L’horreur et la sauvagerie désormais ordinaires. A Vieux-Condé, dans le Nord, un homme de 72 ans est décédé après avoir été violemment agressé quelques jours plus tôt devant son domicile par des «jeunes » auxquels il avait osé demandé de faire moins de bruit.
Les trois lâches petites frappes qui ont lynché le vieil homme sont âgées de 18, 17 et 14 ans. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 5 au 6 juillet. Sorti de chez lui vers 23 heures excédé par présence bruyante des trois jeunes, il va être roué de coups de poings et de pieds.
Hospitalisé avec un «pronostic vital engagé», il était en état de mort cérébrale depuis samedi.
Le « jeune » de 17 ans impliqué prioritairement avait été mis en examen du chef de «tentative de meurtre» et placé en détention provisoire. Ses complices de 18 ans et 14 ans ont eux été mis en examen pour «non empêchement de commettre un crime ou un délit et non-assistance à personne en danger». Ces mises en examen devraient être requalifiées après la mort du septuagénaire.
Etrangement, ce drame affreux, si odieusement banal dans la France du « vivre-ensemble », ne fait pas la « une » larmoyante et sentencieuse de Libération, ses journalistes étant trop occupés à déverser tout leur bel humanisme compatissant sur les voyous des cités. Il n’a pas non plus entraîné de minute de silence à l’Assemblée Nationale, ni suscité le courroux des députés de gauche face au calvaire d’un travailleur retraité, un ancien fleuriste, l’une de ses « petites gens » qu’ils prétendent encore parfois – toute honte bue – défendre… Non, à l’exception de quelques entrefilets dans des médias relayés sur les réseaux sociaux, cette mort abominable et scandaleuse est passée presque totalement inaperçue et n’empêchera pas plus de dormir les éditorialistes germanopratins que les grandes consciences pétitionnaires du sport et du show-bizz. Pour lui, il n’y aura pas d’émeutes, pas d’embrasement, pas de vendetta, pas de « débat national »…
Car il ne conduisait pas sans permis, n’était pas « connu des services de police » et n’était pas issu de l’immigration. Il n’avait donc pas le bon profil, celui des victimes qui « comptent » et qui émeuvent nos médias et nos élites tarées.
Il s’appelait Philippe et n’était qu’un retraité tranquille et honnête, un vieux français… C’est à dire désormais presque rien.
Xavier Eman
Mais le Journal télévisé de France 2a annoncé cette tragédie dans son ouverture et dans le journal, quatre minutes sur la tragédie.