Réaction à la très violente agression d’un retraité par trois jeunes voyous marocains, les récentes émeutes à Torre Pacheco, localité (comptant 30% d’allogènes) de la communauté autonome de Murcie, ont présenté des éléments incontestables d’une opération sous faux drapeau – ces agitateurs « ultras » venus d’autres régions ! – et ont été médiatiquement amplifiées sur ordre du gouvernement socialiste espagnol, pour faire oublier aux masses abêties les liens honteux du président du Conseil Pedro Sánchez avec le proxénétisme.
Réhabiliter (et bien payer) d’abord les métiers manuels
Mais, en laissant de côté ces aspects, elles nous ont une fois de plus montré comment la gauche servile et la petite droite « courageuse » se nourrissent mutuellement, sous le regard complaisant du parti de l’État. La gauche servile dénonce la montée du racisme et de l’islamophobie, tout en persistant dans sa politique de frontières ouvertes ; autrement dit, dans sa défense du libre trafic d’esclaves, ce qui intéresse la ploutocratie qu’elle sert. Quant à la petite droite courageuse, elle réclame des « déportations massives » et met les « menas » (mineurs étrangers non accompagnés) à toutes les sauces, mais oublie toujours de dénoncer un ordre économique avide de main-d’œuvre bon marché. Et, comme par hasard, elle omet aussi de mentionner la responsabilité du roi du Maroc dans le détournement sournois vers l’Espagne des indésirables dont il ne veut pas dans son pays.
Réhabiliter (et bien payer) d’abord les métiers manuels
En réalité, la gauche servile et la petite droite courageuse ne sont mues que par leur ambition commune de pêcher des voix dans des eaux troubles, feignant des antagonismes tout en servant le même maître. Pour freiner l’immigration démesurée, il faudrait, en premier lieu, redonner de la dignité aux métiers manuels, en créant les conditions pour que les emplois dans l’agriculture, l’hôtellerie ou l’industrie soient correctement rémunérés et attrayants pour la population autochtone. Et, bien sûr, il faudrait en parallèle mettre fin à un système éducatif morbide, gavé de bourses et saturé d’universités de pacotille, qui est le refuge de toute la paresse juvénile autochtone et l’usine à fabriquer une foule de crétins bardés de diplômes qui préfèrent grossir les rangs du chômage des jeunes plutôt que de retrousser leurs manches et de se mettre au travail. Mais les économies européennes défaillantes (avec l’Espagne en tête) préfèrent s’approvisionner en main-d’œuvre toujours moins chère ; ainsi, les vagues migratoires et le chômage des jeunes ne feront que s’amplifier.
Cependant, pour combattre les vagues migratoires, une réforme économique copernicienne comme celle que nous venons de décrire ne suffirait pas (réforme que, mystérieusement, ni la gauche servile ni la petite droite courageuse ne mentionnent dans leurs diatribes). Selon une étude récente d’Eurostat, seuls 23,6 % des foyers du cloaque européen comptent parmi leurs occupants des mineurs (et presque la moitié de ce faible pourcentage n’a qu’un seul mineur). Dans 76,4 % des foyers européens, donc, ne vivent que des adultes (dont beaucoup, d’ailleurs, vivent complètement seuls). Nous sommes ainsi face à une société retranchée dans les sous-sols les plus infâmes de l’infertilité, plongée dans la plus fangeuse banqueroute démographique et morale. Le taux de fécondité des femmes espagnoles, par exemple, s’élève à un maigre 1,12 (bien loin du taux minimum de remplacement générationnel, qui est de 2,1), un minimum historique qui place l’Espagne parmi les pays les moins féconds du cloaque européen, juste au-dessus de Malte.
La dénatalité, un plan systémique
Et ce chiffre ne cesse de diminuer année après année, car notre population jeune a été formée dans cette religion prophétiquement redoutée par l’Anglais Chesterton, qui exalte la luxure tout en interdisant la fécondité ; en conséquence, elle s’accroche à la promiscuité et aux droits de la braguette, prend des contraceptifs comme des bonbons, fuit les engagements sérieux et abhorre l’institution familiale. Et si un jeune n’a pas été façonné dans cette religion perverse, le Régime de 1978 s’assure de lui rendre l’accès au logement le plus difficile possible et de le condamner à la précarité professionnelle. Car la réduction de la natalité est un plan systémique mis en œuvre il y a des décennies, en obéissance aux consignes ploutocratiques.
Pendant ce temps, les femmes marocaines résidant en Espagne ont presque trois fois plus d’enfants que les autochtones. D’ici à deux ou trois décennies, les « vieux Espagnols » ne seront majoritaires que dans les faubourgs de la sénilité, devenant un fardeau insupportable pour l’État, qui ne pourra pas payer les retraites avec les cotisations dérisoires des immigrés ayant travaillé pour des salaires misérables ; et qui devra peut-être proposer le suicide assisté à tout un chacun, comme il proposait autrefois des voyages aux retraités aux frais de l’Imserso — Sécurité sociale.
Comment éviter cet avenir ? Les « aides à la natalité » se sont révélées presque inutiles et d’un coût exorbitant là où elles ont été mises en place, car les générations formées dans le culte de la religion à venir qui effrayant tant Chesterton ne changent pas leur mentalité hédoniste contre une aumône. Pour éviter cet avenir prévisible, il faudrait une complète « métanoïa » sociale qui amène les générations futures à rejeter les idées monstrueuses héritées de leurs parents. Ce n’est que si cette « métanoïa » radicale – qui, en dernier ressort, est de nature religieuse – se produit qu’une reconstruction politique, économique et sociale serait possible, et que le problème migratoire pourrait être sérieusement abordé.
Sinon, la gauche servile et la petite droite courageuse continueront de nous assourdir avec leurs impiétés criardes et leurs utopies malsaines, attisant les bas instincts d’une population aussi furieuse qu’inféconde, tandis que les timoniers du cloaque européen – ici, le parti de l’État, avec les idiots utiles du PP qui mettent des pansements lorsque les désastres l’exigent – nous conduisent vers le précipice. Rappelons cette affirmation lucide de Will Durant : « Une grande civilisation n’est pas conquise de l’extérieur tant qu’elle ne s’est pas détruite elle-même de l’intérieur. »
Juan Manuel de Prada
Source : www.kontrainfo.com
Très bon article, et sa thèse peut être appliquée à la France. De fait la nature a horreur du vide, le dépeuplement issu d’une si basse fécondité, entraîne repeuplement par une immigration d’une culture inassimilable par les pays d’accueil. Dans le cas de l’Espagne, il faut souligner, outre l’immigration marocaine, une forte immigration latino américaine qui elle s’assimile (même langue, même religion, mêmes noms de famille).