JDD

Madeleine Cruz et le JDD

En classant de vieilles coupures de presse, je suis tombée sur un article paru dans Présent du 8 août 2018, il y a donc tout juste six ans. Il était titré : « L’actualité vue par le JDD. C’est la pensée unique chaque dimanche ». Je ne résiste pas au plaisir de vous rappeler ce que le rédacteur de Présent constatait donc alors, à la lecture de ce journal, qui était réputé macroniste mais sans plus :« La Bible nous rappelle que le septième jour est celui du repos dominical. Avec Le Journal du Dimanche, le repos intellectuel est en en effet garanti, tant le contenu est attendu, conforme, jusque dans les moindres détails, à la pensée unique. Lire Le Journal du Dimanche – ou « JDD » – c’est donc prendre un purifiant bain de conformisme et de politiquement correct. »

Décortiquant le numéro du dimanche 5 août de cette année-là, le journaliste passait ensuite à la démonstration. Il relevait un papier incroyablement flagorneur consacré à la rondouillette Marlène Schiappa. Elle était alors secrétaire d’Etat à l’égalité hommes-femmes et à la lutte contre les discriminations. Aujourd’hui elle n’existe plus politiquement, emportée par le scandale dit du « fonds Marianne ». Cette Marianne-là n’a rien à voir avec le magazine dirigé sur le plan rédactionnel par Natacha Polony). Il s’agissait d’un un dispositif financier ayant pour but de lutter contre l’islamisme, après l’assassinat de Samuel Paty. C’est Shiappa qui en avait la responsabilité, mais l’argent avait été distribiué … de façon assez peu responsable, et c’est un euphémisme.

Adieu donc à la politicienne Schiappa, mais revenons un instant sur le JDD du 8 août 2018, que Présent avait décryptait alors. Après le complaisant entretien avec la fugace égérie du macronisme, la rédaction du JDDavait recueilli pieusement les réactions de représentants (féminins exclusivement) de toute la classe politique, depuis l’insoumise (sic) Autain jusqu’à l’écolo-dingo Rousseau. Toute ? Non, il manquait juste Marine Le Pen et Marion Maréchal. Mais le JDD de l’époque, dans son approche militante anti-droite, boycottait allègrement les deux représentantes de 40% au moins des Français.

Ce même numéro comportait un dossier en faveur de l’avortement, à l’occasion du référendum en Argentine pour ou contre sa légalisation, le JDD étant pour, bien entendu.

Quand le JDD annonçait la fuite des juifs polonais… à cause des cathos !

Toujours en politique étrangère, le JDD s’en prenait au gouvernement polonais (alors de droite et pro-catholique) parce qu’il refusait qu’on impute à la nation polonaise les crimes de l’occupant allemand. Le JDD se demandait sans rire s’il n’était pas temps pour les juifs de Pologne de fuir le pays, gangréné par l’antisémitisme… En ce temps-là, qui n’est pas si lointain, le JDD parce que 100% mainstream, pouvait donc tout se permettre.

A partir de la période où Alain Genestar a dirigé le titre (les années 1990 et 2000), nous avons atteint les sommets du conformisme « gauchiasse » et anti-droite nationale, avec un rédaction recrutée essentiellement chez des journalistes ayant une sensibilité d’extrême gauche. D’où la grève de 40 jours lors du retour à l’esprit d’origine du journal, et la démission en masse de la rédaction, appâtée en outre par les juteuses retombées financières de la « clause de conscience ».

A présent le JDD a donc rejoint le « camp du mal », grâce à la famille Bolloré et à Geoffroy Lejeune et son équipe, dont Charlotte d’Ornellas, qui fit ses premières armes au quotidien Présent (version papier).

Du coup je me sens obligée de l’acheter chaque semaine, un peu par militantisme, je le reconnais. Pour 2,20 €, c’est un acte « militant » qui ne coûte pas cher, alors pourquoi se gêner ?

Mais je ne lis pas tous les articles, Le sport, en particulier, me rase. Et, ces dernières semaines, nous avons été servis ! Avant la clôture des JO, je n’avais pas grand-chose à lire dans le JDD, une fois passées ces pages-là.

L’achat du JDD est devenu un rite

Certes les éditoriaux de Christine Kelly étaient toujours aussi bienveillants, ceux de Sonia Mabrouk toujours aussi subtils, ceux de Pascal Praud toujours aussi baulois. Et donc tous sympathiques, en tout cas pour une lecture d’après messe. L’achat du JDD est d’ailleurs devenu un rite, pour moi, comme l’étaient déjà la quête de l’après-canon, à la messe, et l’achat des pâtisseries du dimanche. Coup de chance : j’ai une boulangerie et une maison de la presse, côte à côte, sur le chemin entre l’Eglise et mon domicile !

On a parfois aussi de spécialement bonnes surprises, à la lecture du JDD rénové, même en période de JO : parce que l’été est le temps des pèlerinages et des camps scouts, le quotidien du septième jour rechristianisé nous a donné quelques belles pages sur ces thèmes. Je les ai découpées et classées soigneusement dans un dossier ad hoc. Et j’ai jeté le vieux dossier des coupures de Présent sur le parti pris du JDD pendant sa dérive d’extrême gauche. Il est rare que je me réjouisse de me défaire de papiers rédigés par des journalistes de Présent ! Pour une fois, si.

Madeleine Cruz

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