Les socialistes espagnols préparent actuellement les lois d’amnisties et de référendum en vue de l’indépendance de la Catalogne, alors que pourtant, ils avaient juré mordicus pendant la campagne électorale qu’il n’en était pas question, et que jamais ils ne mangeraient de ce pain-là.
Autre trahison des électeurs, l’accord qui vient d’être passé entre le PSOE et le parti EH Bildu, qui très clairement se situe dans la continuité de l’ETA, qui a assassiné ou fait assassiner des milliers de personnes, dont des membres de la police ou de la garde civile.
La maire de Pampelune, issue d’un petit parti régionaliste de droite, l’UPN, l’Union du peuple Navarrais, qui se situe dans la mouvance du Parti populaire, avait été élue après les élections municipales du 28 mai dernier, mais elle ne disposait pas de la majorité absolue au sein de son Conseil. A l’époque, le parti socialiste de Navarre, le PSN, affilié au PSOE, avait indiqué qu’il ne se rallierait en aucune façon aux élus de EH Bildu et avait laissé Madame Cristina Ibarrola, devenir maire, s’abstenant au moment du vote.
Le PSOE avait alors décrété, tactiquement, que jamais, il ne s’associerait avec un parti qui avait moralement du sang sur les mains. En 2015, Sanchez avait déclaré, les yeux dans les yeux, un peu comme notre Jérôme Cahuzac de chez nous que « Nous ne passerons pas d’accord avec Bildu, si vous voulez, je vous le dis vingt fois. ». En 2019, alors devenu Chef du Gouvernement, il réitérait cette promesse : « la position du parti socialiste est de ne passer aucun accord avec Bildu. »
Or Sanchez a besoin de toutes les voix, car sa majorité ne tient qu’à un fil, à une poignée de députés Bildu, 5 députés, et aux 7 députés indépendantistes catalans. C’est ainsi qu’il a résolu revenir sur sa parole en faisant destituer, dans le cadre d’une motion de censure locale, c’est possible en Espagne, Madame Ibarrola, qui avait eu la naïveté de croire la parole d’un socialiste.
Le parti socialiste navarrais a donc mêlé ses voix aux délégués de Bildu à Pampelune, pour évincer la maire et la remplacer par une élue de Bildu, qui désormais tient la municipalité. L’ex maire a beau avoir criée « Vous signez la trahison de Pampelune », rien n’y a fait. Les tensions ont été extrêmes lors de ce vote, la classe politique est en émoi, mais visiblement, les socialistes s’en fichent comme d’une guigne, seul compte pour eux la prise du pouvoir et ce à n’importe quel prix. Visiblement les Espagnols ne l’ont pas encore intégré, et pensent que le PSOE est toujours un parti social-démocrate, ce qu’il n’est plus depuis le début des années 2000 et l’arrivée au pouvoir de José Luis Zapatero, et actuellement de Pedro Sanchez. Le Parti populaire ferait bien aussi de faire son aggiornamento et réviser ses positions vis-à-vis du PSOE, qu’il ne combat pas vraiment sur le terrain des idées, ce qui lui a couté la majorité absolue en juillet dernier.
La gauche radicale et extrémiste l’a donc emporté à Pampelune, municipalité de 200 000 habitants. C’est désormais Joseba Asiron qui préside aux destinées de la Cité. Tant que la droite « modérée » ne changera pas radicalement de logiciel politique, les choses continueront ainsi, et d’autres Pampelune sont à prévoir. Et dire qu’aux élections de février 1936, qui virent la victoire frauduleuse des représentants du Front populaire, Pampelune avait voté massivement pour la droite, avec cinq fois plus de voix que les gauches. Le 19 juillet 1936, Pampelune s’était réveillée toute en bleue, et devenait le symbole de la reconquête. Mais ça, c’était avant.
Michel Festivi