Pourquoi réciter un chapelet, tous les jours de la semaine, devant l’archevêché de Paris, pour demander la liberté pour le rite traditionnel ? Nous sommes allés à la rencontre de ces Veilleurs si déterminés et avons posé nos questions à Catherine, qui a eu l’idée de cette action à long terme.
Quand avez-vous décidé de venir à quelques-uns réciter un chapelet, de 13 heures à 13 h 30, du lundi au vendredi, devant l’archevêché de Paris ?
Depuis juillet 2021, en fait depuis la parution de Traditionis Custodes. Nous en sommes à notre 109e semaine ! J’allais à la manifestation du samedi qui était alors organisée devant la nonciature, et j’ai pensé à l’exemple des Veilleurs de la Manif pour Tous qui m’a donné l’idée d’aller réagir devant l’archevêché. Au début nous sommes allés devant la résidence de l’archevêque, qui était alors Mgr Aupetit, mais elle se trouve dans un quartier assez désert. Nous avons donc opté pour l’archevêché de la rue du Cloître-Notre-Dame et sommes venus avec nos pancartes, ce qui a fait une certaine impression.
Quel est votre but ?
Notre but est de prier la Vierge Marie, d’alerter, de susciter des réactions et d’obtenir la liberté pour la messe traditionnelle. Et montrer qu’on est toujours là, aussi déterminés. Qu’on ne lâche rien !
Avez-vous eu des réactions d’occupants de l’archevêché ? Ou des passants ?
La toute première fois, on a vu on a vu arriver une femme qui travaille à la DRH qui s’est dite fidèle de la messe traditionnelle à Saint-Roch, mais sans plus ; elle ne s’attendait sans doute pas à ce que notre action se reproduise. Un prêtre en clergyman est venu nous voir, très gentil, pour nous poser des questions.
Au cours du temps, on a eu régulièrement des réactions diverses. Un jour, un groupe de séminaristes est entré dans l’archevêché et l’un d’eux nous a félicités. Il est arrivé que des dames d’un certain âge qui y travaillent nous fassent des remarques du genre : « Vous divisez l’Église ! » L’un de nous lui a répondu « C’est plutôt le Pape qui divise… » Et l’une, entre deux âges, nous a dit « Vous avez entièrement raison ! Moi je suis Vatican II, mais vous avez raison, on vous persécute, ce n’est pas normal ! » Et dernièrement la femme de la DRH que nous avions vue la première fois est revenue en nous disant que notre action était contre-productive, que cela « irritait en haut lieu ». Comme nous sommes là pour ça…
Parmi les passants, quand il s’agit de jeunes, c’est très positif, toujours. Je me souviens d’un jeune homme qui s’est carrément arrêté et a dit avec nous une dizaine de chapelet. Et d’un Australien qui, l’autre jour, m’a expliqué qu’il allait en Australie à la messe traditionnelle depuis le covid, car il voulait recevoir la communion sur la langue.
Qui sont les manifestants ? Quel âge ont-ils ?
Je ne les connais pas tous, car l’idée est que chaque équipe se charge d’un jour et que toutes se relaient. La plupart ont un certain âge, ce qui leur permet d’être libres à ce moment de la journée. Parfois de plus jeunes rejoignent, travaillant non loin ou selon leurs possibilités professionnelles.
A-t-on cherché à vous chasser ?
Un jour un policier est venu, alors que nous allions finir notre chapelet. Quelqu’un avait dû invoquer un trouble à l’ordre public. Nous sommes tranquillement partis. Depuis la police nous laisse tranquilles. Nous ne cherchons pas à être nombreux : l’idée est de se relayer et de constituer une sorte de punaise sur le fauteuil…
Propos recueillis par Anne Le Pape