une bonne fois pour toutes.

  3. Les journalistes du JDD s’imaginent-ils vraiment qu’avec leur grève, les lecteurs connaissent un “sombre dimanche” susceptible de les mener au suicide ? Sauf quelques politiques, tout le monde s’en contrefiche. D’un conformisme confondant, ce “quotidien dominical” est depuis des années dépourvu du moindre intérêt. Son lectorat déjà résiduel doit se porter sur “Le Parisien dimanche” ou sur Google Actualités, sur des sites d’actualité et autres sources d’information alternatives.
    La disparition d’un organe de presse écrite est toujours désolante — je suis nostalgique de “Présent” papier — mais si les grévistes veulent la mort de leur journal, ils n’ont qu’à continuer.

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