C’est avec soulagement qu’une grande partie de l’opinion publique mondiale a accueilli la nouvelle d’une trêve de quatre jours dans les heures qui viennent à Gaza, dans le cadre d’un accord négocié conjointement par le Qatar, l’Egypte et les USA qui prévoit la libération de 50 otages israéliens, en particulier des enfants et des femmes, contre celle de 150 prisonniers proches du Hamas détenus par Israël.
Le Qatar a annoncé la mise en vigueur de la trêve d’ici 24h et le porte-parole du ministère des affaires étrangères de l’Emirat gazier a précisé que les modalités de l’accord envisagent la libération progressive d’un certain nombre d’otages, jusqu’à un maximum de 50 au 4eme jour de trêve. Côté israélien, la principale association des familles d’otages s’est dite heureuse de cette annonce tout en indiquant ne pas avoir d’information sur l’identité des personnes concernées. Pour sa part l’Etat hébreux a d’ores et déjà publié une liste de 300 prisonniers palestiniens susceptibles d’être libérés, dont 33 femmes, 123 adolescents et 144 hommes. 49 d’entre eux sont des membres effectifs du Hamas. Enfin, le Qatar a indiqué que cette pause dans les combats permettra également l’entrée de 200 à 300 camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Cette bonne nouvelle pour les gazaouis ne doit toutefois pas faire oublier que la guerre se poursuit et ses objectifs, notamment la libération totale de Gaza des griffes du Hamas, sont toujours en tête de l’agenda immédiat de Tsahal, tout comme, coté iranien, le maintien d’une pression militaire sur Israël par le biais des principales milices pro iraniennes de la région, les houthis du Yémen et le Hezbollah libanais. C’est ainsi qu’un commando de forces houthis s’est emparé ce dimanche 19 d’un cargo commercial appartenant à une compagnie israélienne en pleine Mer Rouge et retient l’équipage composé de philippins et d’indiens en otages. Au Liban, il convient de noter que simultanément avec les progrès des négociations en cours à Gaza, les attaques de part et d’autre de la frontière libano-israélienne se sont notablement amplifiées, touchants des territoires de plus en plus éloignés de la Ligne Bleue. Ces attaques ont culminé hier soir, mercredi 22 novembre, avec des tirs de missiles ciblés sur des infrastructures militaires sensibles du Hezbollah ainsi sur un de ses QG de campagne situé dans le village de Beit Yahoun au Liban-Sud, coutant la vie à 6 membres hauts placés de l’appareil militaire du Hezbollah, dont Abbas Raad, le fils du chef du bloc parlementaire du parti, Mohammad Cherri, neveu du député islamiste Amin Cherri, ou encore Siraj Chihaymi, le commandant de l’unité des forces spéciales « Radwan » du Hezbollah. Sur son compte X, le docteur Ibrahim al Moussaoui, député hezbollahi au Parlement libanais, professeur en sciences sociales à l’Université libanaise et titulaire d’un doctorat de l’Université de Birmingham au Royaume Uni, a présenté ses condoléances au chef de son groupe à l’assemblée dans les termes suivants : « Qu’Allah vous récompense tous et récompense notre cher frère, le chef du Bloc de la Loyauté à la Résistance, Hajj Muhammad Raad, et félicitations à lui comme à nous pour cette récompense divine, cette sélection qui a offert un martyr à sa famille, le bienheureux martyr Abbas. Muhammad Raad, notre bien aimé leader Abou Hassan, est un modèle de comportement, en paroles comme en actes ». Il est heureux qu’il n’ait pas fait allusion aux 72 vierges du paradis, cette parenthèse s’adressant généralement aux troupes de base !
Sophie Akl- Chedid