Conseil d'Etat

L’écoterrorisme adoubé par le Conseil d’État

Les Insoumis et les Verts vont pouvoir tenir dans la liesse leur université d’été (du 23 au 27 août près de Valence pour LFI et du 24 au 26 août au Havre pour EELV) dont l’invité d’honneur commun sera le rappeur franco-algérien Médine : vendredi, le Conseil d’État a jugé recevable le recours présenté par la nébuleuse écoterroriste Les Soulèvements de la Terre contre le décret de dissolution prise à son encontre par décret à l’issue du Conseil des ministres du 21 juin en vertu de l’article L. 212-1 du Code de la sécurité intérieure sur les associations ou groupements de fait « qui provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens ».

47 gendarmes blessés ? Aucune importance !

Saluée par l’extrême gauche unanime comme une « victoire de la démocratie », cette décision qui n’étonnera pas nos lecteurs puisque, quelques jours avant qu’elle ne soit prise, nous souligniions qu’en liaison étroite avec les Black Blocs et les Antifas dont Les Soulèvements de la Terre ont adopté les méthodes, cette coalition « ne se veut ni un parti ni une association mais une coalition informelle regroupant des dizaines de collectifs locaux, de fermes, de sections syndicales, et surtout d’ONG » (1). Et qu’il est donc juridiquement difficile de la faire passer pour l’instigatrice des faits reprochés .

D’où la sévérité de l’ordonnance prise par le Conseil d’État, véritable gifle au Pouvoir. Sur huit pages de griefs, les juges du Palais-Royal estiment que « les éléments apportés par le ministre de l’intérieur et des outre-mer pour justifier la légalité du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre n’apparaissent pas suffisants » car « ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes. »

Au demeurant, y a-t-il eu agissements violents ? S’alignant sur la gauche, la haute juridiction émet un « sérieux doute » concernant la qualification des actions de la nébuleuse comme « troublant gravement l’ordre public », étant donné le « caractère circonscrit », la « nature » et « l’importance des dommages résultant » des atteintes aux biens et aux personnes, atteintes qui n’auraient été commises qu’« en nombre limité ». Et tant pis pour les 47 gendarmes blessés, certains gravement, lors des affrontements autour de la « méga-bassine » de Sainte-Soline en mars dernier !

Conclusion logique de cette diatribe : « La dissolution des Soulèvements de la Terre porte atteinte à la liberté d’association. »

Des juges à Médine, union sacrée contre l’“extrême droite”

On ne pleurera pas sur Gérald Darmanin, blessé dans son amour-propre et sa légitimité par une institution qui, ironie de la vie politique, compte désormais en son sein l’une de ses anciennes collègues, le Dr Agnès Buzyn qu’Emmanuel Macron a propulsée conseiller-maître au Conseil d’État après l’avoir congédiée du ministère de la Santé, où son incompétence avait été patente pendant la crise du Covid. Et l’on pleurera d’autant moins que, pour mieux faire passer son décret sur les Soulèvements de la Terre et montrer son équanimité, le ministre de l’Intérieur avait annoncé la dissolution de Civitas, instrumentalisant l’université d’été de ce mouvement catholique pour n’en retenir qu’une courte phrase de l’essayiste Pierre Hillard qui, réputée antisémite, a suscité l’indignation générale. De l’extrême gauche avec les imprécations de Mélenchon, ce qui était attendu, à l’extrême droite puisque Edwige Diaz, député RN de la Gironde, l’a condamnée de même que Patrick Buisson. Dans un tweet du 10 août, l’ancien directeur de Minute et ci-devant conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a ainsi annoncé que, ayant « accepté de venir présenter dans une conférence [s]on dernier ouvrage aux Journées chouannes de Chiré en Montreuil » (2), il avait finalement « décidé de ne pas participer à cette manifestation » en raison de la présence de Pierre Hillard dont il ignorait « alors la participation et même jusqu’ici l’existence » — ce qui est surprenant de la part du bibliophage Buisson puisque M. Hillard a publié une demi-douzaine d’études sur le mondialisme.

Quand Civitas présentera à son tour son recours, le Conseil d’État se montrera-t-il aussi indulgent à son égard qu’il l’a été avec le lobby écoterroriste ou aussi rigoureux qu’il l’a été par le passé à l’encontre des Identitaires ou d’autres mouvements nationalistes ? On peut hélas parier sur la seconde hypothèse. Même s’il y a parfois des accommodements avec l’antisémitisme, comme le montre l’invitation lancée par les Verts et les Insoumis au sieur Médine, qui se plaisait à multiplier les « quenelles » avec Dieudonné alors proche du monstre Robert Faurisson, et présenté comme « un membre actif »,voire l’« ambassadeur » de leur association « Le Havre de savoir », succursale des Frères musulmans auxquels, crâne rasé et barbe islamique, il ressemble furieusement.

Mais il n’y a rien là pour gêner LFI et EELV qui, pour une fois d’accord, ne veulent voir dans le rappeur qu’un « camarade dans la convergence des luttes contre les violences policières et l’extrême droite », ce que confirme un Médine confit dans le consensuel : « On veut la justice sociale, on veut combattre l’extrême droite, on veut en finir avec les mécanismes d’oppression qui frappent à la fois les populations LGBT, à la fois les racisés, à la fois les féministes. » Et pourquoi, « à la fois », les nains et les rouquins ?

Camille Galic

(1) https://nouveaupresent.fr/2023/08/09/civitas-victime-du-en-meme-temps/

(2) Où Le Nouveau Présent sera représenté. Rens. https://www.chire.fr/journees-chouannes-2023-les-2-et-3-septembre-p-236330

Un commentaire

  1. La récusation par le Conseil d’Etat du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre pris par Darmanin a donné des ailes à ce lobby activiste qui annonce pour le vendredi 18 août une nouvelle « mobilisation » contre la « méga-bassine » de Sainte-Soline. Sera-t-elle aussi violente que celle de mars où, comme vous le rappelez justement, 47 gendarmes avaient été blessés ? Les organisateurs assurent avec cynisme que non, car ils observeront une « logique de contournement des forces de l’ordre ».
    Autrement dit, si des débordements se produisaient à l’insu de leur plein gré, pas question de les en rendre responsables.

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