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Budget 2024 : réduction de la dépense, une promesse d’ivrogne !

Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, a en effet fait de la baisse des dépenses une priorité. Mais il refuse de parler de budget d’austérité. Nous avons tant entendu ce genre de promesses assorties du constat de la dette (3000 milliards d’euros, >100% du PIB) voire de l’annonce que la France était en faillite. « Je suis à la tête d’un état en faillite », François Fillon, 21 septembre 2007, qui laissera d’ailleurs l’état en faillite, selon Christina Eckert en 2012 (socialiste) ministre du budget de 2014 à 2017, lequel laissera, toujours selon les critères fillonistes, un état tout autant en faillite! Bref, acceptons en l’augure et supposons que Attal et Macron fassent une cure de désintoxication, la question est : qui va trinquer dans la coupe des dépenses ?

Où l’État fera-t-il des économies ?

En 2024, l’État français envisage de réduire ses dépenses de 4,2 milliards d’euros.

La fin du bouclier tarifaire sur l’énergie : le premier poste d’économies, lui qui a coûté des dizaines de milliards d’euros, en particulier à cause de la guerre en Ukraine. Mais les prix de l’énergie, sur les marchés internationaux, se sont stabilisés (on redoute cependant derechef une hausse pour 2024). L’exécutif estime donc possible de le supprimer, ce qui va conduire à près de 30 milliards d’euros d’économies à horizon 2025 .

Une très mauvaise nouvelle

Pour les ménages, lls sont les premiers bénéficiaires de ce bouclier tarifaire, avec les petits commerçants. Sa suppression annonce donc une forte hausse des factures énergétiques qui restent à des niveaux bien plus élevés qu’avant la pandémie et la guerre.

Crédits verts, crédits pervers

S’il est question de faire des économies, ce ne sera pas partout. Le budget 2024 va au contraire augmenter les crédits du ministère de la Transition écologique. 2,3 milliards d’euros de crédits de plus, du jamais vu ,mais une misère en regard des projets écologiques délirants dont le coût ne sera pas maîtrisé dans les années à venir.

Une partie de ces crédits sont issus de la fin du bouclier tarifaire, qui dépendait justement de ce ministère. Les bénéficiaires du bouclier peuvent remercier les verts.

Les gagnants

Soutient à l’investissement et à l’innovation, plan France 2030, justice, solidarité et insertion ou encore recherche et enseignement supérieur voient leurs crédits augmenter de quelques centaines de millions d’euros dans le budget 2024. Mais ils ne sont pas les grands gagnants des annonces.

L’enseignement et la défense, des secteurs privilégiés.

Avec une hausse de budget de 3,9 milliards d’euros, c’est le ministère de l’Éducation qui touche le gros lot. Son budget grimpe donc de 3,9 milliards d’euros pour atteindre 64,2 milliards. En deux ans, ce sont plus de 7 milliards de plus que le budget destiné à l’enseignement scolaire a obtenus. Objectif, entre autres : « poursuivre et amplifier la revalorisation des rémunérations des professeurs grâce à la mise en oeuvre du pacte enseignant à compter de la rentrée 2023 ».Un grain de mil dans la bouche d’un âne, eu égard au nombre des professeurs, et pour faire les cancres les plus chers du monde, de surcroît, wokisés et Lgbtisés?

La Défense voit également ses crédits augmenter. 47,2 milliards d’euros sont prévus dans le Budget 2024, soit 3,3 milliards de plus qu’en 2023.

Amélioration du recouvrement de taxes et impôts

Là encore discours convenu, la lutte contre la fraude devrait permettre de faire rentrer plus d’argent dans les caisses de l’État. La fraude sociale est ciblée ainsi que la fraude fiscale. L’exécutif veut donc faire pression sur les fraudeurs afin d’assainir les finances publiques. Craignons cependant qu’il se trompe de cible et que les « gros poissons » y échappent, dans un pays qui est champion du monde de la fiscalité et dans un contexte de mondialisation forcenée.

Olivier Pichon

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