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Le mariage pour tous… ou pour une infime minorité ?

« Paris est une fête » proclamait Hemingway il y a près d’un siècle. Le 17 mai, Paris sera bien une fête avec de nombreuses réjouissances nous annonce Anne Hidalgo. Mais, cette fois, pour célébrer le dixième anniversaire de l’entrée en vigueur en France de la loi sur le « mariage pour tous », ou loi Taubira (Emmanuel Macron étant alors secrétaire général adjoint de l’Elysée) qui, comme s’en félicitait de son côté La Croix (du 2 mai), « près des mois de débats et de manifestations, accordait aux couples homosexuels de nouveaux droits pour le mariage, l’adoption et la succession, au nom des principes d’égalité et de partage des libertés ». Ce qui a « amené plus d’acceptation » en ce qui concerne la mouvance LGBT.

Gay Paris

On comprend la satisfaction de Notre-Drame de Paris à voir l’infographie diffusée par ses services : sur les 70 000 mariages gays célébrés en France depuis 2013, quelque 7970 (soit 9,4% du total) l’ont — sans surprise — été dans la capitale. 75% de ces unions concernent des hommes dont une bonne partie domiciliée dans le nouvel arrondissement Paris-Centre incluant le Marais et à l’évidence plutôt nantis vu le prix exorbitant des appartements dans le secteur, alors que les couples de femmes sont plus nombreux dans le XXème arrondissement bien plus miteux. Une ségrégation qui, soit dit en passant, ne semble nullement déranger la socialiste Hidalgo.

Autre disparité gênante alors que les chaînes de télévision de télévisions et les plates-formes telles Netflix, Amazon ou Disney (qui, dans son parc de Californie, annonce pour juin sa première « fête des fiertés LGBTQIA » avec pluie de drag queens entourant Mickey) s’acharnent à nous vanter la beauté des amours hétérodoxes et les mérites du « mariage pour tous » : sur les 244 000 couples s’étant unis en 2022 en France, 7 000 seulement concernaient des personnes de même sexe. Soit 2,8% du total. Pour une si infime minorité, était-il donc indispensable de démolir la société comme s’en est réjoui le monde politique ? Certains députés du Rassemblement national hélas compris tels Sébastien Chenu, Jean-Philippe Tanguy (ancien bras droit de Dupont-Aignan) ou le jeune Niçois Bryan Masson tweetant tout frétillant le 23 avril « Vive le #MariagePourTous et l’égalité entre tous les Français. Un acquis fort et solide dans le cœur battant de notre pays. »

Car cet acquis allait inéluctablement entraîner une série de nouveaux droits. Ainsi de la procréation médicale assistée (PMA, dont 1400 enfants sont nés en 2018) officialisée par la loi entérinée le 2 août 2021 Macron regnante et demain de la gestation pour autrui (GPA) avec recours à des mères porteuses et donc à la marchandisation des ventres. Sans oublier l’adoption ouverte aux quelque 3 500 pupilles de l’Etat ! Mais, jusqu’à présent, deux cents dossiers seulement ont été acceptés, d’où fureur des demandeurs éliminés qui hurlent à la discrimination.

Des homophobes très typés

Si le lobby homosexualiste a salué la « prise de conscience » du ministre des Armées Sébastien Lecornu annonçant le 8 mai que, nouvelle victoire non plus sur la Bête immonde mais cette fois sur l’obscurantisme, les séropositifs seront désormais les bienvenus dans « la gendarmerie, les sapeurs-pompiers de Paris et de Marseille, et l’ensemble des forces armées », il déplore que, sur la période 2016-2021, le nombre d’actes anti-LGBT+ ait doublé (+104%). Et que ces crimes et délits aient encore augmenté de 12% en 2022, preuve selon La Croix qui ne craint pas de se contredire « qu’en dépit des avancées légales (mariage pour tous, PMA pour toutes…), l’homophobie est une réalité toujours très ancrée dans le présent ».

Mais qui sont les homophobes les plus enragés ? L’actualité des faits divers suivie par les sites Fdesouche et Paris.Vox nous apprend que ce sont les mêmes qui, dans les zones ethniques, molestent les « sœurs » non voilées et qui ont commis les cinq cents cas d’atteintes à la laïcité recensés pendant le seul mois de mars dans l’Éducation nationale. Un chiffre « en hausse par rapport aux mois précédents, en raison de l’observation du ramadan car il y a toujours un pic en octobre lié notamment à la commémoration de l’assassinat de Samuel Party. Et puis il y a toujours une remontée, chaque année, au moment du ramadan », a sereinement expliqué le ministre Pap Ndiaye, interrogé sur France 3 le 7 mai.

On se souvient de la sauvage agression de Marin Sauvajon, brillant étudiant lynché et laissé pour mort le 11 novembre 2016 à Lyon où il s’était interposé pour défendre un couple homo harcelé par une bande de jeunes Maghrébins. Marin a fini par sortir du coma mais handicapé à vie, physiquement et mentalement. Condamné à six ans de détention, son principal agresseur, lui, a retrouvé la liberté à la faveur d’une remise de peine et il est en pleine forme.

En apothéose des festivités organisées le 17 mai, la mairesse de Paris nous promet « un grand bal populaire ». Espérons pour les participants que les occupants des quartiers dits par antiphrase populaires eux aussi ne viendront pas troubler la fête.

Camille Galic

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