inflation

Quand l’inflation est un vol…

On peut disserter à l’infini sur ses causes, guerre en Ukraine, enchérissement de l’énergie, etc… mais ce faisant, si ces explications demeurent partiellement vraies, on en dissimule la véritable cause. Celle -ci repose sur la politique des banques centrales depuis 2008, qui, par les facilités monétaires, ont engendré l’inflation.

Depuis cette date, en effet, si le prix du pain ou du litre de carburant n’avait pas trop augmenté, celui des actifs, immobilier, actions en bourse, était fortement orienté à la hausse, prélude à l’inflation d’aujourd’hui mais, surtout, puissant facteur de création d’inégalités, les riches devenant plus riches et les pauvres plus pauvres, y compris dans nos sociétés occidentales.

A qui profite donc l’inflation ?

Les entreprises par exemple ont profité de la dette à bon marché, comme tous les investisseurs en bourse et ceux qui ont pu se procurer des biens immobiliers à taux bas. Pour les entreprises, on peut s’en féliciter à condition que les salaires suivent, et quand les taux zéros leurs permettent le rachat , nous sommes dans une forme d’imposture. Pour l’immobilier cela a profité à la classe moyenne supérieure, généralement les cadres, tant mieux pour eux. Mais l’état est le grand profiteur des taux zéros pour sa dette qui le conduit à des extrêmes en matière d’endettement. Mais là où le scandale est considérable c’est qu’il va faire payer l’inflation et la hausse des taux consécutive, pour l’enrayer, aux classes populaires et aux petits épargnants. Il s’agit d’une spoliation, d’une confiscation dissimulée et, à vrai dire, pratiquement jamais commentée. Une inflation plus élevée réduit les taux d’intérêt réels (1), facilitant le désendettement des agents, elle réduit la valeur des dettes. L’inflation est une taxe “invisible” et de ce fait indolore. Il y a bien l’extrême gauche pour se plaindre de la situation des classes populaires mais en préconisant des solutions qui aggravent encore la situation. Ainsi le blocage des loyers rendrait impossible l’investissement immobilier surtout aux taux actuels et provoquerait la raréfaction de l’offre, effet pervers garanti. On comprend dans ces conditions la phrase de Michel Edouard Leclerc selon laquelle l’inflation serait voulue.

Une inflation voulue ?

La fameuse transition écologique est par nature inflationniste, les programmes sont d’une estimation de chiffres stratosphériques et les premiers effets sont pour les carburants dont certains se réjouissent de la hausse, non seulement en terme de profit – l’état, les entreprises- mais en termes de dissuasion (les écologistes) laquelle nous remet dans la problématique des gilets jaunes. Mieux encore la dette a besoin de l’inflation, et Bruno Lemaire avec sa tête de poupon prolongé par le maternage énarchique, est parfaitement hypocrite lorsqu’il dit vouloir lutter contre l’inflation, alors qu’elle est le meilleur moyen de se débarrasser de la dette qu’il déplore par ailleurs, en réduisant certaines dépenses publiques qui vont pénaliser les classes populaires. En effet, si l’inflation augmente, le PIB croît avec elle, les dettes restent les mêmes et rapportées à un PIB qui augmente, le ratio des dettes diminue. Donc l’état est le grand gagnant de l’inflation lui qui rembourse en monnaie dépréciée ce qui est une faillite cachée.

Dès 2008 cette logique s’inscrivait dans la marche de nos économies, mais en se goinfrant de dettes, les politiques pouvaient pousser la poussière des réformes sous le tapis (de fausse monnaie), et, à tout prendre, nos politiciens préfèrent l’inflation à la faillite. Mais cette solution fait payer la note à ceux qui ne l’ont pas provoquée . L’inflation est une taxe, et il faut rappeler que l’inflation ne crée pas de richesse. C’est un moyen de redistribuer la richesse des épargnants vers les emprunteurs, au premier rang l’Etat.

Olivier Pichon

(1) Le taux d’intérêt réel =nominal moins inflation. Si le taux d’inflation est inférieur au taux nominal, le taux réel est positif. Inversement, si le taux d’inflation est supérieur au taux nominal, le taux réel devient négatif.

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