Matignon

Par pitié, pas de « Mozart de la finance » à Matignon !

« Je suis prête, nous sommes prêts, je demande maintenant au président de la République de prendre ses responsabilités et de me nommer Premier ministre. Je suis déterminée. » Avec Clémentine Autain et Manon Aubry, la Normande Lucie Castets est l’une des rares égéries du Nouveau Front populaire, qui abonde en monstresses, à présenter un visage avenant, mais le clair regard est de glace et le rare sourire cache des canines acérées capables de vous dépecer un homme, aussi déconstruit fût-il qu’Emmanuel Macron, en un temps record. Épilogue qui, en soi, ne nous déplairait d’ailleurs pas. Voir « Jupiter » croqué tout vif par un clone féminin sorti comme lui de l’ENA et de Sciences Po, et encore plus jeune que lui (la douce Lucie n’a que 37 ans) quand il accéda à l’Élysée, réserverait un plaisir raffiné.

Faillite à la mairie de Paris

Mais on préférerait que quelqu’un de plus qualifié se charge de la besogne.

Passons sur le fait que la candidate à Matignon, dont le chef de l’Etat a d’ailleurs ignoré les offres de services — ou plutôt l’ultimatum —, se prétende au-dessus de la mêlée, n’étant « encartée à aucun parti » alors qu’elle le fut trois ans durant au Parti socialiste où elle militait à l’aile gauche, veuille accélérer la promotion des femmes dans tous les secteurs d’activité (à quand un quota d’éboueuses ?) et, au nom de la « justice sociale » abroger la récente réforme des retraites et lancer une « grande réforme fiscale » avec rétablissement prioritaire de l’Impôt sur la fortune.

Mais est-elle qualifiée pour ce faire ? Pour le sarcastique Philippe Ballard, député et porte-parole du Rassemblement national interrogé le 24 juillet sur France Info, Lucie Castets « a le profil parfait pour achever les finances publiques françaises » : « quand on voit son bilan à la mairie de Paris, on peut douter de ses capacités à gérer efficacement le pays ».

En effet, voyons les chiffres. D’abord recrutée en 2020 au cabinet d’Anne Hidalgo comme conseillère en charge du budget et des finances puis directrice des finances et des achats de la Ville de Paris, cette énarque a fait — ou laissé — exploser la dette de la capitale qui, après avoir atteint 6,62 milliards d’euros en 2020, grimpe à 7,57 en 2022 et 8,2 milliards en 2023 avant de dépasser selon les prévisions 8,8 milliards en 2024 et 9,9 milliards en 2025.

Autant de dérapages incontrôlés qui expliquent largement l’humiliation subie au soir du premier tour de la présidentielle de 2022 où Anne Hidalgo, dont Lucie Castets était le pilier du cabinet, dut se contenter de 1,74 % des suffrages après avoir figuré parmi les favoris du scrutin.

Les Français ont vu ce qu’il en coûtait d’avoir par deux fois envoyé un « Mozart de la finance » à l’Élysée. Apparemment, la leçon a été retenue : selon un tout récent sondage, 59% de nos compatriotes ne veulent pas d’un second Mozart, cette fois à Matignon. Espérons qu’ils seront entendus mais tous les candidats proposés ou plutôt imposés par le Nouveau Front populaire seront sans doute de la même farine. Prix — exorbitant — à payer — pour le « cordon sanitaire » censé nous éviter la peste brune.

Camille Galic

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