mixité ethnique

Nommer les choses… ou parler en vain !

« J’appelle un chat un chat … », le propos de Boileau a fait florès, au point de devenir une des locutions des plus courantes en français. Et pour cause, elle exprime l’exigence qui commande toute claire rhétorique, mais la chape de plomb du nouvel ordre moral anti-discriminatoire conduit à des détours, circonlocutions et surtout mots et expressions puisés dans le langage de l’adversaire. Ce langage est d’autant plus ordinaire qu’il est compatible avec le marxisme, dont l’esprit subversif hante la société et infeste les âmes, le plus souvent en toute inconscience.

Aussi ne peut-on combattre le Système qu’en se mettant en dissidence et donc en réfutant sa novlangue (1984 d’Orwell), porteuse de la subversion héritée le plus souvent de l’idéologie marxiste.

De l’évitement scolaire à l’évitement sémantique

Je viens de lire un article fort intéressant sur le naufrage de l’école publique où l’auteur, par ailleurs fort pertinent, affaiblit son discours en ne nommant pas les choses pour ce qu’elles sont. Se rattachant à la maladresse et à la veulerie élitaire de Mme Oudéa-Castéra, dernière ministresse de l’Éducation nationale, il revient sur les manœuvres d’évitement de la carte scolaire, dues à la volonté des parents de fuir l’application de la doctrine d’État dite de la « mixité sociale ».

L’auteur, comme la plupart des opposants aux politiques néfastes pratiquées par l’Éducation nationale depuis des décennies, met certes des guillemets à l’expression, mais tourne toujours autour du problème dans l’imprécision, sans nommer un chat un chat. Pourquoi ne pas dire – et ce serait redoutablement efficace et contre-subversif ! – la modeste vérité ?

Il ne s’agit pas de mixité sociale, qui est en soi une bonne chose, mais de mixité ethnique. Mais voilà, on n’ose pas, les Blancs européens apparaissant comme les seuls peuples au monde qui n’ont plus le droit à des caractéristiques ethniques ! Pourtant cela change complètement le problème, juste en en modifiant l’éclairage pour faire éclater au grand jour la réalité vécue, confusément puisque indicible.

Voyez le discours d’un Mathieu Bock-Côté sur l’antenne de C-News ; il dit des choses très pertinentes sur le fond du sujet, mais – comme tout le monde – nimbe cette réalité derrière des expressions convenues qui la floute. La mixité sociale se heurterait à des questions qui seraient « culturelles » et patati et patata.

Puisque ce langage est flou et passe-partout, il ne peut pas révèler une rupture entre des mondes incompatibles. Si le mot culture a un sens fort en allemand (Kultur = civilisation), en revanche c’est en français un mot valise, dans lequel on peut mettre ce que l’on veut – par exemple la culture d’entreprise – qui demande donc d’être explicité.

Tabou sémantique et domination de la novlangue

Bien sûr, le tabou ethnique opposé avec succès aux seules populations blanches européennes (avec interdiction des statistiques ethniques : « cachez ce sein que je ne saurais voir ») est aussi stupide que si on interdisait aux météorologistes d’utiliser des thermomètres.

Aussi le procédé du tabou renvoie à la pseudo mixité sociale au sein de l’Éducation nationale, mais également dans tout ce qui pourrait prendre en compte le tissu ethnique européens historique de la France métropolitaine, encore majoritaire.

Il n’y a pas de « banlieues sensibles » ou de « quartier populaire » (terme cher aux partis degauche), mais des banlieues ou des quartiers du chaos ethnique. Itou pour la « diversité » etc. Il est vrai que, dans les milieux dits de droite, on parle parfois heureusement de banlieues ethniques, ce qui supposerait tout de même une certaine homogénéité et ce n’est guère le cas. Et puis, le mot chaos dit bien la chose et son absence de remède. Historiquement, il n’existe pas, il n’a jamais existé, de société connaissant un ordre public apaisé sans un minimum d’homogénéité ethnique (la question a été étudiée aux États-Unis par l’universitaire Robert Putnam). .

De même les prétendus « milieux défavorisés » sont généralement des populations du chaos ethnique, défavorisées par leur hétérogénéité ethnique.

Voilà pour l’ethnie… Mais la question du langage va évidemment bien au-delà. On ne conçoit bien que ce que l’on sait nommer. Aussi pourrait-on en dire autant des discours sur l’« idéologie islamiste ». Mais non, ce n’est pas une idéologie, mais une théologie. Pour l’idéologie nous avons déjà fort à faire avec les scories du marxisme, qui imposent de dire que notre société ne connaît que des problèmes sociaux-économiques.

Nommer les choses pour ce qu’elles sont – quitte à fâcher Macron et Mélanchon -, tel est le B-A BA de tout débat. Ne dites pas un « petit félin domestique », dites un chat…

Eric Delcroix

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