• Interviewé dimanche soir lors d’une émission de la télévision italienne, Che tempo che fa ? (Quel temps fait-il ?), le pape François, en parlant du pardon et de la miséricorde de Dieu, a exprimé son attirance pour l’idée que « l’enfer est vide ». « Ce n’est pas un dogme, seulement mon opinion : j’aime penser que l’enfer est vide. J’espère qu’il l’est », a déclaré le Saint-Père. La même idée avait été émise par Jean-Paul II. En ce qui concerne la « réforme de la structure de l’Église », il a déclaré que « les choses qui étaient bonnes le siècle dernier ne le sont pas maintenant » et que « la véritable liberté consiste à les changer, car elles ne sont pas des choses absolues en elles-mêmes mais relatives à l’époque ».
• Les éditions italiennes Radio Spada viennent de publier un ouvrage de don Andrea Mancinella, prêtre ordonné en 1983, intitulé Golpe nella Chiesa. Documenti e cronache sulla sovversione : dalle prime macchinazioni al Papato di transizione, dal Gruppo del Reno fino al presente [Coup d’Etat dans l’Eglise. Documents et chroniques de la subversion : des premières machinations à la papauté de transition, du Groupe rhénan à nos jours]. La postface en est d’Aldo Maria Valli et s’intitule : Comment je suis devenu un arriériste [du néologisme indietriste, forgé par le pape François qui en use et abuse pour désigner ceux qui sont attachés à la Tradition]. Extraits :
« Quand on explique que l’important n’est pas tant le contenu de la norme que la manière dont une situation donnée est vécue, en conscience, par l’individu, on risque de laisser le champ libre à la diffusion du subjectivisme et du relativisme. Nous n’avons plus l’homme à l’écoute de Dieu, parce qu’il a conscience que Dieu est Vérité et que cette Vérité est objectivement bonne. Nous avons un Dieu adapté à la subjectivité humaine. Nous n’avons plus les droits de Dieu et les devoirs de l’homme, mais les droits de l’homme et les devoirs de Dieu. Alors, dira-t-on, où est le problème ? Le problème, répondrai-je, c’est qu’il s’agit là d’un bouleversement de notre foi catholique. Et ce n’est pas la voie de la libération, mais la voie de l’esclavage : parce que sur cette voie, l’homme devient désespérément esclave de lui-même. Le drame de la modernité réside dans ce renversement. Et le drame de l’Eglise est d’avoir fait sien ce renversement en acceptant les thèses modernistes. L’homme comme Dieu. Et même, l’idole de soi-même. Ce qui est le moyen sûr de se condamner à l’esclavage et donc au malheur. » […] « Aujourd’hui, je me pose la question : en tant que baptisé dans l’Eglise catholique, de quel Dieu suis-je appelé à être le témoin ? D’un Dieu indistinctement compréhensif ou d’un Dieu authentiquement miséricordieux ? D’un Dieu qui efface la culpabilité de l’homme ou d’un Dieu qui l’assume en Jésus, son médiateur et mon rédempteur ? D’un Dieu qui m’offre une consolation superficielle ou d’un Dieu qui me délivre du péché ? D’un Dieu qui par amour s’est fait homme ou d’un homme qui par présomption veut se faire Dieu ?
Anne Le Pape