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Nouvelles des médias : partiellement compensé par le numérique, un nouveau recul de la presse papier.

L’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM) vient de publier les données relatives à la diffusion de la presse en 2022/2023 comparées à 2021/2022. Le recul se poursuit et le numérique ne compense que partiellement la désaffection à l’égard du papier. Il y a quelques années pourtant, la presse manifestait de grandes ambitions pour ses versions numériques, imaginant, pour les principaux d’entre eux (Le Figaro, Le Monde, L’Obs, Le Point etc.) des diffusions payantes à 7 chiffres, sur le modèle de ce qui se passe dans d’autres pays. Nous en sommes très loin !

Pour les quotidiens dits « nationaux » (au sens de leur aire de diffusion), Le Monde, Le Figaro et Libération ont un peu progressé cette année, Le Parisien, et Les Echos ont stagné, tandis que La Croix et L’Humanité poursuivaient une dégringolade. Simultanément les quotidiens de province reculent absolument tous, parce que leurs versions numériques ne se vendent pas, et que les ventes papier. La presse magazine suit ce mouvement de recul, y compris des titres comme Valeurs actuelles ou Famille chrétienne.

Il ne s’opère en fait aucune compensation d’un titre à l’autre. Quant un titre disparait, les clients ne se reportent pas sur un autre titre, les reculs des ventes ne profitent pas à d’autres, si ce n’est, sans doute, aux médias de l’audiovisuel. Ce qui concurrence d’abord la presse, en France, ce sont les réseaux sociaux, c’est-à-dire l’information gratuite. Le modèle économique des médias change. Les aides de l’Etat, les dons, et les systèmes de publicité croisées au sein des groupes financiers, ont pris le pas sur le financement direct par le client.

Quand l’ACPM écrit, presque joyeuse, que la diffusion n’a reculé « que » de 3,8% en un an, elle confirme cette tendance lourde. Encore faut-il être conscient que ces -3,8% ne traduisent pas la diminution des ventes chez les marchands de journaux, mais la diminution du lectorat payant, incluant donc abonnements papier et presse numérique payante. Le développement du numérique payant, depuis 2O ans, ne compense donc que très partiellement la désaffection à l’égard de l’information sur papier.

Appauvrissement des marchands de journaux

Plus que jamais l’avenir de la presse passe donc par les aides de l’Etat et par le bon vouloir de groupes industriels ou financiers incorporant la presse (papier et numérique) dans le panel des outils utilisés pour leur communication, leur publicité. Voilà qui n’est guère rassurant pour l’indépendance desdits médias .

Une presse réellement indépendante de l’Etat et des grands trusts mondialisés semble donc condamnée à terme.

Quant à la version papier de cette presse, elle ne survit pour le coup (quand elle survit !), qu’au prix d’un appauvrissement des acteurs de sa distribution, à commencer par les kiosquiers et marchands de journaux. D’où la pénurie des vocations pour ces métiers, et la réduction continue du nombre de points de vente.

L’option du Nouveau Présent Hebdo de ne paraitre qu’en version numérique (comme Boulevard Voltaire, FdeSouche ou Le Salon beige), n’est donc pas vraiment un choix, mais une nécessité. La croissance de son lectorat est une condition de sa pérennité, et l’indice d’une progression de nos idées.

François Solchaga

(2 commentaires)

  1. Désolé, j’ai du mal comprendre. Il y a quelque temps, après la disparition de “Présent”, un projet de Présent hebdomadaire a été proposé, qui ne serait pas seulement numérique, mais PAPIER. Alors?

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