Gaza

Conflit israélo-arabe : la famille nationaliste toujours plus déboussolée

La couverture médiatique des événements du Proche-Orient semble avoir totalement désorienté les nationalistes français.

Coincés entre les délires nétanyahistes de Radio Sud-(Liban), (extension des) Frontières (d’Israël) et CNews (de Tsahal) d’un côté et le palestinisme tiers-mondiste de France Inter(sectionnelle), Le Monde (coranique) et AJ+ (de taqya) de l’autre, les Français sont sommés de choisir un camp entre le duo de sociopathes suprémacistes Smotrich/Ben-Gvir ou les successeurs des fanatiques sanguinaires du Hamas Sinwar et Mechal.

La logique aurait voulu que la famille nationaliste se hisse au-dessus de la mêlée et tente de remettre un peu de raison dans tout cela et défende une « troisième voie » de surcroît plus en phase avec la position traditionnelle française dans la région.

C’était sans compter sur un « camp national » toujours plus soumis aux injonctions médiatiques, toujours plus obsédé par une quête de respectabilité à tout prix et notamment au prix de reniements toujours plus fréquents et humiliants.

Une écrasante majorité du milieu patriote a désormais pris fait et cause pour Tel-Aviv malgré les violations matin, midi et soir du Droit International par Israël. Quant à la petite minorité qui a refusé de se laisser embarquer – à raison – dans ce soutien funeste, elle propose de son côté aux nationalistes de se ranger derrière Téhéran comme si, là aussi, il s’agissait d’une politique intelligente et réfléchie n’étant pas contredite par le passé des relations entre la France et l’Iran.

Le RN est évidemment au cœur de ce repositionnement calamiteux. Le parti de Marine Le Pen après avoir permis la constitutionnalisation de l’IVG, annoncer qu’il n’abrogerait finalement pas la loi Taubira sur le « mariage » homo, ni d’ailleurs les lois mémorielles et liberticides, a jugé opportun de renoncer à un pan entier de son programme de politique étrangère.

L’à-plat-ventrisme pro-israélien du RN est aussi méprisable que la dhimmitude de la Fronsse islamique

Comme il est évident que LFI a opté pour un soutien sans réserve au combat palestinien par calcul électoraliste et en ayant les yeux rivés sur les courbes démographiques, il est tout aussi évident que le RN a fait le choix d’une défense sans limite d’Israël par souci d’une encore plus grande normalisation médiatique et dans le but de s’attirer les bonnes grâces de personnages aussi « délicieux » que Meyer Habib ou les Klarsfeld père et fils.

Cette vision court-termiste pourrait s’avérer catastrophique, y compris sur un plan politique, lorsque viendra l’heure du bilan humain de l’opération menée par Netanyahou à Gaza ou lorsque le Premier Ministre israélien sera mis en minorité en Israël.

Pour dire les choses directement et de façon triviale : les nationalistes n’ont pas à choisir entre la Gauche-halal et la Droite-casher, ni entre Tel-Aviv et Téhéran.

Le pro-sionisme et le pro-palestinisme sont deux impasses pour le « camp national ». Pour des raisons stratégiques tout d’abord : un soutien trop appuyé à l’une des deux parties met notamment la France à la merci d’un chantage potentiel pour un accueil « inconditionnel » des réfugiés palestiniens. Pour des raisons morales ensuite : comment décemment choisir entre les Frères Musulmans du Hamas qui ont notamment contribué à la déstabilisation de la Syrie sponsorisés par les wahhabites du Qatar d’un côté et le gouvernement Netanyahou qui transforme progressivement Gaza en un cimetière géant, déstabilise avec une violence inouïe le Liban (qui n’a pas besoin de cela) et s’évertue quotidiennement à dépecer et fracturer la Syrie en collaboration avec la Turquie d’Erdogan de l’autre.

Les nationalistes français doivent revenir à quelques principes fondamentaux et simples sur le Proche-Orient : soutien et défense des Chrétiens d’Orient, protection discrète mais inflexible du Liban, promotion d’une solution à deux États (peu importe la faisabilité ou non de la chose) et échanges appuyés avec des partis laïcs et panarabes issus du baasisme.

Ce positionnement raisonnable permettra d’allier la défense des intérêts français, de renouer avec la continuité de la politique française dans la région et d’éviter de commettre des erreurs tragiques qui sapent le peu de prestige qu’il reste à notre pays dans la région.

Maurice Gendre

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(3 commentaires)

  1. Ni Hamas ni Likoud ! Merci à Maurice Gendre pour ce si salutaire appel à la raison. Ce qui se passe à Gaza est affreux mais nous n’avons pas plus de motifs de prendre parti ni plus encore de nous immiscer dans le conflit israélo-palestinien que dans celui entre Birmans et Rohyingas, ou entre Indiens et Pakistanais. Tout alignement sur un camp ou l’autre (qui détestent également la France) est irresponsable. Surtout de la part des politiques qui, comme M. Mélenchon ou Mme Le Pen, briguent la magistrature suprême. Cela les disqualifie à mes yeux.
    Avec tout ce qui se passe chez nous sur les plans sécuritaire, sociétal, économique, etc., la droite nationale a mieux à faire que de s’écharper sur le Proche-Orient — ou d’ailleurs l’Ukraine.

  2. La solution à deux États me semble irréaliste Trop de haine côté palestiniens, de peur côté israélien

    Il me semble que la solution serait un État confédéral Israël-Jordanie-Palestine
    Le Roi chef de l’Etat, un premier ministre et vice-premier ministre alternatif israélien palestinien, un conseil drs ministres paritaire Jérusalem capitale confédérale de la Terre-Sainte
    Grande autonomie interne en Israël Jordanie et Palestine

  3. Merci pour cette mise au point simple et définitive… bon sens et sens politique…
    Il n’y a que des coups à prendre, à se poser en allié de l’un ou de l’autre dans un conflit qui ne nous implique pas…

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