Emmanuel Macron vient de choisir Sébastien Lecornu pour remplacer François Bayrou, renversé après l’échec d’un vote de confiance à l’Assemblée. Si la démission de ce dernier fragilise la Macronie sur le plan politique, il n’est pas certain qu’elle soit entièrement défavorable au Chef de l’État dans la mesure où elle lui permet de renforcer sa garde rapprochée dans un contexte international tendu.
Sébastien Lecornu est indéniablement un homme lige du Président, qu’il a tôt rallié après avoir déserté de de son poste de directeur de campagne adjoint de François Fillon. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, Lecornu a occupé divers postes ministériels avant de devenir ministre des Armées en 2022, à l’âge de 35 ans.
Tambours de guerre
La promotion d’un ministre des Armées au rang de Premier ministre, conjuguée aux déclarations martiales du nouveau Chef d’état-major des Armées Fabien Mandon qui avance que « la guerre gronde sur notre continent », ne laissent pas d’être inquiétantes quand elles sont mises en rapport avec quelques événements récents :
1/ La réunion le 4 septembre dernier de la Coalition des volontaires, coprésidée par le président de la République et le Premier ministre britannique au palais de l’Élysée, en présence du président ukrainien. Concrètement, il est question, dès la cessation des combats, d’envoyer des troupes européennes de pays de l’OTAN, notamment franco-britanniques, en vue de garantir la souveraineté de l’Ukraine. Selon la Russie, celles-ci seraient dès lors considérées comme des « cibles légitimes« .
2/ La réception prochaine par les Français d’un kit d’urgence. Comme l’indique le site du ministère de l’Intérieur : « En situation de crise, les autorités peuvent ordonner une évacuation immédiate ou recommander de rester chez soi en attendant les secours. Dans les deux cas, il est essentiel d’avoir préparé un kit d’urgence qui vous permettra d’être autonome pendant trois jours. »
3/ L’article du Canard enchaîné du 26 août, indiquant que, sur ordre du ministère de la Santé, « les hôpitaux doivent se tenir prêts à accueillir des milliers de soldats blessés en cas de conflit armé généralisé en Europe« . Cette information provient de documents internes demandant aux agences régionales de santé de préparer les soignants à un possible « engagement majeur » d’ici au mois de mars 2026. Selon la ministre de la Santé, il ne s’agirait que de « mesures de précaution » préparées en coordination avec le ministère de la Défense.
Sommes-nous donc prêts à mourir pour défendre la souveraineté de l’Ukraine, alors que nos dirigeants ont renoncé de longue date à préserver la souveraineté de la France ?
Johan Hardoy
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