Ça bouge dans les médias. Le monopole du politiquement correct est ébréché, et le gouvernement, partagé entre son progressisme et sa crainte de violences à répétition susceptibles de le faire sombrer, ne parvient pas plus à étouffer les paroles libres qu’à contrer les appels à la violence venus de l’islamogauchisme.
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Lectures françaises : très copieux numéro 793 (66e année). Un dossier sur les Croix de Feu et le colonel de La Rocque. Ce même numéro rend hommage à l’éditeur Jean Picollec, décédé il y a trois mois. Notre collaborateur Michel Festivi, qui collabore aussi à Lectures françaises, participera aux 53èmes « journées chouannes » de Chiré-en-Montreuil, les 2 et 3 septembre.
Le bien commun, dans son numéro de juin, incite à « honorer Jeanne par tous les moyens même légaux ». Au moment où paraissait ce numéro, Darmanin lançait une vague d’interdictions de réunions, d’hommages, de défilés, quand elles émanaient de ce que le ministre de l’Intérieur appelle « l’ultradroite », et incluant l’Action française. De nombreuses voix de gauche ou de la majorité s’élevaient d’ailleurs, jusqu’à une date fort récente, pour réclamer la dissolution de cette dernière. Ce numéro comporte un dossier fort bien fait sur l’interdiction du cortège traditionnel de Jeanne d’Arc et du colloque, qui étaient prévus le 13 mai dernier. Un mois plus tard, l’islamo-gauchisme mettait à feu et à sang la France entière. Darmanin n’avait rien vu venir, trop occupé, donc, à mater « l’ultra-droite ».
Dans ce même numéro du Bien commun, Stéphane Blanchonnet signe un court mais intéressant papier sur « Proust et l’extrême droite ». Compte tenu des liens très étroits qui unissaient l’écrivain et l’AF, Darmanin va-t-il désormais interdire les colloques consacrés à Proust, et le wokisme fera-t-il retirer des bibliothèques les œuvres de l’auteur de La recherche du temps perdu ?
« L’inquiétant Bolloré » : les médias bruissent de la panique, orchestrée par Elisabeth Borne, à la suite des intentions manifestées par Vincent Bolloré de constituer un pôle de médias conséquent. Dans le domaine de l’information générale et politique, Bolloré, c’est Canal +, CNews, C8 et Capital. Et via le groupe Lagardère, c’est aussi RFM, Europe 1, Paris Match et Le Journal du Dimanche. D’où une grève générale depuis trois semaines.
Curieusement, personne ne semble se soucier des empires médiatiques de gauche d’un Patrick Drahi (BFM, RMC, et indirectement Libération) ou d’un Xavier Niel (Le Monde, L’Obs, La Vie, Télérama, Courrier international). Ce dernier est le gendre de Bernard Arnault, qui possède pour sa part les quotidiens macroniens Les Echos, Le Parisien et Aujourd’hui).
Pour rassurer Madame Borne, qui craint les ukases de quelques « milliardaires d’extrême droite », et soutient les grévistes du JDD, précisons-lui que si Bolloré est la 13e fortune française, il arrive bien après Bernard Arnault (1ère fortune française et mondiale), et après Patrick Drahi (11e fortune française), ou Xavier Niel (12e fortune française).
Mais il ne faut pas oublier que le principal pôle de médias français est celui de l’Etat, qui comporte France 2, France 3, France 4, France 5, France Inter, France Culture, France Info, Radio France International, organes au pluralisme limité à un entre-soi de type nord-coréen.
François Solchaga
