Le Pen

La lepenophobie, dernier recours de la Macronie

« Cette attention toute particulière pour Jean-Marie Le Pen est malaisante [sic], un homme condamné plus de vingt-cinq fois pour apologie de crimes de guerre, provocations à la haine et à la discrimination, antisémitisme, dont des propos abjects sur les chambres à gaz décrites comme un “détail” », fulminait le 15 avril la secrétaire d’État à l’Écologie, après l’hospitalisation du président honoraire du Front national, victime d’un grave malaise.

« Le danger, c’est l’extrême droite ! »

Jusque-là totalement inconnue, Bérangère Couillard espérait-elle ainsi gagner par cette diatribe un semblant de notoriété ou était-elle en service commandé ?

S’exprimant le lendemain devant les cadres du parti présidentiel réunis à l’Institut du judo de Paris (choix étrange) au lendemain de la promulgation de la réforme des retraites, Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, s’est déchaîné lui aussi contre La France insoumise mais surtout contre le RN coupable de s’en prendre au parti présidentiel, « ce bloc central, progressiste, humaniste que nous avons réussi à bâtir et qui, par deux fois, a empêché la haine (resic) d’accéder au pouvoir », en 2017 puis en 2022. Car, a poursuivi le conjoint du ministre Gabriel Attal, « le danger électoral, c’est l’extrême droite et je ne veux pas vivre dans la France de Marine Le Pen, une France sortie de l’Europe et de l’euro, où les Français auraient servi de cobayes pour le vaccin Sputnik. Une France où le mariage pour tous aurait été supprimé. Une France où les anti-IVG seraient arrivés aux responsabilités ». Et, non content d’aligner les poncifs phantasmatiques (ainsi que des verges pour se faire battre: n’avons-nous pas, nous Français, servi de cobayes aux vaccins à ARN messager sur l’ordre de la gauleiterin Ursula von der Layen qui, non contente d’avoir ruiné l’Europe avec l’achat massif et à prix exorbitant de doses de Pfizer, a tenu à remettre en personne le 9 mars le prix du Distinguished Busines Leadership décerné par l’Atlantic Council au milliardaire judéo-grec Albert Bourla, directeur général de Pfizer ?), Séjourné de conclure théâtralement : « Non je ne veux pas vivre dans un pays où l’on se transmet la haine de père en fille et de grand-père en nièce ! ».

Refrain repris le 18 avril sur France Inter par l’éditorialiste Soizic Quemeneur, affirmant qu’« aujourd’hui Jean-Marie Le Pen reste la mémoire honteuse du Rassemblement national ». Rien que ça.

Où l’on reparle du Fonds Marianne

Mais ces proclamations frénétiques sont aisément compréhensibles. De toute évidence, les sondages montrant que Marine Le Pen est la personnalité préférée des Français après Edouard Philippe alors que l’Élyséen est exécré par les deux tiers des Français, que si la présidentielle se déroulait aujourd’hui (cas peu probable, voir https://nouveaupresent.fr/2023/04/13/panique-a-macropolis/), ladite Marine l’emporterait de plus de dix points sur Emmanuel Macron, ou qu’une dissolution de l’Assemblée est impossible car le Rassemblement obtiendrait alors 120 à 160 sièges, terrorisent le Pouvoir. Une panique que n’a nullement endiguée l’allocution le 18 avril d’un Macron physiquement usé, vieilli, ridé et politiquement nébuleux, ne trouvant rien d’autre à proposer aux Français qu’une pause de cent jours. Délai dont on sait pourtant qu’il peut conduire à des Waterloo…

A cela s’ajoutent plusieurs scandales, dont celui du Fonds Marianne créé par Marlène Schiappa alors sous-ministre de la Citoyenneté pour lutter contre le radicalisme après la décapitation du professeur Samuel Paty et doté de 2,5 millions d’euros. Pactole distribué comme nous le relations ici le 3 avril dans une telle opacité — une partie aurait été utilisée pour tenter de disqualifier des adversaires politiques avant les dernières élections — que nombre de médias et le monde politique s’en sont émus. Notamment le Rassemblement national, qui a l’audace de réclamer la création d’une commission d’enquête parlementaire, dont le régime ne veut évidemment à aucun prix.

Un (ex) macroniste sauveur du Menhir

Ironie de l’histoire : si le Menhir a survécu à son malaise, c’est grâce à la présence ce jour-là d’un invité, cardiologue réputé, qui lui a prodigué les premiers soins après avoir appelé les secours. Or, ce médecin n’est autre que le vibrion Joachim Son-Forget, ancien député… macroniste et même ancien rival de Stanislas Guarini pour la présidence de La République en marche, parti dont il démissionna d’ailleurs en décembre 2018 pour siéger parmi les non-inscrits avant de soutenir les Gilets jaunes et leur revendication essentielle, le référendum d’initiative citoyenne. Né à Séoul et adopté bébé par des parents français, ami de Marion Maréchal et du rappeur Booba, claveciniste émérite, ayant flirté en 2022 avec Reconquête ! dont l’investiture lui fut refusée aux législatives puis tenté sans succès de faire son trou à Genève (où il exerce) au sein de la très droitiste Union démocratique du Centre en pointe contre l’immigration frappant la Suisse, Son-Forget fait partie de ces personnalités inclassables dont, au contraire de sa fille, Jean-Marie Le Pen a toujours aimé s’entourer.

Bien lui en a pris cette fois-ci. Toute l’équipe du Nouveau Présent espère ardemment, Président, que vous serez à nouveau en bonne forme le 20 juin pour fêter vos 95 ans, sept décennies exactement après votre premier coup d’éclat, la mobilisation d’étudiants volontaires pour porter assistance aux populations sinistrées lors du raz-de-marée ayant en mars 1953 submergé les Pays-Bas, y provoquant près de 2000 morts et d’énormes dégâts. « La haine », déjà ? Mais à visage humain.

Camille Galic

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