Philippine

Assassinat de Philippine : la justice attendra

Le 21 septembre, le cadavre de l’étudiante Philippine Le Noir de Carlan, violée et suppliciée à 19 ans alors qu’elle venait de se fiancer, était retrouvé enterré dans le bois de Boulogne. Son meurtrier présumé, le clandestin marocain et ex-taulard Taha Oualidat dont l’ADN avait été identifié sur les restes de la victime, étant quant à lui retrouvé et interpellé deux jours plus tard à Genève, d’où l’on espérait son extradition dans les meilleurs délais.

Et d’autant plus que cette chance pour la France— accueillie en 2019 en tant que « mineur isolé », s’était empressée de nous prouver sa reconnaissance en violant —déjà — une jeune femme. Ce qui lui valut sept ans de prison (dont, vu son jeune âge, il ne fit que la moitié) et, à sa sortie de taule, une Obligation de quitter le territoire, vite interrompue par le juge des libertés pour cause de saturation dans les centres de rétention administrative.

Mais, finalement, il faudra attendre au moins un an, et la fin des multiples recours présentés par ses avocats, avant d’espérer voir instruit le procès de ce sympathique migrant : en effet, Oualidat s’est catégoriquement opposé à son extradition, comme la loi le lui permet. Ce qui semble n’indigner personne, puisque l’État de droit en dispose ainsi, et que l’on ne transige pas avec ce nouvel avatar de Thémis, si monstrueux qu’ait été le crime commis.

White Lives Matter aussi

Dans son Autobiographie (éd. du Masque, 1980), Agatha Christie déplorait déjà : « C’est l’innocence qui importe et non pas la culpabilité. L’innocent doit être protégé. Cela m’effraie de constater que personne aujourd’hui ne semble se soucier de l’innocent… C’est le tueur qui inspire de la pitié. Pourquoi ne serait-il pas exécuté ? »

A l’opposé, ce qui a scandalisé les Grandes Consciences encartées n’est pas le sort réservé à l’infortunée Philippine mais l’odieuse « récupération » qui en aurait été faite dans un déferlement de « haine raciste et xénophobe » — dixit le 26 septembre sur France Inter l’inénarrable Sandrine Rousseau, ulcérée que « l’extrême droite utilise quelques faits divers comme ça et en fasse un sujet de société ».

Imaginons plutôt l’inverse : que Kevin ou Thomas, réputés néo-nazis, — étiquette désormais très libéralement distribuée — aient infligé à une Zohra ou à une Fatoumata voilée les atrocités subies par Philippine. A coup de défilés et de rassemblements devant l’ambassade helvétique, les mêmes néo-moralistes renforcés par tout le gratin féministe ne feraient-ils pas de ce « fait divers » une cause nationale et même internationale sur le modèle de Black Lives Matter ? N’exigeraient-ils pas de la Suisse l’extradition immédiate des tortionnaires, et, de la part de Paris, leur procès dans les meilleurs délais, avec condamnation à la réclusion perpétuelle à la clé ?

Camille Galic

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