Dreyfus

Révisionnisme : Alfred Dreyfus général

A la notable exception de la quasi-totalité du groupe MoDem (créé par l’actuel Premier ministre Bayrou, toujours membre de ce parti), qui s’est abstenue pour des motifs d’ailleurs obscurs, les 197 députés présents le 2 juin à l’Assemblée nationale ont approuvé à l’unanimité en première lecture la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal visant à « élever Alfred Dreyfus au rang de général de brigade ». Grade qu’il aurait « atteint s’il était resté dans l’armée ».

Il était donc d’extrême urgence de poser cet « acte destiné à parachever sa réhabilitation, cent trente ans après sa condamnation, par la reconnaissance de ses mérites et un hommage rendu à son engagement républicain ».

Outre que bien d’autres motifs que la fameuse « affaire » qui divisa la France auraient pu empêcher ce capitaine à la carrière assez terne de coiffer le képi étoilé, pourquoi ne pas l’élever carrément à la dignité de maréchal de France ? Voilà qui aurait eu plus de gueule alors que, selon Charles Sitzenstuhl, député Renaissance des Hauts-de-Seine et rapporteur du texte, « la République doit sans cesse réaffirmer sa vigilance, sa fermeté, son engagement absolu contre toutes les formes de discrimination ». Les barbouillages verts — comme l’étendard du Prophète mais attribués à des… Serbes (1) ! — sur le mémorial de la Shoah et d’autres institutions juives prouvent surabondamment que «l’antisémitisme qui frappa Alfred Dreyfus n’appartient pas à un passé révolu ». Sans compter que cette initiative pourrait réchauffer nos relations plutôt glaciales avec Israël depuis qu’Emmanuel Macron a préconisé la création — qu’il sait impossible — d’un Etat palestinien.

Justice pour Bastien-Thiry !

Mais le révisionnisme ne doit pas s’arrêter là. Il faut d’urgence élever également au grade de général, non pas simplement de brigade, mais d’armée, le héros de Camerone que fut le capitaine Danjou tombé pendant l’expédition du Mexique où, à la tête de ses soixante-cinq légionnaires (trois seulement, gravement blessés, survécurent), il affronta une journée durant, celle du 30 avril 1863, deux mille soldats et cavaliers républicains mexicains.

Et pourquoi pas Jean-Marie Bastien-Thiry ? Dernier prisonnier politique fusillé en France le 13 mars 1963 — un siècle tout juste après Camerone —, bien que l’attentat antigaulliste du Petit-Clamart dont, révolté par les circonstances et les conséquences du honteux largage de l’Algérie française, il avait revendiqué l’entière responsabilité à son procès, n’eût fait aucun blessé. Polytechnicien et ingénieur de très haut niveau que nous enviaient les Américains car il avait-conçu le missile SS-10 qu’ils utilisèrent ensuite, Bastien-Thiry, lieutenant-colonel de l’armée de l’Air à 31 ans, était promis à la plus brillante carrière.

Quant à la juridiction qui l’envoya au peloton d’exécution, la Cour militaire de Justice, elle avait été déclarée illégale par un grand arrêt du conseil d’État en date du 19 octobre 1962 avant d’être tournée par une loi de circonstance, nuitamment votée par un parlement-croupion. Après le précédent Dreyfus, n’y aurait-il pas là matière à réhabilitation si un parti national digne de ce nom parvenait au pouvoir ?

Camille Galic

  1. Inutile de préciser que tous les Serbes ne sont pas orthodoxes. Pas plus que tous les Français ne sont catholiques, puisque le prénom Mohamed et de ses variantes (Mehmet, Mamadou, etc.) figure en 17ème position dans la liste des prénoms les plus portés par nos compatriotes. Mais qui dit Serbie dit Russie, et qui dit Russie dit Poutine et ses manigances.

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