Le Pen

Les amis juifs de Jean-Marie Le Pen

Jusqu’à l’écœurement, les journalistes du système s’échinent à soumettre à la question les élus du Rassemblement national sur « l’antisémitisme de Jean-Marie Le Pen » en leur rappelant ad nauseam « l’affaire du détail » et les condamnations qui s’ensuivirent. A ce compte-là, contester certains mythes de la Conquête de l’Ouest contre les Indiens suffit-il à vous faire taxer d’antiaméricanisme primaire ?

Les journalistes oublient que le président honoraire du FN fut, en son temps, le seul homme politique français à demander la fermeture du bureau parisien de l’OLP, qu’il a participé à la campagne de Suez contre Nasser, entretenu des liens d’amitié avec Teddy Kolleck, maire de Jérusalem, et compté Robert Hemmerdinger parmi ses très proches. Né à Pékin dans une famille juive alsacienne, cousin de Laurent Fabius, fondateur avec le journaliste Jean-Pierre Cohen du Cercle national des Français juifs, CE DERNIER était un vieux camarade de Le Pen. Il fit ses premières armes à Londres au côté de Jean-Baptiste Biaggi avant de devenir chef de la sécurité militaire à Sigmaringen en 1945. Il ne se reposa pas sur ses décorations résistantes et participa aux guerres d’Indochine (où il obtint la Croix de Guerre) et d’Algérie. Militant actif de l’Algérie française qu’il défendit jusqu’à la fin en faisant partie de l’OAS, il vécut quelques années en Israël. Il était proche de l’Irgoun et de Menahem Begin, que l’on ne peut pas soupçonner de liens avec l’extrême-droite.

Yeux bleus perçants et physique imposant, cet adversaire résolu du CRIF et de la LICRA se définissait comme « Français juif » et non comme « Juif français ». Conseiller régional du Front national en Ile de France de 1992 à 1998, membre de la Commission des Marchés, il était redouté par l’ensemble de ses collègues, du PC au RPR en passant par le PS .Et pour cause puisqu’il fut à l’origine de la découverte du scandale des lycées d’Ile-de-France en dénonçant l’affaire des marchés publics de la Région. Après une requête auprès du tribunal administratif en 1992, il obtint du Conseil d’Etat après cinq ans de lutte l’annulation des six marchés frauduleux.

Une “Juste” au Front National

Tout ce beau monde, Rassemblement national compris d’ailleurs, oublie également que le Front national comptait dans ses rangs des Justes, telle Rolande Birgy. Monarchiste convaincue et catholique traditionaliste, paroissienne de Saint Nicolas du Chardonnet. « Béret bleue » avait sauvé des enfants juifs de la déportation et avait reçu pour cela la médaille de « Juste parmi les nations ». Elle militait au FN et défilait souvent en tête de cortège au côté des membres du Cercle national des Combattants. Elle vivait chichement dans une petite chambre d’hôtel à la Goutte d’Or en plein quartier musulman. Défenseur acharné de la lutte pour la vie, elle était proche du Dr Dor. Au cours d’une réunion électorale tenue à deux pas du quartier du Marais, elle avait courageusement défendu les idées de Jean-Marie Le Pen, provoquant le courroux des militants de gauche présents, en particulier de jeunes juifs qui voulaient la faire expulser de la salle. Elle avait alors montré sa médaille de Yad Vashem. Pierre Aidenbaum, maire socialiste du 3ème arrondissement et ancien président de la LICRA, suspendit aussitôt la réunion.

« Béret bleu » ne connaîtra pas la joie du 21 avril 2002 puisqu’elle mourut quelques heures après avoir déposé son bulletin dans l’urne pour ce premier tour qui verra, pour la première fois, Jean-Marie Le Pen faire la nique au système. Dans ses remerciements à ceux qui lui avaient permis d’obtenir ce succès, ce dernier cita en premier lieu la petite dame qui, au péril de sa vie, avait sauvé de jeunes juifs soixante ans plus tôt.

François MONESTIER

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