Gaza

Gaza-Riviera : nos lecteurs, eux, savaient

Depuis que, le 4 février, Donald Trump a déclaré que « les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza » et y « faire du bon boulot » en la transformant en « Côte d’Azur du Moyen-Orient », après évidemment la déportation des Palestiniens vers la Turquie et l’Égypte (qui ont catégoriquement refusé) au mépris du droit international et de la IVème Convention de Genève, nos médias sont frappés de « sidération ». Sentiment exprimé à cinq reprises le lendemain dans la seule matinale de France Info.

En revanche, l’annonce tonitruante du président américain n’a pas dû surprendre nos lecteurs. Évoquant la hâte du nouveau maître de la Maison-Blanche à « faire de ménage sur le chantier de démolition » qu’est Gaza, Camille Galic avait averti dès le 27 janvier (1) sur les intentions: « Légitimer la vitrification de Gaza et la fuite de ses habitants, pour faire de la zone côtière une riviera de super-luxe capable de concurrencer celles de la mer Égée… Et, accessoirement, y exploiter au large des gisements de pétrole », et surtout de gaz naturel.

Cela en application du plan Gaza 2035 élaboré l’an dernier par le gouvernement israélien, comme l’a révélé le Jerusalem Post, et avec le concours des entreprises de Charles Kushner, promu par Trump ambassadeur des Etats-Unis en France mais surtout, comme Trump lui-même dont son fils a épousé la fille Yvanka (après conversion de celle-ci au judaïsme), magnat de l’immobilier. D’ailleurs, si peu regardant sur les méthodes que cela lui a valu, comme il était indiqué dans le même article, procès et peines de prison.

Reste à savoir si le plan mirifique échafaudé par le trio Netanyahou-Trump-Kushner a des chances d’aboutir. En Israël, certains s’inquiètent de l’effet catastrophique que provoquerait dans le monde entier la déportation de plus d’un million de Gazaouis envisagée par ceux-là mêmes qui en furent victimes au siècle dernier et, au Sénat des Etats-Unis, plusieurs élus ont exprimé leur hostilité, tel Rand Paul, fils du leader libertarien Ron Paul et influent sénateur républicain du Kentucky. « Je croyais qu’on avait voté pour l’Amérique d’abord. Nous n’avons aucune raison d’envisager une autre occupation d’un territoire qui mettrait notre budget en danger et ferait couler le sang de nos soldats »,a-t-il déclaré aux applaudissements de ses pairs. D’où le commentaire du Wall Street Journal : « Les républicains ont applaudi en chœur presque chacune des décisions de Trump depuis sa prise de fonctions. Mais sa proposition de prendre le contrôle de Gaza a marqué un rare moment de discorde au sein d’un parti largement unifié ». Alors que, sur le plan sociétal, le successeur de Biden a déjà pris de si salutaires mesures (encore tout récemment, l’interdiction aux femmes trans d’intégrer le sport féminin), quelle mouche l’a donc piqué pour tenter de régler de matière si expéditive, et si mercantile, l’épineux problème de Gaza ? De même, pourquoi Elon Musk veut-il imposer le terme « George Washington Channel » en remplacement de notre Manche ou du Channel britannique, alors que le premier président des Etats-Unis, par ailleurs esclavagiste forcené, n’a jamais mis les pieds en Europe ?

La Rédaction

  1. https://nouveaupresent.fr/2025/01/27/la-maison-blanche-aux-mains-des-nazis/#comment-2585

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