Un an après l’assassinat de Philippine Le Noir de Carlan, brillante étudiante de 19 ans violée et assassinée le 20 septembre 2024 par Taha Oualidat, ses parents sont toujours si accablés de douleur qu’ils ne peuvent pas se battre pour changer le système qui a mené à cette catastrophe. Et pourtant, ce système doit absolument être changé …
· Un juge d’application des peines a permis la libération de Oualidat après 4 ans et 9 mois au lieu des 7 ans prononcés. C’est aussi une faute.
· Le ministère des Affaires étrangères s’est montré incapable de tordre le bras du Maroc, pays considéré comme “allié”, pour qu’il reprenne Oualidat. C’est une grave incompétence.
· Ensuite, une juge des libertés et de la détention a ordonné sa libération après 75 jours de rétention. Certes, la loi l’y pousse fortement, mais elle avait le droit de prolonger ce délai à 90 jours. Les juges doivent systématiquement faire preuve d’une implacable sévérité contre les criminels étrangers.
· Enfin, notre droit des étrangers organise la submersion migratoire par son laxisme. Qui en est à l’origine ? Le Conseil d’Etat en grande partie, mais surtout les très nombreux parlementaires qui, par idéologie, ont fait pression à la baisse sur cette durée.
Mais finalement, sur un bateau, c’est le capitaine qui assume les erreurs et les échecs. Être un chef est ingrat : on assume les échecs, et on partage les victoires. C’est l’essence d’un chef. Sur le bateau France, c’est donc le président de la République qui doit être considéré comme responsable. Emmanuel Macron avait annoncé en 2019 qu’il souhaitait expulser 100 % des OQTF. 6 ans plus tard, ce taux est d’environ 5 %…
A l’Institut pour la Justice, nous accompagnons beaucoup de familles de victimes, dont certaines ont perdu leurs enfants. Comme Joël et Corinne Censier, dont le fils Jérémy a été assassiné. Comme Patricia Perez et son mari qui ont perdu Adrien. Et d’autres …
On ne se remet jamais de la mort d’un enfant. Lorsque la douleur étouffe des parents, c’est alors à la société civile de porter le combat pour eux, et pour les futures victimes innocentes. Il faut réformer la France, sa Justice, sa gestion de l’immigration et tant d’autres choses… Nous le devons à Philippine et à nos compatriotes, potentielles futures victimes de ces dysfonctionnements.
Pierre-Marie Sève
Directeur général de l’Institut pour la Justice*