Maire

Un maire (socialiste) contre ses administrés (patriotes)

A Chocques (Pas-de-Calais), les paradoxes de la nouvelle cartographie politique.

Face à Macron, au second tour de la présidentielle de 2022 la petite ville de Chocques avait voté à 68,5% pour Marine Le Pen. Elle avait déjà frôlé les 50% au premier tour. Située près de Béthunes, Chocques a pourtant un maire socialiste qui s’appelle Yvon Massart, et qui est constamment réélu depuis 2001. Aux législatives de 2022, la candidate du RN, dans la circonscription a laquelle est rattachée Chocques, n’était autre que Caroline Parmentier, ancienne rédactrice en chef de Présent, qui fut d’ailleurs brillamment élue. Dans la commune de Chocques, Caroline avait recueilli 67,4% des voix.

Aussi avait-elle souhaité rencontrer ses électeurs (et les autres, s’ils le souhaitaient) dimanche dernier, à l’occasion de la fête du village. Cette fête attire traditionnellement jusqu’à deux mille personnes.

Le maire a alors fait savoir qu’il n’approuvait pas sa venue, que la présence de la député RN gâchait la fête en la politisant. Ainsi donc la présence dans ce gros bourg d’une député nouvellement élue n’honorerait pas ses habitants mais au contraire souillerait en quelque sorte le sol de Chocques… Cependant le maire Massart, en réagissant de cette façon à l’annonce de la venue de Caroline Parmentier, ne s’est pas immédiatement rendu compte qu’il traitait ainsi de façon spécialement méprisante les deux tiers de ses administrés, ceux précisément ayant voté pour Caroline Parmentier. .

Les réseaux sociaux, eux, ont réagi au quart de tour, et fustigé la grotesque et bien peu démocratique attitude de l’édile locale, et plus encore sa grossièreté. Un internaute écrit par exemple : « Élégante, charmante et féminine, Caroline Parmentier a sa place partout en France. De surcroît française. Yvon Massart -…) aurait dû l’accueillir, au mieux pour valoriser son quatrième mandat, poussif et abusif ». En effet on peut ne pas partager les idées politiques d’un député mais s’astreindre néanmoins à un minimum de politesse à son égard, ne pas chercher à l’intimider en lui fermant les portes de sa ville.

Sans se démonter, Caroline Parmentier s’est bien évidemment rendue à Chocques. Très entourée, fêtée, elle a distribué des stylos tricolores aux habitants, au point que, très rapidement, elle n’a pu satisfaire toutes les demandes. « Vu le succès qu’ils ont eu, je pense repasser très vite à Chocques », a-t-elle annoncé, au grand désespoir du piteux Massart, désormais très isolé dans sa propre commune…

Agathon

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