judgement scale and gavel in judge office

Selon que vous serez révisionniste ou rappeur… 

Le 7 février, lors de l’hommage national rendu aux Invalides par Macron (1) aux quarante-six ressortissants français ou franco-israéliens tombés lors de l’offensive du Hamas le 7 octobre dernier, et dont les portraits étaient portés par autant de gardes républicains en grande tenue (on ne se souvient pas qu’un tel hommage ait été rendu à nos compatriotes victimes de l’islamiste tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel le 14 juillet 2016 à Nice où l’on releva aussi près de 500 blessés), certaines familles se sont indignées de la mise en liberté conditionnelle de Vincent Reynouard, poursuivi depuis des années par toutes les polices de France et d’Europe pour les sept vidéos qui lui valent d’être mis en examen pour contestation de crimes de guerre — en raison de son livre Oradour, le cri des victimes, mettant à mal la thèse officielle —  et de crimes contre l’humanité́ ainsi que pour provocation publique à la haine raciale ou religieuse.

Certes, à peine extradé d’Ecosse le 2 février, Reynouard a été immédiatement placé sous contrôle judiciaire et, privé de tout papier d’identité, il est obligé de pointer chaque jour au commissariat d’ici à son procès devant le tribunal de Paris, mais comment admettre qu’un si dangereux « négationniste » n’ait pas été immédiatement embastillé ?

C’est oublier que la peine qu’il encourt pour ses méfaits est selon le Code pénal d’un an de prison ferme. Or, il a déjà été détenu des mêmes chefs neuf mois durant dans des établissements pénitentiaires de Bruxelles puis de Valenciennes, puis quinze mois dans la prison d’Édimbourg, dont le « Lord Justice » McKeeper le bien-nommé a finalement décidé son extradition. Il aura donc passé plus de deux ans sous les verrous ainsi qu’il l’a expliqué dans une passionnante interview publiée dans la dernière livraison (n° du 7 février) de l’hebdomadaire Rivarol, lequel venait de défrayer la chronique, des figurants l’ayant brandi lors de la finale, suivie par des millions de téléspectateurs, de la « Star Academy » sur TF1, qui s’est évidemment confondue en excuses et hurle au sabotage.

Même dans un « État de droit » aussi vicié que le nôtre, la justice pouvait difficilement se permettre — quitte à se revancher lors du procès de Reynouard — de violer la loi en réincarcérant sur-le-champ l’ancien professeur de mathématiques, qui parvint à survivre pendant son long exil britannique à survivre en donnant des cours de maths d’ailleurs très appréciés de ses élèves.

Au demeurant, qui s’est scandalisé d’une autre mise en liberté conditionnelle concomitante ? Celle du rappeur Mohamed Sylla, dit MHD, paraît-il précurseur de l’Afro trap et dont plusieurs albums furent sacrés disque de platine. Malheureusement, ce Sénégalo-Guinéen semble ne pas s’être borné à ses activités artistiques. Accusé du meurtre de Loïc Kamtchouang, un jeune Africain lynché et criblé de coups de couteau par une dizaine de congénères en juillet 2018 à Paris, MHD fut condamné en septembre 2023 à douze ans de réclusion criminelle par les Assises de Paris après avoir été reconnu par des témoins en raison de la tenue, réservée par la firme Puma à ses « ambassadeurs », dont il était, qu’il arborait la nuit du drame, et de sa voiture, une Mercedes retrouvée brûlée en banlieue, Ayant fait appel en octobre, sa demande de mise en liberté dans l’attente du nouveau procès a donc été validée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris le 2 février 2024. Le jour même où Vincent Reynouard était remis à des policiers français surarmés qui le rapatriaient en avion à Paris, menotté et enchaîné à son siège.

On ne sache pas qu’à part la famille de l’infortuné Kamtchouand, quiconque ait contesté la remise en liberté de l’illustre MDH.

Camille Galic

  1. Cérémonie solennelle au cours de laquelle le Franco-Israélien et député apparenté LR Meyer Habib a évoqué avec nostalgie, après avoir donné le baiser de la mort à Jordan Bardella, ses vertes années où il dessoudait « des mecs d’extrême droite ». On imagine le tohu-bohu si un député RN se vantait d’avoir castagné des Betarim.

Un commentaire

  1. Un autre rappeur africain, le Sénégalais Issa Lorenzo Diakhaté dit Freeze Corleone, avait défrayé la chronique mais dans un autre registre : en septembre 2020, dans son album « La menace fantôme », il scandait : « J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 1930 » et « Tous les jours RAF (rien à foutre) de la Shoah » et en s’attaquant aux « rentiers juifs ». Disque de platine comme MHD, Issa a une audience incomparablement supérieure, surtout auprès des jeunes, à celle de Vincent Reynouard, auquel j’exprime toute ma sympathie. Mais les rares annulations de ses concerts avaient été invalidées par décision de justice.

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