Borne

Sur un siège éjectable, Borne perd ses nerfs

On s’en souvient, le citoyen Christophe Prudhomme, conseiller régional LFI, était filmé lors d’une réunion à Paris le 8 mai en train de brailler « Louis XVI, on t’a décapité, Macron, on peut recommencer ». Y a-t-il eu des représailles et une enquête a-t-elle été ouverte pour incitation à la violence ? Rien ne l’indique.

Plutôt LFI que le RN

D’ailleurs, invitée le 28 mai de Radio J dont le meneur de jeu l’interrogeait sur quel parti menaçait le plus gravement la République, de La France Insoumise ou du Rassemblement National, Elizabeth Borne reprochait aux deux formations «  la même ambiguïté vis-à-vis de Vladimir Poutine » mais se refusait à mettre un «  signe égal » entre elles et, bien que consciente que « LFI veut finalement déstabiliser notre pays », elle martelait que « le comportement le plus dangereux, l’idéologie qui est fondamentalement dangereuse, c’est celle de l’extrême droite ». Et d’ajouter : «Je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement national. Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse » qui fait du RN « l’héritier de Pétain, absolument ».

Et dire que le mouvement mariniste a fait tant d’efforts, renoncé à tant de ses fondamentaux, politiques et civilisationnels (voir la célébration du mariage homosexuel par plusieurs de ses élus et non des moindres, tel Sébastien Chenu, actuel vice-président de l’Assemblée nationale) et éliminé tant de fidèles responsables dans l’espoir de se respectabiliser ! Qu’on se le dise, Marine, c’est le Maréchal et son parti, c’est Vichy.

D’une occupation l’autre

Bien entendu, la sortie de la Première ministresse lui a été vertement reprochée par les dirigeants du RN, dont le président Jordan Bardella estime qu’« en tenant des propos aussi graves, mensongers et injurieux, Élisabeth Borne insulte le premier parti d’opposition et salit les millions de Français qui votent pour le RN ». Sébastien Chenu quant à lui « ne fait pas à Mme Borne le procès d’avoir participé à une administration dont le chef était à l’époque François Mitterrand qui a reçu la francisque » mais la juge « indigne parce qu’elle masque à travers ses excès de langage des pratiques peu démocratiques quand elle rétablit la censure, en faisant saisir ou caviarder un livre qui parle de sa vie ». Dans ce livre publié à l’Archipel, La Secrète, Bérengère Bonte alimente en effet les rumeurs de saphisme courant sur la locataire de Matignon en signalant que celle-ci aurait menti en indiquant l’an dernier avoir « un compagnon qui vit en Bretagne et ne veut pas s’exposer » alors que l’homme en question serait bien pacsé depuis 2021, mais avec une autre femme.

En matière de censure et de déni de la liberté d’expression, on peut reprocher d’autres atteintes, ô combien plus graves, au gouvernement que dirige Mme Borne, comme le montré l’offensive hystérique désormais menée (et non dénoncée par le RN) contre « l’extrême droite » culturelle, Action Française ou Institut Iliade. De même peut-on rappeler que, lors de la loi constitutionnelle adoptée par les deux Chambres le 10 juillet 1940, nombre de parlementaires socialistes — dont certains avaient scandaleusement participé au démantèlement de notre armée et surtout de notre aviation au profit de l’Espagne — furent ravis de refiler la gestion de la pire défaite de notre histoire à Philippe Pétain en lui votant les pleins pouvoirs, devenus illusoires après l’occupation de la Zone sud.

Huit décennies plus tard, que fait l’actuel président, qui feint de redouter la « décivilisation » où nous sombrons, contre la nouvelle occupation et les drames sanglants qu’elle entraîne (1), et contre ceux qui, nationaux ou étrangers, s’acharnent à déconstruire la France, son histoire, ses traditions et sa jeunesse ? Rien, il déplore mais collabore.

Mais on comprend l’agressivité et la nervosité d’Elisabeth Borne. Depuis le 15 mai, jour où Emmanuel Macron a rappelé au 20 Heures de TF1 que la Constitution lui donnait le pouvoir de nommer le chef du gouvernement, laissant entendre qu’il en changerait peut-être au terme des « cent jours » qu’il s’est fixés pour résorber la crise des retraites, la remplaçante de Castex se sait menacée. D’où ses colères, ses maladresses et ses dérapages de plus en plus fréquents. Ainsi que certains dossiers sensibles concernant l’Elyséen et dont elle avait eu à connaître, sa qualité de femme lui évitera-t-elle toutefois l’humiliation d’un renvoi après à peine plus d’un an passé à Matignon ?

Camille Galic

  1. L’auteur présumé du triple homicide découvert le 25 mai à Dreux est le Turc Yuksel Kuvett qui aurait sauvagement massacré à l’arme blanche son ex-femme et ses deux fillettes — qu’il avait déjà molestées en 2021, ce pourquoi il avait été condamné à un an de prison, dont huit mois avec sursis.

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