Entretien avec Gilbert Cottinet auteur de La désinformation sur Israël, vue par un athée aux éditions Dualpha
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
« L’idée d’un État pour Israël (…) ne sera réclamée pour le première fois qu’en 1942 par Ben Gourion
à l’occasion du congrès sioniste de Biltmore à New-York. Jusqu’alors, personne n’avait prononcé les mots “État Juif” »
Pourquoi un livre sur Israël avec ce titre, au risque de vous faire accuser d’antijudaïsme ?
Aucun risque. Mon livre n’est pas antijudaïque, tout comme je ne le suis pas. Antisémite indiquerait que je ne supporte pas les Juifs ni les Arabes, tous deux peuples sémites. Rien de tout cela. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit ce livre en partant du début, c’est-à-dire l’apparition de l’Israélisme au Moyen-Orient dans la vague monothéiste de l’époque.
Ce faisant, vous évacuez d’un revers de main toute l’histoire biblique, ce qu’on appelle la Tradition ?
Cette histoire est fantastique, merveilleuse, pleine de bons sentiments et porteuse de promesses idylliques. Depuis 2000 ans, il est affirmé avec l’autorité qui sied au divin, qu’au XVe siècle avant J.C. les Juifs sont partis d’Égypte, guidés par Moïse pour s’installer en pays de Canaan et y fonder leur premier royaume, la Tradition expliquant que cette terre est la leur et le sera pour l’éternité. Hélas, j’explique dans la première partie du livre que rien de tout cela n’est avéré. Aucun vestige qu’il soit archéologique ou épigraphique n’en apporte la moindre preuve.
Cependant, les Juifs sont bien originaires du Moyen-Orient où ils ont subi des persécutions constantes ?
Là encore, je me suis basé exclusivement sur des faits historiques et des découvertes archéologiques. La vérité est toute autre, même si l’israélisme (et non pas le judaïsme) est bien apparu sur une toute petite parcelle de cette toute petite partie du Moyen-Orient qui n’est en fait qu’un simple couloir de circulation entre les Empires assyrien et égyptien de 400 km de long sur 60 km de large. Quant aux persécutions, le lecteur sera surpris d’en apprendre les raisons et les modalités historiques.
La deuxième partie de votre livre est consacré à la naissance des Sépharades et des Ashkénazes, ainsi qu’à l’éclosion de l’anti-israélisme et du sionisme qui, curieusement, n’aurait eu lieu qu’à la fin du XIXe siècle.
Oui. Si l’anti-israélisme est apparu en Espagne dès après la conquête arabe en 711, le sionisme lui, issu du Siècle des Lumières, ne surgit officiellement qu’en 1897 avec Théodor Herzl. Mais l’idée d’un État pour Israël était totalement absente, y compris chez les Israélites du monde entier. Et le plus extraordinaire, c’est que cette idée ne sera réclamée pour le première fois qu’en 1942 par Ben Gourion à l’occasion du congrès sioniste de Biltmore à New-York. Jusqu’alors, personne n’avait prononcé les mots « État Juif ».
La dernière partie de votre livre explique et dissèque la montée en puissance du sionisme qui, avec l’aide des financiers américains, des multiples trahisons britanniques envers les Arabes pendant la Ire Guerre mondiale, favorisera l’ascension de David Ben Gourion.
Le lecteur découvrira surtout les vrais visages des protagonistes qu’ils soient israélites ou non. Il découvrira les réelles ambitions des futurs dirigeants qui, il faut le dire, n’ont jamais été cachées, mais que le monde politique tout entier a voulu ignorer. Il découvrira les relations sulfureuses entre les futurs dirigeants du futur Israël avec le IIIe Reich, relations parfaitement connues des Britanniques, alors en charge du protectorat de la Palestine, mais curieusement effacées de l’Histoire. Enfin, il découvrira les incompréhensibles manœuvres et autres vilénies qui ont permis l’adoption de la fameuse résolution 181 de novembre 1947. Le chemin était alors tracé pour la déclaration d’indépendance du 14 mai 1948, qui, à l’aune de tout ce qui a été raconté depuis sa naissance, ne pouvait qu’entraîner le « peuple d’Israël » vers un désastre programmé.
Mais alors, qui sont les responsables, et comment peut se résoudre ce conflit interminable ?
Vous avez dit le mot : interminable. Les responsables sont ceux qui ont poussé le sionisme jusqu’à la mise en place en terrain hostile d’un État théocratique et messianique, au premier rang desquels se trouvent les États-Unis d’Amérique. Quant à une éventuelle solution, il faudrait que ceux-là mêmes qui ont créé les conditions d’une Apocalypse sur Terre en prennent conscience au lieu de faire semblant de trouver des portes de sortie illusoires. Il faudrait aussi que ces malheureux Israéliens cessent de persister à danser avec le Diable américain, tout en s’étonnant d’être en Enfer…
La désinformation sur Israël, vue par un athée, Gilbert Cottinet, Éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », 254 pages, 33 € ; pour commander ce livre, cliquez ici.








