Quasiment chassée d’Afrique sous le règne d’Emmanuel Macron, la France veut augmenter ses investissements dans la production d’uranium au Kazakhstan pour tenter de compenser ses difficultés rencontrées au Niger après le coup d’État. C’est ce qu’a indiqué l’ambassadeur français au Kazakhstan, Sylvain Guiaugué.
« Ce qui se passe au Niger est une mauvaise nouvelle, mais [l’entreprise française] Orano a quand même des partenaires différents, dont le Kazakhstan. La coopération marche bien. Nous avons une coentreprise entre Kazatomprom et Orano, qui s’appelle Katko. Et il y a des négociations qui sont menées aujourd’hui pour préparer l’avenir, parce que pour ce secteur, il faut des dizaines d’années », a-t-il indiqué dans une interview au média kazakh BES.media.
Le diplomate a souligné que l’accroissement des investissements dans la production d’uranium au Kazakhstan « dépend des résultats des négociations ». « Mais globalement, la France voudrait investir davantage au Kazakhstan en matière d’uranium et d’autres ressources minières, mais ce sont des processus qui s’inscrivent dans la durée », a indiqué l’ambassadeur.
Les autorités nigériennes en place depuis le coup d’État de juillet 2023 ont à plusieurs reprises déclaré vouloir revoir en profondeur l’exploitation des ressources par les entreprises étrangères sur le territoire national. La production dans toutes les mines d’Orano, à l’exception de Somaïr, a été arrêtée. L’entreprise française opère dans le nord du Niger depuis 1971. Le 4 décembre, Orano a rapporté que les autorités nigériennes avaient pris sous leur contrôle sa filiale, la société Somaïr, tandis que Niamey a annoncé son refus d’exporter l’uranium produit par l’entreprise française.
Le Kazakhstan est le premier producteur mondial d’uranium. Kazatomprom est l’opérateur national pour l’importation et l’exportation d’uranium et de métaux rares. Avec ses filiales, ses sociétés affiliées et ses coentreprises, la société exploite 27 gisements, regroupés en quatorze entreprises minières d’uranium.
La rédaction