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La terreur « féministe » règne au Conservatoire National de la Musique

La plainte pour harcèlement sexuel ou comment casser la carrière d’un professeur au Conservatoire National de Musique (CNSMDP) et musicien français de niveau international.

Informé en mars 2021 qu’il est accusé de violences sexuelles, Jérôme Pernoo est suspendu (avec suspension de salaire) pour douze mois de ses fonctions de professeur de violoncelle au Conservatoire. Sans l’ombre d’un commencement de preuve sa carrière est cassée pour — dixit la direction du CNSMDP – ses «méthodes d’enseignement brutales et humiliantes et des comportements totalement inacceptables à l’égard de ses étudiants, notamment des propos et gestes de nature sexuelle». L’affaire est étalée dans les médias en septembre 2021 par le site Mediapart, venant ainsi appuyer la directrice Emilie Delorme et balayant l’exigence de confidentialité absolue nécessaire à conduite de l’enquête. La suspension de mars s’appuyait sur une enquête interne menée à charge par la militante féministe Caroline De Haas et son cabinet Egaé. Le choix de ce cabinet pour mener l’enquête ne surprend pas de la part d’une directrice proche des mouvements indigénistes, des études décoloniales et du féminisme intersectionnel, selon Le Point. Mais en décembre 2021 le tribunal administratif invalidait en référé cette décision du CNSMDP pour «le manque d’impartialité de l’enquête administrative». La féministe avait exploité des témoignages tronqués, voire déformés. Sauf que le 11 mai, jour de la réintégration du professeur, la direction ouvrait une nouvelle enquête permettant ainsi de le suspendre à nouveau le temps de la procédure avec encore un licenciement sans préavis ni indemnités.

80 élèves témoignent en vain en faveur de leur professeur

Le 22 juin, le tribunal administratif condamnait en référé la mesure au «caractère disproportionné» du CNSMDP. Revenant sur sa précédente décision en statuant sur le fond en novembre 2022, le Tribunal administratif jugeait que «eu égard à la nature et à la gravité des faits […], le Conservatoire n’a pas pris une sanction disproportionnée». Il relevait pourtant que «le requérant n’a pas d’antécédents disciplinaires, fait l’objet d’une bonne notation et que plusieurs témoignages soulignent ses qualités pédagogiques et son implication envers ses élèves». De fait, les élèves sont nombreux à soutenir leur professeur, certains se déplaçant au tribunal : «j’apporte 80 témoignages d’élèves qui notent tous la bienveillance de mon enseignement. Je n’ai jamais eu d’attitude humiliante envers mes élèves, mon enseignement est tout le contraire». Quelques élèves (4 contre 80) abondant dans le sens voulu par la direction du Conservatoire, suffisent pour détruire la carrière d’un musicien d’élite. La sévérité de la condamnation (10 ans d’interdiction d’exercer, inscription au fichier, 11.000€ d’amende, 1 an de prison avec sursis) contraste avec une absence de faits (3 témoignages rejetés sur 4) qui oblige la juge à se rabattre sur une «absence de remise en question», guère étonnante vu les déclarations du musicien. Deux ans et demi de procédure sans une preuve pour en arriver à ce résultat. Cet acharnement est révélateur la lutte menée par les féministes à la direction du CNSMDP contre ceux qui s’opposent à ces “chasses aux sorcières” conduisant à la normalisation du Conservatoire national de musique.

Thierry DeCruzy

Un commentaire

  1. Merci à Thierry DeCruzy pour cette petite mise au point. J’y ajouterai un ou deux éléments, à titre personnel : j’ai bien connu Jérôme Pernoo, à partir de ses dix ou onze ans ; il est le fils d’un de mes plus grands amis et mon parrain, Guy Pernoo, très bon chef d’orchestre, malheureusement disparu. J’assure que Jérôme Pernoo est d’une nature très remarquable : nature fort talentueuse, comme chacun sait, et nature humainement très précieuse, comme ne peut le savoir que qui a pu le fréquenter.
    Dès le début de cette scandaleuse affaire, j’ai été désespéré à l’idée de ce qui allait fatalement lui arriver, «fatalement», en effet, car ce n’était qu’un prétexte pour se débarrasser d’un enseignant qui s’obstinait à travailler selon des critères traditionnels, et ce, en dépit des admonestations et autres ordres à prétention «pédagogique» qu’il recevait.
    La haine de l’art est à l’ouvrage depuis longtemps, certes, mais, aujourd’hui, elle fait flèche des bois les plus pervers, des plastiques et des procès de synthèse.
    Le processus d’assassinat programmé de la beauté et de sa haute fonction sociale passe au développement supérieur. S’il n’est pas procédé au soulèvement d’un contre-processus, c’en est fini de la civilisation chrétienne ; certes, elle est menacée par le «nombre» odieux, qui, dans les temps modernes, l’emporte sur toute espèce d’idée de valeur, mais, plus encore, elle est en cours de démantèlement, sur la base de la négligence avec laquelle on a traité la «culture».
    C’est par la culture que l’on peut saper les fondements. Le cas présenté par l’affaire Jérôme Pernoo n’est qu’un des symptômes, mais il y en a d’autres, plus infernaux encore, et d’autant plus tels qu’ils concernent des personnes dont il a été pris grand soin qu’elles végètent dans un quasi anonymat – en musique, par exemple, je nommerai le compositeur Yvon Bourrel (que Jérôme a pu rencontrer chez moi, voilà tantôt trente ans), dont je sais bien qu’une négligeable poignée d’«amateurs» a pu entendre la musique.

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