Les romans policiers du Lys noir ? La collection commence à percer, doucement mais sûrement. Il faut dire qu’elle bénéficie de quelques atouts : la qualité formelle de l’édition (même si parfois la correction laisse passer quelques coquilles), la réussite des couvertures, et surtout la persévérance de l’éditeur. Sur la radio un peu pirate et identitaire Méridien Zéro, Pierre Gillieth racontait, il y a quelques jours, la naissance de cette collection. L’idée lui a été « vendue » par quelques amateurs de polars, comme lui, d’ailleurs.
J’aimerais pour ma part revendiquer le fait d’avoir trouvé ce nom, « Lys noir », pour la collection. Ça claque, ça supporte la comparaison avec la « Série noire » ou le « Fleuve noir », vous ne trouvez pas ? Mais ne demanderai pas de droits à Gillieth, trop heureux d’avoir été associée, certes par le tout petit bout de la lorgnette, à cette aventure collective.
Ce qui me réjouit le plus, c’est de trouver dorénavant, dans cette collection, la signature de beaucoup d’amis, qui ont voulu tenter l’aventure de se mettre au roman policier. Des amis que j’ai la chance de connaitre personnellement, ou par la lecture de leurs papiers et de leurs livres. Je pense par exemple à Bruno Favrit, Thierry Bouclier, Philippe Randa, Jean-Claude Sacerdot, Alain Sanders ou Xavier Eman. J’en oublie. Gillieth a également réédité dans la collection un roman policier de l’oncle Brigneau, ce qui m’a touché.
Cas de conscience pour le hussard est le 24e de la série. Autant dire que le « Lys noir » est devenu un superbe bouquet ! Un bouquet vénéneux, certes. Dans ces polars, on trouve des mots qui sont dorénavant chassés des scrabble, chassés des rééditions d’Agatha Christie, chassés de la Comtesse de Ségur, et bien évidemment chassés des cours de récréation. Dans ces polars on trucide à haute dose du bolchevique, de l’écoterroriste, du franc-mac, du pédophile et autres racailles (de banlieue ou des beaux quartiers). Ah, dans ces romans, ce n’est pas la fête pour ces « replets cochons », pour parler comme Philippe Muray. Evidemment « Le Lys noir », ce n’est pas (pas encore) la vraie vie…
Pour que naissent des vocations
En tout cas, chaque année, le 30 avril, je prie pour que la France fasse naitre des vocations nombreuses, des vocations de vengeurs, de liquidateurs. Mais on y viendra peut-être. Pourquoi le 30 avril ? Je vois déjà l’œil réjoui de Gillieth et de quelques autres … Le 30 avril, c’est la date de la mort de « Tonton » ( Je ne parle évidemment pas de mon cher oncle Brigneau mais d’un autre, moustachu, que certains surnommaient Tonton, et qui, lui, a laissé des souvenirs disons contrastés (pour le moins !). Non, ce n’est pas cela du tout. Le 30 avril, c’est la journée mondiale des vocations. Toute l’Eglise, tous les bons catholiques, sont invités à prier pour que des vocations de prêtres émergent partout. Je prie pour cela, bien entendu. Mais je prie aussi pour que naissent des vocations à la Julien Ardant, ou à la Léopold Van Kluge, deux héros récurrents du « Lys noir », l’équivalent – en plus brutal – de San Antonio et de son complice Bérurier. On a encore le droit de prier pour cela, non ? (au fond, je n’en suis pas si sûr, Avec Darmanin aux commandes, et son Intelligence Artificielle, on ne sait pas jusqu’où il étendra les pouvoirs de sa police de la pensée).
Ce 24e « Lys noir » a été écrit par « un jeune qui promet ». La quatrième de couverture nous apprend qu’Aristide Leucate, auteur de plusieurs essais politiques, est né en 1972 – comme moi -. Sur la photo, il est plutôt beau gosse, et après cette superbe critique littéraire, j’espère qu’il me fera signe pour qu’on prenne un verre ensemble. Un petit blanc pour moi, merci.
Que dire de ce Cas de conscience pour le hussard ? ça défouraille sec. C’est bien ficelé. Et la charmante sœur de Julien Ardant (qui se cache sous le pseudonyme du « Hussard »), se retrouve en première ligne. Pour en savoir plus, il faut acheter le livre…et les 23 autres, si possible.
Bonne lecture !
Madeleine Cruz
Cas de conscience pour le hussard, par Aristide Leucate, collection « Lys noir », Ed. Auda Isarn, 132 p., 12€
Aouah ! Ma parole… Avec un papier comme ça, si le Leucate il est pas numbeur ouane des ventes côté librairie, y a plus qu’à se flinguer sans attendre la “prôchaine der des der…” Il est de la famille ou quoi ?