Israël : le bal des vampires

Depuis l’offensive menée le samedi 7 octobre par le Hamas dans le sud d’Israël les supputations vont bon train concernant les causes de l’embrasement soudain et extrêmement brutal du conflit israélo-palestinien, depuis les accusations portées contre la CIA et le Mossad d’avoir laissé faire, voire encouragé l’attaque du Hamas pour mieux justifier la destruction de Gaza, jusqu’à son organisation par l’Iran pour torpiller les Accords d’Abraham et le rapprochement israélo-saoudien, en passant par la justice divine pour venger l’humiliation du peuple palestinien !

La seule constante est la détresse bien réelle du peuple palestinien pris en otage par un Hamas totalement inféodé à l’Iran et qui se fiche comme d’une guigne de son sort, usant jusqu’à la trame la « cause » palestinienne comme le torero agite la cape rouge devant les yeux du taureau pour supplanter définitivement l’Autorité palestinienne et prendre le contrôle de la totalité de la carte palestinienne pour le compte de Téhéran. Tout indique que la trame militaire de l’opération « Déluge d’Al Aqsa » ait été tissée avec soin depuis 2021 depuis un pays du Cèdre privé de ses institutions politiques et lui aussi pris en otage par « l’axe de la résistance » ou la pieuvre des mollahs personnalisée par « Les Brigades al-Qods des Gardiens de la Révolution », le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique dont on se souvient qu’ils ont monté cette année une « chambre commune des opérations militaires » au cœur de la capitale libanaise. Selon l’Orient-le Jour, des réunions s’y sont multipliées depuis avril dernier entre des cadres de ces organisations et des responsables militaires iraniens suite à l’opération de Megiddo, lorsqu’en mars dernier un combattant du Hezbollah s’est infiltré depuis le Liban vers le nord d’Israël pour y mener une attaque localisée.

Un « test » sanglant?

Cette action aurait été une sorte de test afin d’évaluer les défenses israéliennes et d’identifier leurs points faibles. Elle a été suivie dans la foulée par un exercice militaire du Hezb grandeur nature dans le village d’Aaramta, au Liban-Sud, baptisée « Nous traverserons ». Ce fut manifestement une opération d’intoxication des renseignements israéliens réussie puisque Tsahal a dès lors concentré son attention sur le front nord et ne s’attendaient pas à une infiltration depuis la bande de Gaza, au Sud. Environ 1 000 combattants du Hamas ont participé à l’attaque « Déluge d’Al Aqsaa », se positionnant à des points stratégiques de la barrière qui sépare Gaza du territoire israélien et s’infiltrant simultanément par terre et air en appliquant quasiment à la lettre les grandes lignes de l’exercice militaire du Hezbollah à Aaramta.

Les responsables militaires du Hamas et du Djihad islamique ne pouvaient pas ignorer que cette attaque allait nécessairement provoquer une riposte militaire dramatique sur Gaza et ses presque 1.5 millions de civils. Partant de là, on peut facilement imaginer qu’ils espèrent une fois encore susciter l’indignation internationale et surtout des soulèvement en Cisjordanie afin de diviser les Forces de Défenses israéliennes.

Du coté du Hezbollah qui disposerait de 150 000 roquettes, 2 000 drones, et peut-être même de missiles sol-sol et sol-air, il se dit prêt à intervenir si nécessaire, « notamment en cas d’offensive terrestre israélienne à Gaza » selon un de ses cadres, ce qui aurait pour effet immédiat de plonger le Liban dans une nouvelle « guerre pour les autres » aux issues possibles plus qu’incertaines. La décision se prendra à Téhéran, si la république Islamique, qui est sur le point de posséder la bombe nucléaire, estime que le moment est venu de frapper un grand coup pour changer le rapport de force dans la région.

Au moment où ces lignes sont écrites, les medias israéliens et libanais signalent une attaque de drones du Hezbollah vers le nord d’Israël, de deux missiles anti tank sur une position israélienne ainsi qu’une infiltration de combattants avec des parapentes.

Enfin, deux porte-avions américains croisent désormais en méditerranée orientale.

Sophie Akl-Chedid

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