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Fraude sociale et fraude fiscale, les deux faces du parasitisme

« Lutter contre toutes les fraudes qu’elles soient sociales ou fiscales sera au cœur de l’action du gouvernement, avec des annonces fortes dès le début du mois de mai » a déclaré notre Président lors de son allocution télévisée saluée par des concerts de casseroles dans toute la France. Fort bien ! Mieux vaut tard que jamais, aurait-on tendance à penser.

En effet, la lutte contre ces fléaux qui plombent l’économie française et lèsent les français honnêtes est régulièrement présentée comme une « priorité » par les gouvernements qui se succèdent à la tête de l’État. Malheureusement, malgré ces belles intentions affichées, les mesures concrètes tardent à apparaître et la situation ne semble guère évoluer. En sera-t-il autrement cette fois ?

Espérons-le, mais avec prudence et circonspection, même si, pour la première fois, Bruno Le Maire a affirmé que le nouveau plan serait axé contre la fraude aux prestations sociales évoquant une fraude de la part de personnes qui renverraient des aides sociales « au Maghreb». Une déclaration qui a évidemment suscité l’ire de la gauche et de l’extrême-gauche, dénonçant une prétendue nouvelle « stigmatisation » des populations d’origine étrangère.

Sans bien sûr participer à cette indignation tartuffe et démagogique, on pourra toutefois s’étonner de l’insistance du gouvernement sur la priorité donnée à la lutte contre la fraude « sociale » qui, si elle est bien sûr tout scandaleuse et dommageable, et doit être éradiquée, représente financièrement une perte pour les finances publiques incomparablement inférieure à l’évasion fiscale. Ainsi peut-on craindre, que le gouvernement Macron, fidèle à sa réputation de « gouvernement des riches », se montre « fort avec les faibles et faibles avec les forts ».

En effet, la fraude sociale est relativement difficile a évaluer, et si Charles Prats l’évalue à environ 14 milliards par an, un récent rapport de la Cour des comptes l’estimait à 1 milliard. On est en tout cas bien loin des 60 à 80 milliards que représenteraient chaque année la fraude et l’évasion fiscales.

D’autant plus si l’on considère le taux de non-recours aux prestations sociales par les personnes qui pourraient en bénéficier que la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) l’évalue à 34 %, soit 3 milliards de montants non versés par an.

S’il, moralement, les deux parasitismes, celui du haut et celui du bas, sont également condamnables, ils n’ont pas les mêmes conséquences sur les finances de la Nation et l’on pourrait donc estimer que la priorité devrait être donnée à une lutte enfin rigoureuse et exemplaire contre la fraude fiscale.

Mais il n’est pas sûr que l’entourage d’Emmanuel Macron, pas plus que ses anciens employeurs et leurs amis, partagent cet avis.

Xavier Eman

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