Israël appelle les gazouis à évacuer le nord de la Bande de Gaza

Jeudi soir, les Forces de Défense Israéliennes ont appelé quelques 800 000 gazaouis à se réfugier dans le sud de la bande de Gaza dans les 24 heures, pour leur « sécurité ». Selon un rapport de l’agence Reuters confirmé depuis par des sources militaires en Israël, cet appel semble indiquer l’imminence d’une opération terrestre visant à nettoyer les positions du Hamas disséminées au sein des immeubles d’habitation.

« Les Forces de Défense Israélienne appellent tous les résidents de Gaza City à évacuer leurs maisons au plus tôt et à se diriger au sud de la rivière de Gaza où leur protection sera assurée. Cette évacuation est conseillée pour votre sécurité personnelle et pour celle de vos familles. Il vous sera possible de retourner à Gaza City aussitôt que votre sécurité sera assurée par une notification officielle. Ne vous approchez pas des barrières frontalières avec l’Etat d’Israël. Ne vous mêlez pas aux terroristes du Hamas qui vous utilisent comme bouclier humain. »

Le représentant de l’Agence de l’ONU pour les Réfugiés Palestiniens (UNRWA) de l’ONU à New York, monsieur Dujarric, a déclaré avoir eu connaissance de ce communiqué et qu’il s’applique également à tous les personnels de l’ONU et à tous les civils ayant trouvé refuge dans des bâtiments contrôles par l’institution, tels que les écoles et les dispensaires, non sans condamner cet ordre d’évacuation jugé « injuste pour les populations ».

Le Hamas a immédiatement réagi à cet appel par la voix de son directeur des médias, Salama Marouf, qui a dénoncé « un ordre d’évacuation ayant pour but la mise en scène d’une propagande visant à semer la confusion et la discorde interne au sein de la population gazaouie. » Il a poursuivi en sommant les habitants de ne pas se conformer aux injonctions d’évacuation et de faire corps avec le Hamas.

Coté américain, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a souligné que par cette mesure, les Israéliens « tentent d’écarter les civils du danger et de les avertir de façon juste (…) C’est un défi de taille. Il s’agit d’un million de personnes, et d’un environnement très urbain et dense qui est déjà une zone de combat (…). « Mais il est clair que ce que (les autorités israéliennes) essaient de faire est d’éviter des victimes civiles au maximum et aussi de séparer le Hamas des boucliers humains » a-t-il ajouté.

Enfin, au Liban où la population craint une extension du conflit sur son territoire, le ministre iranien des affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a déclaré jeudi soir qu’il « se trouve aujourd’hui à Beyrouth pour proclamer à voix haute que les peuples, les États et les gouvernements islamiques ne peuvent tolérer la poursuite des crimes de guerre perpétrés contre le peuple palestinien (…) La poursuite des crimes de guerre contre la Palestine entraînera une riposte de la part des autres axes », désignant ainsi à mots à peine voilés le front du Liban-Sud et le Hezbollah. Cette déclaration pose la question de savoir par quel mandat divin cet officiel iranien se permet-il de qualifier le peuple libanais d’islamique et de l’entraîner vers une aventure guerrière ?

Un peu plus tôt dans la journée, les députés des forces de l’opposition ont publié un communiqué concernant les suites du conflit armé entre Israël et la bande de Gaza qui sont « directement liés à la stabilité et à la souveraineté du Liban. »

Les parlementaires ont souligné que « la souveraineté du Liban constitue une limite à ne pas franchir », précisant qu’ « aucune faction, en particulier le Hezbollah, n’a le droit d’impliquer le Liban dans des conflits dont il ne peut supporter les conséquences. » Enfin, les députés de l’opposition ont appelé à procéder rapidement à « l’élection d’un président de la République qui aurait pour mission d’unifier tous les Libanais autour du projet de l’État, de prévenir l’implication illégitime du Liban dans des guerres  et de rétablir un pouvoir capable de relever les défis (…) le silence du gouvernement libanais face aux événements à Gaza reflétant l’hégémonie du camp de la Moumanaa (axe Damas-Téhéran) et de ses alliés qui contrôlent les institutions de l’État. » Et de conclure : « L’inaction du gouvernement libanais le rend responsable d’exposer le pays au danger de la guerre et de la dévastation ».

Sophie Akl-Chedid

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