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Nouvelles du Front : l’université de Grenoble a perdu

Ecriture inclusive : défaite de l’université de Grenoble

Le tribunal administratif vient d’annuler une grotesque délibération du Conseil d’administration de l’université de Grenoble. Cette délibération portait sur la rédaction, en écriture inclusive, des statuts de ladite université.

Alors que la multiplication de normes au caractère abscons est l’une des plaies de notre époque, l’université de Grenoble n’avait rien trouvé de plus urgent que de réécrire ses statuts de façon « déconstruite ». Or l’article 2 de la Constitution indique que « la langue de la République est le français ». Néanmoins, jusqu’à présent, le gouvernement opposait sa force d’inertie face à des proposition de loi successives « visant à interdire et à pénaliser l’usage de l’écriture inclusive dans les administrations publiques et les organismes publics ou bénéficiant de subventions publiques ».

Il serait plus simple de légiférer une fois pour toutes sur ce point, ce qui éviterait la prolifération d’actions en justice.

Voici un extrait kafkaien des statuts de l’université de Grenoble : « La séance est présidée par le.la directeur.rice sortant.e. Si ce.cette dernier.ère est candidat.e, la séance est présidée par le.a doyen.ne d’âge élu.e non candidat.e parmi les enseignant.es, enseignant.es chercheur.es et les chercheur.es. »

C’est un professeur d’anglais, – pas la hiérarchie universitaire -, malheureusement, qui avait saisi les tribunaux. Pour annuler la nouvelle rédaction des statuts, les juges ont invoqué la nécessaire intelligibilité des normes, ainsi que la déclaration de l’Académie française du 26 octobre 2017.

Déjà la loi Toubon, qui entendait contenir les anglicismes, avait conduit le Conseil constitutionnel à rappeler que « s’agissant du contenu de la langue, il est loisible au législateur de prescrire aux personnes morales de droit public comme aux personnes de droit privé dans l’exercice d’une mission de service public, l’usage obligatoire d’une terminologie officielle ».

François Solchaga

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