Dans la matinée du 19 octobre, deux malfrats déguisés en ouvriers, avec casque de chantier et gilet jaune, s’introduisaient en utilisant un camion-grue dans la galerie Apollon du Louvre où, après effraction d’une fenêtre, ils faisaient main basse sur des joyaux, huit bijoux « d’une valeur patrimoniale inestimable », datant des Premier et Second Empire et de la monarchie de Juillet. Ils s’emparaient entre autres des couronnes de la reine Marie-Amélie, de la reine Hortense et de l’impératrice Eugénie, exposées dans des vitrines (forcées à la disqueuse, dont les intrus menaçaient les cinq gardiens) avant de redescendre sept minutes plus tard par le même chemin. Et de s’enfuir à bord de scooters conduits par des complices, non sans perdre au passage le clou de leur butin : la couronne de l’impératrice des Français.
Une opération ayant à l’évidence bénéficié de complicités internes (plusieurs fausses alertes, d’origine indéterminée, l’avaient préparée) et réalisée à la demande d’un commanditaire : richissime collectionneur ou trafiquant de pierreries de très haut vol ? Certains, tel François Hollande, n’écartent « aucune hypothèse ni même celle d’une ingérence étrangère pour déstabiliser notre pays », d’autres évoquant carrément la main de Poutine dans ce braquage si humiliant pour le « plus grand musée du monde », le pays qui l’abrite et le président dudit pays, pour lequel le Louvre est un symbole important.
Après avoir braqué l’Élysée au nez et à la barbe de François Hollande, qui comptait bien y effectuer un second quinquennat, c’est en effet dans la cour du Louvre que le charmant éphèbe, qui venait de traîner tous les cœurs (et les votes) après soi, tint au soir du 14 mai 2017 à fêter sa victoire à la présidentielle.
Quand Macron promettait sécurité et sûreté au musée
Et c’est avec un clin d’œil à son propre parti politique que, le 28 janvier dernier, lors d’un discours solennel, Emmanuel Macron présentait, le « Projet « Renaissance » du Louvre ». « Rien ne sera oublié : sécurité et sûreté des collections, confort de visite des visiteurs, conditions de travail des agents, étanchéité des couvertures, des huisseries, sécurité à incendie, facilité destinée aux handicapés, vidéosurveillance, génie climatique, réseaux électriques et informatiques, assainissement, j’en passe », déclarait-il alors devant la presse internationale dûment convoquée.
Pour la sécurité et la sûreté des collections, on repassera — au Louvre comme dans tant d’autres musées français récemment « visités » et pillés, sans parler des innombrables églises d’où se sont évaporées quantités d’objets cultuels précieux. On ne peut à la fois multiplier les dépenses nuisibles (cibles d’un colloque de Polémia et d’un livre à paraître) et protéger les trésors nationaux.
Mais fallait-il attendre miracle d’un individu qui, promettant monts et merveilles dans tous les domaines, n’aura apporté que déceptions et catastrophes ?
Claude Lorne
Notre liberté dépend de votre soutien, faites un don au Nouveau Présent!