J’ai déjà eu l’occasion de vous raconter l’hilarité que suscitent chez nous, dans le Berry, les chroniques du dénommé Luc Bourrianne, éditorialiste du quotidien monopolistique local La Nouvelle République. Ce journaliste (?) me fait penser au personnage prénommé Agnan dans les récits du « Petit Nicolas », écrits par Goscinny. Si je l’appelle Agnan-Bourrianne, il ne faut pas voir cela comme une critique de Bourrianne mais plutôt comme un hommage au talent du génial Goscinny pour dépeindre les lèches-culs et les chouchous d’une salle de classe imaginaire.
La Nouvelle République n’étant pas une salle de classe, toute ressemblance de mon Agnan-Bourrianne avec un journaliste (?) de la NR ne serait que le fruit du hasard, bien que la photo de Bourrianne présente d’étranges similitudes avec la représentation d’Agnan par le cher Sempé.
Agnan-Bourrianne a grosso modo pour têtes de turcs toutes les personnes se situant à la droite de la NUPES. Trump ? Un pur fasciste ! Bayrou ? Il est archicuit depuis ses propos sur la submersion migratoire, bon à jeter aux chiens, Zemmour ? Le Pen ? Des monstres etc.
J’ai retrouvé un portrait de Jordan Bardella dans un vieux numéro de la N.R., portrait dressé précisément par Agnan-Bourrianne. J’avais mis de côté ce papier, tant je le trouvais croquignolet. L’article est daté du 25 juin 2024. Il s’intitule : « Le bizuth ».
Notre petit Luc commence par nous expliquer que Bardella a exposé son programme : « rien de nouveau et peu de fond ». « Avec Jordan Bardella, c’est toujours la forme qui compte ». « Le président du Rassemblement national (…) semblait davantage concourir au titre de bizuth de l’année plutôt qu’à celui de premier ministre ». « Derrière un haut pupitre masquant ses mains qu’on imaginait aisément moites, si ce n’est tremblantes (…) l’élève est appliqué mais sans ses antisèches qu’il consultait fréquemment il eut été perdu ». En bref un « politique hésitant, rognant sur ses promesses, se ménageant des voies de repli, maquillant ses renoncements (…) ».
Agnan-Bourrianne terminait son édito par cette brillante chute : « L’imminence de la prise de pouvoir que lui promettent les sondages semble l’effrayer. Cela nous fait un point commun ».
Finalement, nos lecteurs s’en souviennent, une alliance de « l’arc républicain » priva le RN de sa victoire et en échange nous eûmes droit à une assemblée de guignols islamo-compatibles, cocaïno-compatibles etc.
Ouf on a échappé au « bizuth » Bardella. Mais consolons-nous : de ce fait, Bardella lui-même a échappé au « bizutage » que n’auraient pas manqué de lui faire subir tous les Agnan-Bourrianne de la classe politique. Définition du bizutage : « brimade que font subir les anciens aux nouveaux ». Signalons au passage que le bizutage est désormais interdit et s’assimile à du harcèlement. C’est pas joli-joli, monsieur Agnan-Bourrianne, ce genre de pensée ! Il y aurait matière à interdiction professionnelle, si Agnan-Bourrianne était de droite.
Francis Bergeron
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