Marion Maréchal

Un 1er mai à Domrémy avec Marion Maréchal

Le Front National a continué long de temps la tradition du défilé nationaliste et national, initié par l’Action Française, de la place Saint-Augustin jusqu’à la place des Pyramides où s’élève la statue équestre et dorée de la sainte de la patrie. La manifestation avait lieu le deuxième dimanche de mai, à peu près à une semaine du jour de la Saint-Honoré. Je me souviens même que les pâtissiers du quartier chic distribuaient déjà des morceaux de gâteaux aux commerçant d’alentours et même aux tenanciers et clients la sulfureuse librairie Ogmios.

En 1988, année présidentielle, Jean-Marie Le Pen président du FN décida de rendre hommage dorénavant à Jehanne le 1er mai, souhaitant commémorer la fête du travail et des travailleurs en même temps que la sainte fédératrice de notre Movimiento. Cela permettait par surcroît de mettre fin au voisinage un peu trop provocant et souvent provocateur des amis de Jean-Gilles Malliarakis, croix celtoches et tridents au vent, des militants de l’Œuvre Française un peu caricaturaux par leur tenue, leur rigidité devant les caméras, des frères et sœurs de la Contre Reforme Catholique en soutane et des laudateurs du Maréchal représentés par l’Association Nationale Pétain Verdun et une autre officine concurrente dans mon souvenir. C’est toujours l’AF qui ouvrait le cortège, à tout seigneur, tout honneur.

Le Rassemblement National est une version relativement édulcorée du Front National, parti lui-même nuancé depuis l’organisation d’Ordre Nouveau qui l’a fait naître. Pourquoi pas ? Il faut parfois mettre de l’eau dans son vin. Avec son parti Identité-Libertés. Marion Maréchal met plutôt du vin dans l’eau en renouant avec la Tradition johannique, « vieille France », réactionnaire, catholique et française toujours. On ne s’étonnera pas si ses pas tout droit la mènent à Domrémy-la-Pucelle pour un rendez-vous désormais annuel.

Le ciel est tout bleu, pas un nuage ne pointe le bout de sa frange d’or. Comme dans le poème dédié à Paul Fort par Georges Brassens, tous les oiseaux sont dehors et toutes les plantes aussi, le petit cheval n’est pas mort dans le mauvais temps Dieu merci et le soleil crie si fort, il fait beau qu’on était ravis. Des martinets par dizaines volent des toits de maisons en masures, de fermes en églises et finissent de nous étourdir par leur ballet trop vif. Le ciel poudroie, l’herbe verdoie, des crapauds croassent, il fait chaud. Des agneaux se blottissent près de leur mère au bord de la Meuse endormeuse sous le regard de Notre Dame des Armées.

« Adieu Meuse endormeuse et douce à mon enfance, Qui demeure aux prés, où tu coules tout bas. / Meuse, adieu : j’ai déjà commencé ma partance. En des pays nouveaux où tu ne coule pas. / Voici que je m’en vais en des pays nouveaux : Je ferai la bataille et passerai les fleuves; Je m’en vais m’essayer à de nouveaux travaux. je m’en vais commencer là-bas les tâches neuves ». Ainsi chantait Charles Péguy.

Pour le rendez-vous d’hommage, les gens se sont endimanchés, portent cravate, blazer, coupe de cheveux modèle 42 pour les garçons, brin de muguet en boutonnière ou bien fleur de lys. Les enfants, filles et garçons semblent tout droit sortir, par leur tenue, des contes de la comtesse de Ségur (née Rostopchine). Un capitaine de gendarmerie chenu et débonnaire est dépêché pour la circulation. On croise à ce rassemblement quelques élus arborant leur écharpe, des militants de tous les départements et même, des Suisses, des Belges et de vieilles connaissances comme l’ami Jean-Marie Cuny…

Il est midi, les cloches de l’église Saint-Rémy s’ébranlent avec cette force tranquille qui convient si bien à leur activité. Marion arrive dans une Alpha-Roméo noire tandis que quelques abrutis scandent  » Vous n’êtes pas le bouclier des Juifs ! ».

Marion et une petite Jehanne déposent une gerbe au monument aux morts. Un journaliste lui demande : Alors comme ça on suit les pas de son grand-père en rendant hommage à Jeanne d’Arc ? Et vous si vous étiez cardinal, quel pape aurait votre faveur ? Dans le public on entend : Cardinale ? Faut pas pousser, elle est déjà Maréchal !

Nous nous rendons bientôt au banquet où Marion tiendra un petit discours, radieuse, toute de bleu vêtue avant de participer aux agapes dans l’élégant et paisible château d’Autigny la Tour. Nous avons traversé l’heureuse et riante campagne de l’ouest vosgien, avons quitté la Meuse pour le Vair qui irrigue le parc du château par un canal de dérivation. Le soleil darde de plus belle ses rayons de joie et d’espérance et les héros d’autrefois nous convient à leur foi, camarades, groupons-nous en avant !

Vive Jehanne, vive la France ! Et rendez-vous l’an prochain au pays natal de la bonne Lorraine.

Franck Nicolle

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