C’est le 12 août qu’Emmanuel Macron a promulgué la Loi Duplomb, amputée de son article — réclamé par une partie du monde agricole — sur la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. Article supprimé par le Conseil constitutionnel qui l’a estimé « contraire à la Charte de l’environnement ».
Sitôt connue la censure des « Sages », la gauche et notamment les Verts artisans du succès phénoménal de la pétition dite « apolitique » contre l’acétamipride (1) triomphèrent mais le Premier ministre Bayrou la déplora, le patron du groupe LR à l’Assemblée nationale Laurent Wauquiez dénonça « le niveau d’ingérence des juges constitutionnels » qui « devient un vrai problème pour notre démocratie», car « il décide à la place des élus d’interdire ce qui était autorisé il y a cinq ans », et, au nom du groupe RN qu’elle préside, Marine Le Pen accusa le Conseil constitutionnel de se comporter «comme un législateur alors qu’il n’en détient pas la légitimité démocratique ».
Certes, mais ce sont pourtant bien des législateurs, les 122 membres des Commissions des Lois au Sénat et à l’Assemblée, qui, le 19 février dernier par une très courte majorité (59), avaient assuré l’élection pour neuf ans de Richard Ferrand à la tête du Conseil. Les 16 députés RN s’abstenant comme un seul homme, au prétexte que Ferrand était un moindre mal, car « Christiane Taubira ou Éric Dupont-Moretti auraient été pires ». Résultat : l’ancien président de l’Assemblée nationale fut élu, à une seule petite voix près. Celle qu’aurait pu émettre un député national (2).
Combien d’autres Philippine ?
Il est donc un peu tard pour se lamenter. Tant sur l’interdiction de l’acétamipride, en revanche autorisée dans tous les autres pays de l’Union européenne, que — beaucoup plus grave — sur la censure le 8 août par le même Ferrand et ses acolytes de la loi Retailleau visant à allonger la durée de 90 à 210 jours du maintien en centre de rétention administrative (CRA) « des étrangers présumés dangereux en instance d’expulsion, présentant une menace d’une particulière gravité à l’ordre public, ainsi que ceux ayant été condamnés pour certains crimes ou délits graves (meurtre, viol, trafic de stupéfiants, vol aggravé avec violences…) ». Car, pour le Conseil constitutionnel, saisi par les députés insoumis et communistes et dont le suzerain est un notoire voyou de la République, l’élargissement « aux personnes pouvant être maintenues en rétention pour une durée particulièrement longue n’est pas proportionné à l’objectif de lutte contre l’immigration irrégulière poursuivi ».
Soit, mais il pourrait éviter des tragédies comme le viol et le meurtre le 21 septembre 2024 de l’étudiante Philippine Le Noir de Carlan par le clandestin marocain Taha O., déjà condamné pour viol en 2021, libéré en juin 2024 puis, frappé d’une OQTF, détenu au CRA de Metz d’où le sortait le 3 septembre un juge des libertés et de la détention. Moins de trois semaines plus tard, il repassait à l’acte et, cette fois, achevait sa victime, volant de surcroît sa carte de crédit qu’il devait aussitôt utiliser.
Mais que sa décision mette potentiellement en péril d’autres jeunes Françaises, l’humaniste Ferrand n’en a « rien à péter », pour reprendre l’expression favorite de la Verte Sandrine Rousseau.
Camille Galic
Bravo pour cet excellent article sur Ferrand mais, bien avant l’élection de ce voyou, j’avais été stupéfaite de constater qu’à aucun moment on n’avait ressorti cette fameuse séance (diffusée en direct par la chaîne LCP) du 25 septembre 2019 au soir, alors que celui qui présidait l’Assemblée nationale mettait au vote un amendement déposé par des députés de la majorité et soutenu par le gouvernement. Après avoir demandé aux députés de lever la main s’ils étaient d’accord ou non, il avait eu le culot de prendre parti pour les Oui contre les Non alors que ces derniers étaient de toute évidence infiniment plus nombreux. Devant le tollé, Ferrand avait tranché : « Écoutez, pourquoi vous contestez ? Si je vous dis que l’amendement a été adopté, il a été adopté. Ça suffit, le vote a eu lieu.
Pourquoi personne ne rappelle cette séquence ?
N.B. L’amendement visait à introduire la notion de « projet parental » dans la réforme de la PMA.
A la « rentrée », au risque de se discréditer définitivement, le RN a vraiment intérêt à voter la censure contre Bayrou. Il ne s’agit plus maintenant de nous raconter des salades comme les LR sous prétexte d’éviter un chaos institutionnel et autres billevesées… Macron dehors, par tous les moyens légaux !